Du 1er au 7 mai 2025, François Pottier parcourra 230 kilomètres autour de La Réunion à pied. Un défi personnel nommé Run Tour, en forme d'acte public de prévention, huit mois après un infarctus du myocarde (Photo : rb/www.imazpress.com)
Le 26 août 2024, à 45 ans, François Pottier est victime d’un infarctus. Pris en charge à temps, il échappe aux séquelles mais prend conscience de l’urgence à changer de mode de vie. "Il s’en est fallu de peu", résume-t-il.
Moins de huit mois plus tard, il se prépare à faire le tour de l’île à pied. Objectif : sensibiliser à la prévention des maladies cardiovasculaires en portant un message simple et direct, sur le terrain.
"Je n’ai pas choisi l’infarctus, mais j’ai choisi d’en faire quelque chose", explique-t-il. Du 1er au 7 mai, il marchera chaque jour entre 29 et 36 kilomètres, accompagné de proches, de soignants, de patients et de soutiens anonymes.
Le parcours, qui longe le littoral, débutera à Saint-Pierre et se conclura au même endroit après sept étapes.
- La prévention incarnée par un patient -
Ce projet a reçu l’appui du service de cardiologie du CHU Nord. Le chef du service, Jérôme Corré, et le docteur Sofien Zayed, qui a géré l’infarctus de François Pottier, valident pleinement la démarche.
Le 4 mai, le Dr Zayed marchera d’ailleurs à ses côtés sur l’étape menant à Saint-Denis. "Ce que fait François est exactement ce que nous devrions encourager après un infarctus : reprendre une activité physique adaptée, mais aussi devenir acteur de sa santé et de celle des autres", souligne le cardiologue.
La singularité du Run Tour tient justement à cette prise de parole directe d’un patient, en dehors des cadres institutionnels. "C’est un cœur qui bat pour ceux qui n’écoutent peut-être pas assez le leur", résume l'initiateur du Run Tour.
- Un message vital contre une cause de mortalité évitable -
Les maladies cardiovasculaires restent la première cause de mortalité à La Réunion comme dans l'Hexagone. Pourtant, 80 % des facteurs de risque sont évitables : sédentarité, tabac, alimentation déséquilibrée, stress, obésité, hypertension.
"Le problème, c’est qu’on ne le dit pas assez, ou trop tard", insiste François Pottier. Son initiative s’inscrit dans une série d’actions que le CHU Nord entend déployer dans les mois à venir pour renforcer la prévention et le dépistage.
Le Run Tour en sera la première étape visible.
- Des soutiens forts et des temps de partage -
"Le Run Tour n’est pas un exploit. C’est un acte de résilience, de transmission et d’engagement collectif", insiste son initiateur. L’aventure bénéficie du soutien de figures comme François d’Haene, quadruple vainqueur du Grand Raid, ou encore Patrick Montel, ancien journaliste sportif, mais aussi de nombreux anonymes.
Plusieurs moments forts sont programmés, comme un petit-déjeuner avec une association sport-santé à Saint-Philippe le 2 mai, un rassemblement citoyen avec l’association Run Odysséa à L’Étang-Salé le 7 mai, ou encore des ravitaillements partagés ouverts à tous.
Chaque pas de François Pottier portera un message. Chaque étape rappellera qu’il est possible d’agir avant qu’il ne soit trop tard. "Je le fais pour que d’autres n’aient pas à vivre ce que j’ai vécu. En parler, c’est déjà sauver des vies."
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