Appel à la mobilisation

Tarifs hospitaliers : cliniques privées et praticiens libéraux à l'arrêt à compter du 3 juin

  • Publié le 24 mai 2024 à 16:27

En écho à la mobilisation nationale portée par la Fédération de l’Hospitalisation privée, la Fédération de l'Hospitalisation Privée Océan Indien (FHP OI) en collaboration avec les syndicats des médecins libéraux, se mettra à l'arrêt à compter du 3 juin 2024. La raison : une tarification hospitalière du privé, bien loin de celle du public (Photo : www.imazpress.com)

"Nous souhaitons que la population prenne conscience de la place que l'on a" évoque le Docteur Mathias Deleflie, co-président de la FHP OI.

Les professionnels de santé déplorent également le fait que : "le financement des établissements de santé repose en 2024 sur une discrimination aussi assumée qu’injustifiable".

"Le gouvernement a décidé de n’augmenter les financements accordés aux cliniques et hôpitaux privés de MCO (médecine/chirurgie/obstétrique) que de 0,3% alors que les hôpitaux publics bénéficieront de 4,3%, sachant que les tarifs sont déjà inférieurs dans le privé", ajoute la fédération dans un communiqué.

"La hausse des tarifs versée aux établissements de soins médicaux et de réadaptation privés ne sera que de 1,1% contre 3,5% pour les établissements SMR publics, sachant que les tarifs du privé sont déjà jusqu’à deux fois moins importants que ceux du public."

"À La Réunion où l’hospitalisation privée est un acteur incontournable, les impacts de cette politique tarifaire sont plus qu’inquiétants à court terme pour "notre" avenir, avec un risque sur la pérennité de l’offre locale et un coût certain à payer quant à la santé des Français", note la FHP OI.

Dans notre département, plusieurs établissements sur les 18 établissements privés connaissent déjà de nombreuses difficultés financières.

- Le privé, privé de financements -

"Sachez que 40% des Réunionnais sont soignés dans des structures avec uniquement 20% de moyens alloués au privé", explique le Docteur Mathias Deleflie.

Avec cette nouvelle différenciation tarifaire, "cela va creuser encore plus la différence entre le public et le privé".

Une décision prise par le gouvernement "sans concertation puisque nous l'avons appris par voie de presse".

"Pour nous c'est difficile de voir la stratégie et les projets dans le futur. On ne peut plus investir", ajoute Sylvie Clain-Vitry, déléguée régionale de la FHP OI.

Une réforme qui risque fort d'impacter l'ensemble des services : maternité, chimiothérapie, psychiatrie, urgences, rééducation... Si des services doivent fermer, "l'hôpital public n'aura pas les moyens de prendre en charge les patients et donnera des délais d'attente incommensurables".

- Les établissements fermés le 3 juin et plus encore -

À situation inédite, réaction inédite : décision d’une série d’actions, dont un arrêt total d’activité à compter du 3 juin 2024.

L’arrêt d’activité concernera l’ensemble des activités des cliniques et hôpitaux privés (Médecine Chirurgie Obstétrique, Soins Médicaux et de Réadaptation, Psychiatrie, Hospitalisation à Domicile), à l’exception de la dialyse.

Pour combien de temps ? Trois jours reconductibles du 3 au 5 juin pour toutes les activités. Une semaine reconductible, du 3 au 9 juin, pour les urgences et la permanence des soins.

Sur La Réunion concrètement : 18 établissements privés de santé à l’arrêt

Impact sur la permanence des soins à l’exception de la dialyse pour les patients pris en charge dans les structures privées. Toutes les urgences seront ré-adressées vers les établissements publics.

Arrêt de la Chirurgie toutes spécialités (orthopédie, vasculaire, urologie, gynécologie, digestif, gastro-enterologie, bariatrie, maxillo-facial, ophtalmo dont la chirurgie de la rétine, ORL, dentaire et stomato, plastique reconstructrice et esthétique) avec fermeture des blocs opératoires.

Pas d’accueil de patients en chimiothérapie et radiothérapie les 3, 4 et 5 juin.

Aucune nouvelle entrée en Psychiatrie, Soins Médicaux de Réadaptation et Hospitalisation à Domicile. Continuité des soins pour les patients déjà pris en charge.

Fermeture des accueils de soins non programmés (130 passages jour).

Fermeture de plusieurs cabinets de consultations des médecins libéraux en clinique.

"Notre mobilisation ne se fait pas contre les patients mais au contraire pour préserver durablement l’accès aux soins et le libre-choix des patients."

www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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3 Commentaires
kalou
kalou
1 an

D'après les commentaires , les cliniques représentent le mal. Quand elles seront toutes fermées les délais d'attente oscilleront entre 2 et 4 ans à l'hôpital avec certaines qui ne seront plus traitées localement. Patience , cest pour très bien tôt...

Tortue genial
Tortue genial
1 an

Bien dit.

soignant974
soignant974
1 an

Ce que M. Mathias Deleflie oublie de dire c'est que le tarif du public est différent de celui du privé pour de bonnes raisons. La patientèle du privé est déjà différente de celle du public. Le privé ne prend pas les patients lourds, à risque ou avec de multiples pathologies. Oui le privé prend des CMU mais à condition de ne pas être un patient "lourd" ou à risque. Sinon, il trouvera toujours un prétexte pour vous aiguiller vers le public. Ainsi, le privé veut faire du cash vite avec un turn over de patient rapide.