Justice

Saïd Larifou : retour au tribunal de Mayotte, aux côtés de Guito Narayanin

  • Publié le 1 juin 2023 à 02:59

C'est en tant que prévenu, sous contrôle judiciaire, qu'il comparaîtra aux côtés de Guito Narayanin, dans l'affaire de l'agression, en septembre 2015, de Me Emma Buttet, collaboratrice de Me Sylvie Sevin. Saïd Larifou est poursuivi pour subornation de témoin, alors qu'il intervenait initialement dans la procédure, comme avocat des quatre agresseurs.

Il y a longtemps que Saïd Larifou, ex-avocat inscrit aux barreaux de Saint-Pierre, et de Paris, n'alimentait plus la chronique judiciaire locale. Depuis 2019 précisément et l'aboutissement d'une décennie de démêlés personnels avec la justice, pour de peu glorieuses affaires de banqueroute, liquidation judiciaire de son cabinet avec un passif de 600 000 euros, entre autres dissimulation d'actifs, abus et de biens sans oublier 250 000 euros d'impayés à la Caisse nationale des barreaux.  

Saïd Larifou avait anticipé ces avanies et s'était inscrit au barreau de Moroni dès 2015, transférant sa robe sur le terrain de son engagement politique aventureux d'opposant et de prétendant à la magistrature suprême… Exilé à Paris du fait de relations difficiles avec l'actuel président comorien, Azali Assoumani, qui lors d'un précédent mandat, l'avait mis aux arrêts, en septembre 2003, pour atteinte à la sécurité de l’État, Saïd Larifou maintenait une distance relative avec les Comores. Et ce même si le président Azali, qui a succédé à l'actuel chef de l'État sénégalais Macky Sall, à la tête de l’Union Africaine, a récemment invité les personnalités politiques comoriennes en exil à rentrer au pays, sans offrir d'immunité générale aux putatifs revenants.

Mais ces préventions ne l'empêchaient de plaider dans toute l'Afrique et de poursuivre une carrière d'activiste panafricain à la présidence de l’ONG Waraba d'Afrique (Paris) et pour la Coordination Contre l’Esclavage et ses Séquelles (C.C.E.S).

Ainsi depuis le mois de mars dernier, Me Larifou agissait - depuis Paris - en tant qu'avocat de l'un des concurrents du président sortant, Macky Sall, à l'élection présidentielle sénégalaise 2024 ; Ousmane Sonko, est un opposant très remuant et un brin révolutionnaire, voire factieux. Me Larifou a partagé l'avantage de le défendre aux côtés du vibrionnant et "révolutionnaire" avocat Juan Branco, expulsé du Sénégal dès sa descente de l'avion, le 30 mars dernier…   

- Seuls Guito Narayanin et Saïd Larifou, demeurent sous contrôle judiciaire -

Il faut préciser que le client de Me Larifou, Ousmane Sonko, avait eu le mauvais goût de se soustraire à des poursuites judiciaires portant sur des charges suffisamment sérieuses pour que la chambre criminelle du tribunal de Dakar requière 10 ans de réclusion criminelle contre lui…

L'opposant ayant été manu militari assigné à résidence à Dakar, au bout de quatre jours d'une marche de protestation, l'affaire a donné du grain à moudre à Me Larifou, en tant qu'avocat, mais aussi de président de son ONG panafricaine, "Waraba Afrique", qui cloue au pilori le Sénégal et le régime de Macky Sall accusés des pires violations de droits de l'Homme…

Fort d'une stature d'exemplaire "militant des droits de l’homme", pour avoir en son temps représenté l’État Comorien dans le procès contre Bob Denard, entre autres hauts faits, dont ses incarcérations politiques aux Comores au titre du Rassemblement pour une initiative de développement avec une jeunesse avertie (RIDJA), le Président de Waraba Afrique, fait feu de tout bois. Africa Intelligence le signalait, à la mi-mai, dans l'océan Indien, aux Comores et à Madagascar, pour convaincre les organisations de la société civile du bien-fondé de la candidature de la présidente tanzanienne Samia Suhulu Hassan à l'attribution du prix Nobel de la paix.

Selon "Les Nouvelles de Mayotte" qui ont rendu compte de l'audience de renvoi du 30 mai dernier, seuls Guito Narayanin en tant que commanditaire présumé de l’opération - ce qu’il a toujours nié, et Saïd Larifou pour une présumée subornation de témoin, demeureront sous contrôle judiciaire jusqu’au jour du procès, le 7 novembre 2023.

pl/www.imazpress.com / redac@ipreunion.com

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2 Commentaires
nativel
nativel
1 an

mais pourquoi on s'occupe de lui

Templier974
Templier974
1 an

Il n 'est toujours pas en prison ?