Colloque

Une eau "plutôt bonne" à La Réunion mais "à préserver", estiment les experts

  • Publié le 24 novembre 2024 à 11:38
  • Actualisé le 24 novembre 2024 à 13:55

L’Union régionale des médecins libéraux de La Réunion a dédié, ce 23 novembre 2024 à Stella Matutina, un colloque sur le thème "Le défi de l’eau : enjeux, perspectives, impacts sur notre santé". Experts locaux et nationaux ont souligné les impacts sanitaires d’une gestion inégale de l’eau, tout en rappelant que celle-ci reste globalement de bonne qualité à La Réunion. Ils ont également insisté sur la nécessité d’adopter des comportements responsables et de moderniser les infrastructures pour préserver cette ressource essentielle face aux pressions climatiques et sociales. Nous publions le communiqué ci-dessous (Photo d'illustration www.imazpress.com)

L’Union Régionale des Médecins Libéraux de La Réunion (URML-OI) a organisé un colloque rassemblant experts et acteurs locaux pour aborder un enjeu fondamental : l’eau, ressource vitale et essentielle à notre santé, dans un contexte de pressions climatiques croissantes.

L’eau : une richesse apparente, un défi crucial Bien que l’eau que nous consommons à La Réunion soit généralement de bonne qualité, le colloque a mis en lumière les défis majeurs auxquels l’île est confrontée. Les coupures récurrentes et la gestion complexe de cette ressource cruciale soulignent la nécessité d’une approche concertée et durable. Les experts – climatologues, hydrologues, médecins et
chercheurs – ont analysé les impacts de l’eau sur notre santé et les risques environnementaux liés au changement climatique.

"Il est assez intéressant de constater que de multiples acteurs ont la compétence de l’eau. Il est nécessaire de mener une réflexion globale et générale sur sa préservation et sa qualité", a introduit le Dr. Christine Kowalczyck, présidente de l’URMLOI.

- Une qualité globale sa0sfaisante, mais des inégalités préoccupantes -

Selon l'Agence Régionale de Santé (ARS), plus de 20% de la population réunionnaise reste exposée à une eau de qualité irrégulière. Grâce à des initiatives telles que le site Eaudurobinet.re, les habitants peuvent désormais suivre en temps réel la qualité de l’eau. Toutefois, pour garantir un accès équitable à une eau potable saine, le deuxième Plan d’Action Eau Potable est en cours d’élaboration.

Les prévisions des experts sont claires : les changements climatiques amplifieront les tensions sur la ressource en eau. Bien que les précipitations puissent augmenter, les sols plus secs et l’intensité des ravinements limiteront la capacité de captation. Sans un changement immédiat des comportements, l’île pourrait faire face à une pénurie d’eau potable d’ici 2035. Il est effectivement impératif d’opérer une réduction de la consommation d’eau qui est actuellement 215 litres par jour et par personne à La Réunion, (contre 140 litres en métropole) et d’adopter des pratiques plus économes.

"Les habitudes ont la vie dures, c’est certain. Mais il serait dommage d’attendre d’être empêché par le manque de ressource. Il ne faut pas attendre", a expliqué le Dr.Geoffray Rambaud, vice-Président de l’URMLOI.

- Des impacts directs sur la santé -

Impossible de dédier une journée à l’eau sans évoquer la qualité de l’eau disponible à La Réunion. Bien que les analyses menées par l’ARS ne montrent pas de traces de médicaments dans l’eau potable, des polluants comme les PFAS, dits "polluants éternels", nécessitent une vigilance accrue.

Une étude menée par l'URMLOI sur la qualité de l'eau en bouteille montre qu'on peut se rassurer des retours de ces analyses mais que la vigilance est de mise.

L’eau de la réunion est plus saine que certaines régions métropolitaines avec des microparticules de plastiques en taux raisonnable. Toutefois, il y a toute de même des traces de microparticules plastiques et il est primordial de surveiller sa consommation.

