Un soutien psychologique déployé

Saint-Denis et Sainte-Marie : trois personnels enseignants agressés dans deux écoles

  • Publié le 16 juin 2023 à 11:27
  • Actualisé le 16 juin 2023 à 14:10

Ce jeudi 15 juin 2023, ont eu lieu deux intrusions dans deux écoles distinctes de l'île. La première a eu lieu à Sainte-Marie, dans l'école de Bois-Rouge à la fin des heures de classe. Une personne s'est introduite dans l'école, agressant une Atsem (agente territoriale spécialisé des écoles maternelles). Le deuxième fait – tout aussi grave – a eu lieu à l'école Les Badamiers à Saint-Denis. Cette fois-ci, un homme a fait irruption dans l'enceinte scolaire à l'heure de la sortie des classes. Et ce, sous le regard de certains élèves. Deux enseignants ont été agressés. Des faits graves qui ont poussé le rectorat à mettre en place un soutien psychologique ce vendredi 16 juin (Photo : rb/www.imazpress.com)

Il est 15 heures 45 à Saint-Denis, lorsque la cloche sonne la fin des cours. Alors que le portail s'ouvre, un homme s'introduit dans l'enceinte scolaire. Et ce, sous le regard des élèves qui attendaient de pouvoir rentrer chez eux.

De suite – selon nos informations – la direction a pris la décision de retarder la sortie des autres élèves – la sortie d'école se faisant classe par classe.

Un fait dont les raisons restent inconnues et dont nous ne savons pas si l'homme a pu s'enfuir ou a été interpellé.

Du côté de Sainte-Marie, c'est un homme qui a fait irruption dans l'école maternelle de Bois-Rouge, alors que les enfants étaient en classe et s'apprêtaient à sortir. Sans raison apparente, l'homme s'en est pris à une Atsem.

- Un soutien psychologique mit en place -

Deux faits distincts mais qui ont particulièrement marqué les personnels et élèves témoins des deux scènes différentes. Des parents qui d'ailleurs s'insurgent du fait de n'avoir reçu de l'école aucun mail ou information sur ce qu'il s'était passé.

Le rectorat de son côté – qui confirme ces deux faits – nous indique que  "dans les deux cas la police a été appelée pour intervenir rapidement et a pris les dépositions des victimes". À savoir, une Atsem à Bois-Rouge et deux enseignants à Saint-Denis.

"Depuis ce matin, un soutien psychologique est proposé dans les deux écoles", précise l'Académie.

En ce qui concerne la sécurité, le Rectorat explique que "chaque école et établissement scolaire a un référent police ou gendarmerie qui est mobilisé".

- Quid de la sécurité dans nos écoles ? -

Mais alors, pourquoi est-ce que les parents n'ont pas été informés. "Les mécanismes ne sont pas assez transparents dans l'institution", déplore Jérôme Motet du Snalc de l'école au supérieur. "Pour ces faits, il n'y a pas de bilan, pas d'informations. Les cas de violence dans notre Académie ne sont pas assez remontés au Rectorat qui par conséquent a une vision insuffisante", s'insurge-t-il.

"Il existe tout un arsenal pour se protéger et intenter des actions en justice contre les agresseurs, mais il est encore trop méconnu par les personnels et les remontées vers le Rectorat sont trop rares, c'est le "pas de vagues" qui prédomine chez les directeurs et chefs d'établissement", précise Éric Annonier.

Jérôme Motet déplore "une énième violence contre les personnels de primaire". L'Éducation doit faire de la lutte contre la violence une priorité.

"Les intrusions de personnes extérieures se multiplient au sein des établissements scolaires, preuve qu'il est impossible de sanctuariser l'école", indique Éric Annonier de Sud Éducation Réunion. "L'État est pour beaucoup dans le manque de considération de la population envers ses enseignants", ajoute-t-il.

Marie-Hélène Dor de la FSU est également indignée. "À chaque fois qu'il y a une intrusion c'est l'indignation et les mêmes questions qui arrivent. Comment est-ce possible qu'une intrusion puisse avoir lieu dans un établissement scolaire qui est en principe un espace protégé." "Depuis le confinement ou même avant quand on était au plus fort de l'état d'urgence pour cause de menace terroriste des règles avaient été mises en place", ajoute-t-elle. "Les personnels doivent travailler en toute sérénité et ce n'est pas le cas aujourd'hui."

Les syndicats qui déplorent également le fait qu'il n'y ait pas suffisamment d'effectifs dans les établissements scolaires. Plus de secrétariat notamment. "Il faut remettre en place ces postes pour aider les directeurs à filtrer les entrées et mettre en place une véritable surveillance", déclare Jérôme Motet. "Il ne faut pas lésiner sur la sécurité."

Marie-Hélène Dor précise "ne jeter la pierre à personne". "On voit qu'il y a un manque d'effectifs et de personnels pour assurer la sécurité."

Il faut également "que les collectivités se penchent sur les questions de violences à La Réunion aux alentours des établissements scolaires". Jérôme Motet qui tient à rappeler que "quoiqu'en dise le Rectorat, les établissements scolaires sont extrêmement chargés et malheureusement les effectifs ne suivent pas". "On ne peut pas laisser les personnels et les élèves à la merci de la violence", indique Jérôme Motet. "L'école doit être sacralisée surtout en primaire, c'est la première vision du monde de nos enfants."

"À chaque tutelle (Rectorat, collectivités, ministère) de prendre ses responsabilités", conclut Marie-Hélène Dor de la FSU.

ma.m/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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2 Commentaires
HULK
HULK
1 an

Et il y en toujours qui affirment que les violences n'augmentent pas. Idiots,inconscients ou lâches, on a le choix des termes pour les qualifier.

Templier974
Templier974
1 an

Il fallait bien voter !