Après une longue traversée du désert liée à la crise requins, une compétition locale inscrite au calendrier fédéral se déroulera du 16 au 24 mars à La Réunion. Il s’agit d’une étape de l’Open de France qui rassemblera une centaine de surfeurs sur les différents spots de l’île (Photos : rb/www.imazpress.com)
Le surf réunionnais est de retour au premier plan. Du 16 au 24 mars, se déroulera sur l’île le Banque Populaire Surf Tour 2024 comptant pour le circuit Open de France de shortboard (ou surf), dont ce sera la deuxième étape, ainsi que la première étape de bodyboard de ce même Open de France, et la quatrième de longboard.
Cela faisait vingt-et-un ans qu’il n’y avait pas eu de compétition de niveau national inscrite au calendrier fédéral à la Réunion.
Autant dire un bail pour des surfeurs réunionnais et une Ligue locale, qui occupent pourtant une place importante dans le paysage français de la discipline. On ne compte plus en effet les titres de champion de France récoltés ici et là par le surf péi et les étoiles qu’il a vu naître telles que Jérémy Florès et Johanne Defay, pour ne citer qu’elles.
Mais la crise requins a stoppé net la dynamique d’organisations de dimension nationale voire internationale. Le traumatisme lié aux accidents mortels a engendré l’arrêt des compétitions. Le monde du surf s’en est alors progressivement relevé en réfléchissant à des dispositifs de sécurité capables de contrecarrer les attaques. Et avec l’aval des autorités, des épreuves locales, type championnat de la Réunion ou coupe, ont pu renaître.
- Pas d’accord pour surfer à Saint-Leu -
Mais jusqu’à présent, la Fédération française de surf n’avait pas encore donné son autorisation pour organiser à nouveau des compétitions d’envergure nationale. C’est chose faite avec cet Open de France qui marquera à partir de demain le retour du surf réunionnais sur le circuit fédéral. Le président de la Ligue Thierry Martineau est le premier à s’en féliciter.
"Ça faisait vingt-et un an que l’on attendait ça, mesure-t-il. La dernière compétition fédérale organisée à la Réunion remonte au championnat de France qui s’était déroulé à Saint-Pierre en 2003. Je suis heureux que la Fédération ait donné son aval à la Ligue pour organiser cet Open. C’est une belle marque de confiance."
Une confiance dont la Ligue entend être digne. Depuis des semaines, elle prépare donc l’évènement avec le plus de professionnalisme possible. D’abord, le dispositif des vigies requins encadrera la manifestation.
Il a fait ses preuves. Et il a été validé par l’ensemble des protagonistes du dossier.
S’agissant de la compétition sportive, elle respectera un cahier des charges scrupuleux. "Nous avons l’expérience de ces organisations", indique Thierry Martineau, et par exemple une qualité de juges locaux sur laquelle nous allons pouvoir nous reposer. "Mais grâce à l’appui de la Fédération, nous bénéficierons également du renfort de juges fédéraux venus de métropole."
En ce qui concerne le choix des spots, la Ligue avait pensé d’abord aux spots de Saint-Leu et notamment à la gauche de la Tortue, pour y organiser le shortboard et le bodyboard. "Mais nous n’avons pas pu parvenir à un accord sur le dossier de la sécurisation", signifie Quentin Césard, cheville ouvrière de l’organisation en tant qu’employé de la Ligue.
- Alice Lemoigne incertaine -
En filigrane, les discussions entre la LRS et le milieu du surf à Saint-Leu n’ont pas abouti, obligeant les organisateurs à se rabattre sur d’autres spots. Le fait est qu’ils sont nombreux et que les solutions de repli existent. Le shortboard et le bodyboard auront donc prioritairement lieu sur les spots des Aigrettes et des Brisants, le longboard à Trois-Bassins.
"Mais nous nous ménageons plusieurs possibilités en fonction des éléments météos à l’instant T, confie Quentin Césard. Trois-Bassins pourrait très bien accueillir, si les conditions sont propices, le shortboard et le bodyboard tandis que que les Roches Noires voire les Brisants pourraient recevoir le longboard."
"Le but c’est d’avoir une marge de manœuvre suffisante avec tous ces spots-là pour faire plaisir aux compétiteurs", rajoute Mathis Crozon, le directeur de la compétition.
En ce qui concerne le plateau, le bruit a couru, vérifié ou pas, que Joan Duru, qui a décroché récemment sa qualification olympique aux championnats du monde ISA, pourrait venir à la Réunion, dans le cadre de sa préparation. Il n’en est rien.
Maxime Huscenot a quant à lui vraiment pensé à s’aligner avant d’opter pour une étape européenne du circuit WQS au Portugal.
Malgré tout, les organisateurs pourront compter sur un joli plateau. "Ils devraient être aux alentours de 100 inscrits, comptabilise Quentin Césard. Toute l’élite régionale sera là. Quand on connaît le niveau du surf réunionnais, il y aura à n’en pas douter du beau spectacle."
Championne du monde ISA, également championne d’Europe, en 2023, Aline Lemoigne devait être de la partie. Mais un récent accident de la route, avec une mini-fracture de la côte à la clé, a rendu sa présence incertaine. Ce qui ne l’empêche pas de se féliciter de ce retour du circuit fédéral de surf à la Réunion. "Je suis super contente qu’il vienne jusqu’à nous, dit-elle. Cela va représenter un moment fort pour la jeune génération du surf réunionnais."
La présence de Zoé Grospiron, membre de l’équipe de France de longboard à cet Open, est par contre confirmée.
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