Elle est désormais handicapée

Accident de travail à l'Université : Joëlle Malbrancq se bat depuis 7 ans pour faire valoir ses droits

  • Publié le 11 décembre 2024 à 13:48
  • Actualisé le 12 décembre 2024 à 12:22

Depuis 2017, la vie de Joëlle Malbrancq a basculé. Victime d'un accident du travail sur le campus de l'Université, l'employée se bat pour faire reconnaître la responsabilité de cette dernière dans la blessure qui l'a laissée handicapée. Sans succès, jusqu'ici.

"Après 24 ans à travailler à l'Université, la situation est parfaitement injuste", souffle Joëlle Brunet-Malbrancq, auprès d'Imaz Press Réunion.

Tout commence en 2017 : celle qui a été professeure associée, avant d'être recrutée au cabinet du président de l'université, se blesse sur un chantier mal signalé sur le campus. Sa jambe est prise dans le sable d'une tranchée, et elle se blesse gravement au genou.

"Depuis, j'ai enchaîné les arrêts maladies, les mi-temps thérapeutiques, et je suis exclusivement en télétravail", détaille la victime, qui a été reconnue de 50 à 79% handicapée par la MDPH en 2019, année où elle fait une demande de conciliation de reconnaissance de faute inexcusable via la CGSS.

Documents à l'appui, Joëlle Brunet-Malbrancq retrace son parcours du combattant pour faire reconnaître ses blessures. "L'ancien président de l'époque m'avait assuré de la reconnaissance de culpabilité de l'Université. Mais depuis, rien ne s'est concrétisé, et l'administrateur provisoire me fait des promesses sans lendemain", dénonce-t-elle.

En 2023, une "évolution défavorable" est notée par son médecin, "avec des déplacements en cannes Anglaises plus que limités, des troubles de l'équilibre ainsi que des chutes pour ne rien arranger".

Celui-ci souligne une "destruction de sa vie professionnelle et privée" ainsi qu'une "dépression profonde". "Elle ne peut plus, dans ses meilleurs jours, dépasser les 10 mètres de périmètre de marche", abonde le certificat.

"Nous avions rendez-vous le 29 novembre dernier pour la conciliation pour le règlement à l'amiable, et négocier des montants d'indemnisation, mais les représentants de l'Université ont finalement refusé de reconnaître la culpabilité de l'Université" dénonce Joëlle Brunet-Malbrancq.

- Une vie brisée -

Aujourd'hui, la voie de l'amiable est désormais épuisée. "Je vais devoir aller en justice pour faire reconnaître mes droits, alors que tout ce que je souhaitais était de partir en retraite anticipée au 1er janvier", confie la victime.

Abimée par cet accident, elle "a renoncé à sa vie d'avant", faite de balades à moto et d'un éventail d'activités professionnelles. "A part des promesses, il n'y a rien, ils me mènent en bateau", lance-t-elle.

"Je suis sidérée, ma vie est détruite, je comptais tourner la page, partir à la retraite, c'était censé être une formalité pour négocier les montants des indemnisations" s'emporte la victime. "J'ai 63 ans, ça fait sept ans que ça dure, je me suis effondrée", confie-t-elle.

"L'Université fait traîner les choses, je n'ai plus de nouvelles depuis le 29 novembre. Alors que les élections arrivent, je pense qu'ils essaient de jouer la montre et laisser le futur ou la future présidente s'occuper de cette histoire", avance Joëlle Brunet-Malbrancq.

En attendant, celle-ci fait jouer ses jours de congé restant, pour ne pas avoir à reprendre son activité.

- L'Université affirme être "totalement investie -

Contactée par Imaz Press Réunion, l'Université "si le Président de l’Université de La Réunion (de l'époque ; ndlr) était prêt à une réunion de conciliation, il n’avait pas alors reconnu une faute inexcusable, aucun document n’existe en ce sens". "Si tel avait été le cas, la procédure aurait déjà été réglée depuis 2023", note-t-elle.

Après une réunion organisée le 27 novembre dernier par la CGSS, "le directeur général des services et le directeur des Ressources Humaines de l’Université de La Réunion, ont demandé de surseoir à la décision de conciliation car il est apparu que le dossier n’était pas complet", affirme l'Université.

"En effet, il manquait de nombreux éléments (entre autres, l’éventuelle responsabilité de l’entreprise à l’origine des travaux…). Cette demande de l’établissement a été immédiatement refusée par le représentant de la CGSS qui a fait acter une non conciliation. Ce n’est pas pour autant que l’établissement a considéré le dossier classé et la possibilité d’une conciliation impossible, comme le montrent les éléments qui suivent", assure-t-elle.

Après une réunion organisée le 29 novembre, "l’Administrateur Provisoire s’est engagé à faire avancer le dossier de Madame Malbrancq, à l’accompagner dans ses démarches et surtout à solutionner le dossier avant la fin de son mandat en février 2025."

En conclusion, "l’Administrateur provisoire comme l’Université de La Réunion restent totalement investis sur ce dossier et tiendront leurs engagements dans le cadre qui est imposé par la loi". "L’Université de la Réunion poursuit donc son travail sur le dossier et le fait avancer dans les meilleurs délais possibles", termine-t-elle.

as/www.imazpress.com / [email protected]

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1 Commentaires
L’Ardechaise
L’Ardechaise
2 mois

7 ans qu’elle est payée à rien foutre ?