Il est, par exemple, important de privilégier l’eau de source en bouteilles de verre, et les gourdes métalliques et de surtout ne pas laisser les bouteilles en plein soleil car la chaleur fragmente les microparticules qui deviennent encore plus petites mais qui sont toujours présentes et encore plus nocives pour le corps humain.

Les maladies liées à l’eau, comme la leptospirose, sont de plus en plus présentes et leur incidence pourrait augmenter avec le réchauffement climatique.

- Des solutions collectives et individuelles -

Bien entendu si les constats sont indispensables à la sensibilisation et à la prise de conscience, il est tout aussi primordial d’aborder les pistes d’action à adopter pour contrer ces aspects :

• La modernisa0on des infrastructures hydrauliques doit être prioritaire à La Réunion pour réduire les pertes et améliorer la distribution car aujourd’hui près de 40% de l’eau captée ne parvient pas jusqu’au consommateur mais se perd sur le réseau.
• La sensibilisation et l’éducation du public pour adopter est urgente afin de modifier les habitudes et avoir des comportements responsables.
• Le développement de solutions innovantes doit s’imposer avec notamment la collecte des eaux pluviales et l’utilisation de technologies économes en eau.

• La promotion de bonnes pra0ques est essentielle comme privilégier l’eau de source en bouteilles de verre, éviter l’exposition prolongée au soleil des bouteilles en plastique, et changer régulièrement les filtres des équipements domestiques.

Bien entendu, "protéger l’eau, c’est protéger la vie" doit devenir le letmotive de chacun, à La Réunion comme partout autour de la planète.

L’eau, élément vital, exige une gestion concertée impliquant tous les acteurs – institutions, citoyens, scientifiques et professionnels de santé. Ensemble, nous devons agir pour préserver cette ressource essentielle, au bénéfice des générations futures.

guest
7 Commentaires
Plutôt ? ?
Plutôt ? ?
3 mois

Lol. Ce patient est plutôt malade. J'adore le diagnostic... Ça c'est du scientifique...

Thomas
Thomas
3 mois

Plutôt ? Je pleure de rire. C'est quoi ce qualificatif ? La question de l'eau est un scandale ici. D'abord par son prix ensuite par les innombrables coupures dans l'est, région où il pleut le plus....

Antipode
Antipode
3 mois

Il y a la volonté de ne pas changer : combien lavent la route devant chez eux, leur auto alors qu'il n'y a plus d'insectes pour salir les pare-brises, beaucoup prennent des douches avec autant ou plus d'eau que pour laver l'auto., même l'eau des chiottes est potable alors qu'à 700km d'ici ils tueraient pour la boire. D'ajouter, qu'avec le réchauffement climatique il y a dilatation de l'Océan donc monté des eaux, avec pour conséquence la salinisation des nappes phréatiques.
Personne n'y changera rien, l'adage français c'est "après nous le déluge, parce qu'on le vaut bien !".

Ben
Ben
3 mois

"Ne pas laisser les bouteilles d'eau en plein soleil"; il faut dire ça aux grandes surfaces juste après les livraisons.

Missouk
Missouk
3 mois

Les petis-îlois en pensent quoi des résultats de ce "colloque" ? Selon le CIRAD, ils ont l'eau la plus polluée en herbicides de notre île. Cette pollution est même qualifiée de préoccupante (atrazine, glyphosate, ...) en raison d'une activité agricole mal maîtrisée. Mais le Maire, soit-disant très proche des agriculteurs n'en a que faire, et n'en parle pas !

Virapoulle et eau sale
Virapoulle et eau sale
3 mois

Virapoulle b'a rien fait à St andre.
L'eau est sale à St André.

Depuis Bedier sa change dans le bon sens

Aurélie
Aurélie
3 mois

Il n'existe pas de potable + ou de potable -
Soit elle l'est, soit elle ne l'est pas ...
Et ici ... elle ne l'est pas dans la plupart des cas !