Une délégation d'agriculteurs de la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricole (FDSEA) s'est rendue, ce jeudi 26 janvier 2017, devant le siège de la Société d'aménagement de périmètres hydroagricoles de l'ile de La Réunion (Saphir). Confrontés à une sécheresse qui perdure, ils ont déposé une motion, notamment pour demander l'apurement des dettes liées aux factures d'irrigation, ainsi qu'un meilleur accompagnement sur la gestion de l'eau . (photo d'illustration)
Ils ont été reçus aux alentours de 13 heures par le président de la Saphir et conseiller départemental, Serge Hoareau. Ils ont pu exposer leurs revendications, dont la principale est l'apurement d'une dette d'un million et demi d'euros, qui est le produit des factures d'eau que les agriculteurs ne parviennent plus à payer. "Ce sont des années de sécheresse accumulées, des difficultés de trésoreries, des aides de l'état en retard qui ne leur permettent plus de payer les factures", justifie Frédéric Vienne.
Si les agriculteurs estiment avoir été entendus par Serge Hoareau, celui-ci les a invité à se rapprocher du Conseil départemental, et de sa présidente Nassimah Dindar, car c'est à la collectivité que cet argent est du, la Saphir n'étant "que le fermier qui distribue l'eau pour le compte du département", explique Frédéric Vienne.
"Pas de pluies efficaces depuis août 2016"
Néanmoins, pour Frédéric Vienne, il y a urgence, puisque dans des zones du sud par exemple "il n'y a pas eu de pluies efficaces depuis août 2016. Pour donner un exemple, sur une tonne de canne vendue, on prélève habituellement 6 euros pour payer les factures d'eau. Actuellement, en période de sécheresse, on arrive à 12 euros, soit le double", illustre Frédéric Vienne, président de la FDSEA. Il demande d'ailleurs à ce que La Réunion soit reconnue en zone de sécheresse pour que des dispositifs adaptés soient mis en place.
Selon Frédéric Vienne, ce sont surtout les agriculteurs de l'ouest qui sont impactés, notamment parce qu'ils manquent d'accompagnement. "Un dispositif d'accompagnement, avec des spécialistes de l'irrigation existait, mais il a disparu il y a une dizaine d'années, et c'est là que les problèmes se sont aggravés", détaille le président.
"Le but, ce n'est pas que les dettes soient apurés puis que les agriculteurs continuent dans les mêmes conditions", estime Frédéric Vienne, qui plaide pour une diversification des cultures, moins consommatrices en eau mais aussi "permettant des rentrées d'argent plus régulières, pour éviter que les agriculteurs ne dépendent que de la canne".
La canne a été également été évoquée lors de l'entretien entre la FDSEA et la Saphir, notamment à l'approche de la convention canne, qui se tiendra de février à juin prochain. "Nous souhaitons que l'aspect irrigation soit évoqué", résume Frédéric Vienne.
ch/www.ipreunion.com