Une filière fragile

Vanille : l'existence de ce produit d'excellence ne tient qu'à quelques plants

  • Publié le 14 août 2023 à 02:59
  • Actualisé le 5 août 2024 à 11:14

Ce dimanche 13 août 2023, s'est clôturée la 10ème édition de la fête de la vanille au Bocage à Sainte-Suzanne. La vanille réunionnaise, particulièrement réputée et reconnue mondialement, fait l'objet d'une indication géographique protégée. Mais si la précieuse gousse se vend à prix d'or, la filière doit faire face à de nombreux défis (Photos : sly/www.imazpress.com)

La vanille de La Réunion est un produit rare mais cher. Cher car notre vanille péi est "de très grande qualité", lancent les producteurs. Et ils ont raison. En effet, la vanille de La Réunion – produit d'excellence - est reconnue partout dans le monde pour sa grande qualité.

Pour donner vie à ses gousses de vanille, près de 160 producteurs œuvrent chaque jour. Ils sont affiliés à des coopératives comme celle de Bras-Panon. Ils cultivent leurs plants en sous-bois ou sous ombrière. En plus des affiliés centaines de producteurs sont "indépendants".

"La filière vanille est fragile à La Réunion" commente Louis Leichnig, qui produit de la vanille, dont la vanille givrée, à Saint-Philippe depuis 40 ans.

"Elle n'est pas organisée comme les autres  filières, pourtant il y a de quoi s'organiser pour faire tous ensemble une belle filière à l'image de La Réunion" ajoute-t-il. Regardez

Dominique Delmas est producteur de vanille à Sainte-Rose. Sa proudction pousse en sous-bois à l'Anse des Cascades, directement dans l'espace naturel du conservatoire du littoral et de l'ONF.

Selon lui, "l'avenir est prometteur car il y a plus de personnes qui mettent de la vanille en place". De plus, "le prix augmente d'année en année". Regardez

- La vanille face aux aléas climatiques -

Des producteurs et agriculteurs qui doivent faire face à de nombreux défis. Climat, vol, concurrence…

Dans les années 1900, "la filière produisaient entre 100 et 200 tonnes de vanille noire", explique Éric Poulbassia, technicien à la Chambre d'agriculture. "Il y avait une culture intensive dans les champs."

Mais avec l'évolution de la société, les aléas climatiques, "la culture fut peu à peu remplacée par la canne à sucre".

Une culture victime du climat et des virus "Les agriculteurs rencontrent énormément de problèmes de virus et il devient difficile d'avoir des plants indemne", précise le technicien de la Chambre d'agriculture.

"La vanille a beaucoup de virus et cela a tendance à détruire le champ assez rapidement", indique Dominique Delmas. Regardez

"La culture est fragile", note Louis Leichnig. "Notamment par rapport à la bactérie et au virus qui va dans toutes les cultures. Il faut trouver un moyen de contrer cela."

Allié à cela le réchauffement climatique et tout est bouleversé. "Il y a deux ans de cela, au mois d'août la vanille était en fleur à Bras-Panon. Là actuellement il n'y a rien", donne comme exemple la Chambre d'agriculture.

"Avec le changement climatique, il y a beaucoup de choses qui changent maintenant. Les fleurs sont plus ou moins décalées, en plus des maladies", explique Dominique Delmas, producteur à Sainte-Rose.

Autre problème, non climatique celui-ci, les vols. Face au prix d'achat qui a augmenté, de nombreux agriculteurs subissent des vols de leurs plans de vanille.

- Un produit rare mais reconnu -

Une culture qui doit également faire face à la concurrence des pays voisins et notamment Madagascar. "Cela fait plus de 20 ans qu'on subit la concurrence des pays voisins", note Éric Poulbassia.

Mais si la concurrence est rude, la vanille des pays voisins n'a absolument rien à envier à notre produit d'excellence.

C'est d'ailleurs cette rareté et cette qualité qui font de la vanille de La Réunion, un produit mondialement réputé, même si son prix reste très élevé. "Nous ici, on ne peut pas vendre à moins de 1.000 euros le kilo", note Louis Leichnig. Regardez

"Notre vanille, reste une vanille de qualité et les analyses le prouvent. À La Réunion, elle détient le taux de vanilline le plus élevé", indique Éric Poulbassia. "On a une vanille de renommée."

Il cite d'ailleurs en exemple Madagascar qui, en raison du climat et des cyclones, est obligé de récolter la vanille à 5-6 mois contre 10 mois normalement. "C'est pénalisant pour eux parce que la vanille n'est pas complètement à maturité."

Il conclut en disant, "notre filière vanille doit continuer à se développer et la Chambre doit avoir pour rôle d'appuyer techniquement les agriculteurs et les aider dans la mise en place de leur projet".

Un appui nécessaire pour une filière fragile mais dont le produit final est lui, d'une grande qualité.

Lire aussi - Conseil départemental : la vanille réunionnaise mondialement reconnue

Lire aussi - La vanille de La Réunion devient une indication géographique protégée

ma.m/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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2 Commentaires
Schmitz
Schmitz
1 an

Quel taux de vaniline svp

Guide Péi
Guide Péi
1 an

Merci Edmond Albius !
https://www.ile.reunion-tourisme.com/2023/08/07/edmond-albius/