"Charte d'observation des baleines" reconduite en 2010

Une approche responsable pour profiter du ballet des baleines

  • Publié le 7 juin 2010 à 11:00

A l'occasion des journées de la mer qui se déroulent jusqu'au 8 juin, Michel Lalande, préfet de la Réunion, a participé à une visite de terrain sur la côte ouest sur le thème de la protection de la biodiversité marine et du littoral ce lundi 7 juin 2010. La charte dite "d'approche des baleines" signée en mai 2009 entre la préfecture, la Diren, des associations de protection et d'études des cétacés ainsi que par les différents professionnels de la mer a été reconduite ce lundi pour la saison 2010. Les baleines à bosse qui viennent à la Réunion peuvent être observées au large des côtes de mi-juin à mi-octobre.

Chaque année, durant l'hiver austral, des baleines se retrouvent au large des côtes réunionnaises pour mettre au monde leurs baleineaux dans les eaux de l'océan Indien bien plus chaudes que celles de l'Antarctique où évoluent ces grands cétacés le reste de l'année. De fait, les mères et les baleineaux sont très vulnérables. "Une gêne répétée peut compromettre le succès de leurs mises bas et donc la préservation de l'espèce, compte tenu de sa faible fécondité" expliquent les associations de protection de la nature.

La charte vise à préciser les bonnes pratiques d'approche et d'observation des baleines à bosse à La Réunion. Les règles d'approche et d'observation de cette charte ont été établies en partenariat avec des professionnels du tourisme, des associations sur le milieu marin et les services de l'Etat. Cette charte a pour objectifs de "minimiser les impacts potentiels des activités liées à l'observation des baleines sur la tranquillité de ces cétacés, d'assurer la protection de ces animaux, d'anticiper pour offrir un tourisme tout autant responsable que spectaculaire, d'organiser l'observation des baleines par les usagers de la mer dans une démarche de respect mutuel et de vigilance accrue en présence des cétacés et des autres navires présents" détaillent les signataires.

Après une évaluation de la charte 2009, "les comportements sont en progrès, mais l'effet uniforme semble jouer et il y a eu beaucoup moins de baleines qu'en 2008" commentent les associations de défense des cétacés. "Il faut vraiment être vigilant. Seul un changement des comportements permettrait aux amateurs de pouvoir continuer à profiter de ce spectacle exceptionnel. Cette charte n'est pas là pour interdire l'accès aux baleines. Il s'agit de trouver un équilibre entre ce qui est autorisé et ce qui est interdit" a souligné le préfet de la Réunion.

- L'approche en mer : A 300 mètres environ : Passer au ralenti (3 à 4 noeuds maxi) puis diminuer progressivement cette vitesse. Eviter les changements de régime moteur, ne pas approcher les baleines par l'arrière, ne jamais couper la route des baleines, ne jamais poursuivre une baleine, ne jamais séparer les groupes de baleines, en particulier les mères et leurs baleineaux.

- A 100 mètres environ : Le bateau est à l'arrêt. Le bateau doit pouvoir manoeuvrer si nécessaire. Un moteur non coupé permet de faire connaître la position du bateau aux baleines. A proximité de la côte ou du récif, ne jamais placer le bateau entre le large et la baleine afin de ne pas bloquer l'animal.

- L'observation dans les airs : Evolution à plus de 300 mètres d'altitude pour les avions, les ULM et les paramoteurs. Evolution à plus de 500 mètres d'altitude pour les hélicoptère en vol stationnaire.

- L'observation en mer : Tous les bateaux doivent rester du même coté afin d'éviter le phénomène d'encerclement. Limiter à 5 le nombre de bateaux en observation pour minimiser les nuisances sonores.

- L'observation par les nageurs : En raison des risques d'accident, mais aussi pour le bien-être et la préservation des animaux, il est fortement déconseillé de se mettre à l'eau. Les baleines sont des animaux sauvages qui peuvent être imprévisibles, voire dangereux, notamment les groupes actifs (baleines qui sautent, tapent des nageoires pectorales...).

- L'éloignement : Jusqu'à la zone des 300 mètres, repartir au ralenti (3 à 4 noeuds maximum) en s'éloignant progressivement de la route des baleines. Accélérer ensuite très progressivement jusqu'à sortir du cercle des 500 mètres. Ne pas
oublier que le son se propage très loin dans l'eau.

Des brochures en créole et en anglais pourraient être éditées dans les mois à venir.

Environ 4 000 baleines migrent ainsi chaque année. Un flux remonte le long des côtes sud-africaines et un second prend la direction de Madagascar, Maurice et La Réunion. La "charte pour une approche et une observation responsables des baleines à bosse" peut être consultée sur le site www.reunion.ecologie.gouv.fr

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