Société

Un Réunionnais sur deux ne part pas en vacances

  • Publié le 15 juillet 2003 à 00:00

Plus de la moitié des Réunionnais ne part pas en vacances. La contrainte financière apparaît comme le principal obstacle à ce départ en vacances. Un constat sur lequel s'est penché l'Observatoire de développement de la Réunion

Le tourisme de masse fait de nombreux exclus. Pour s'en convaincre, il suffit de se rapporter à l'étude réalisée par l'ODR (observatoire de développement de La Réunion) sur les vacances des Réunionnais. Le résultat est sans appel. "Aujourd'hui encore, dans l'Hexagone, 5 à 6 millions de personnes ne partent pas en vacances. À la Réunion, cela concerne plus de la moitié de la population, 57 % exactement", souligne l'observatoire en guise de préambule.
Il s'agit pour l'essentiel de ménages à revenus modes, de jeunes et de personnes handicapées. "Dans nos sociétés actuelles, un nouveau type d'exclus des vacances s'est dessiné. Ce sont les victimes du chômage et de la précarisation du travail. Ce qui explique, comme l'a montré une étude nationale, que la contrainte financière demeure l'un des obstacles majeurs au départ en vacances. Sur dix personnes ne partant pas en vacances, cinq invoquent des raisons financières, deux ont été contraintes de rester chez elles pour des raisons familiales, une pour des raisons professionnelles, une pour des raisons de santé et une autre enfin pour d'autres raisons", rapporte l'ODR.

Tourisme social

Pour tenter de corriger cette injustice, les pouvoirs publics ont mis en place une politique destinée à démocratiser encore un peu plus les vacances. "A cet effet, le Secrétariat d'Etat au Tourisme a instauré de nouveaux principes juridiques, à travers certains articles de la loi de lutte contre les exclusions de 1998, et de nouveaux dispositifs comme la Bourse Solidarité Vacances ou encore le label "tourisme et handicap" en faveur des personnes handicapées", note l'ODR. Des efforts ont également été réalisés en faveur des jeunes, particulièrement touchés par ce phénomène d'exclusion. Les pouvoirs publics s'appuient notamment sur les services de la jeunesse et des Sports, pour réaliser des échanges entre jeunes, ainsi que sur la politique de la ville qui a mis en place depuis 1982 le programme ville vie vacances. Un système qui, en 2002, a permis de toucher quelque 1 600 Réunionnais.
"Sans la contribution des associations d'éducation populaire et du tourisme social, la plupart des politiques publiques n'auraient toutefois pu être initiées, mises en ?uvre et développées. Les acteurs du tourisme social inffluent en effet de plus en plus sur les politiques publiques dans les domaines des vacances et du tourisme", note l'ODR. Il n'en demeure pas moins que cette étude montre aussi que l'impact de ces actions demeure limité.
guest
0 Commentaires