14 juillet 1981, séisme dans le très désertique paysage audiovisuel de l'époque à La Réunion : une nouvelle radio arrive sur les ondes alors uniquement occupées par feu RFO. François Mitterrand, président PS élu le 10 mai de la même année, vient de libérer les fréquences et la Colombe lâchée par Camille Sudre vient de prendre son envol. Une expérience télé avortée, des manifestations, une entrée fracassante en politique et 35 ans plus tard, la radio a atteint le statut d'institution et caracole en tête des sondages sur les taux d'écoute. C'est bien connu, on téléphone à Freedom pour tout et pour rien, tout le temps et à toute heure. Les noms des animateurs et des journalistes sont connus par toute La Réunion. Plus discret, s'exprimant rarement en public, Camille Sudre est toujours présent avec un oeil sur tout et il est fidèlement secondé par Brigitte Barret. Imaz Press a été en immersion pendant une journée avec la Colombe... en attendant son retour à la télé annoncé mercredi soir par Camille Sudre
9h00 : "Ça a bien changé ici, avant il n'y avait même pas de béton à terre" se souvient le photographe d'Imaz Press Réunion en arrivant dans la cour des locaux de Freedom dans le centre-ville de Saint-Denis.
9h05 : Trônant sur une volée de marches et sous un drapeau français installé depuis l'Euro, Titoune la chatte écaille de tortue accueille les visiteurs. Le félin câlin est la mascotte de la radio à la colombe. Agacée de ne pas avoir été prévenue de l'arrivée des journalises d'Imaz Press, elle s'éloigne dignement. La boule de poils a même un compte facebook, Titoune chatte radio 974 et elle a plusieurs dizaines de followers.
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— Imaz Press Réunion (@Ipreunion) 13 juillet 2016
9h10 : Isabelle est au standard. C'est elle la voix qui répondra aux auditeurs jusqu'à 10 heures. Cheveux coupés courts et petit nez en trompette, Estelle est à l'antenne depuis 5 heures du matin. Elle discute avec une auditrice qui lui dit "j'ai demandé à ma fille de me mettre radio Freedom lorsque je serai sur mon lit de mort". La jeune femme est émue. Elle n'était pas encore née le 14 juillet 1981
9h15 : Derrière Estelle dans la salle de rédaction, le journaliste Charles Luylier et Guillaume Hoareau, le jeune stagiaire, sont arrivés alors que le jour n'est pas encore levé. Ils ont déjà fait leur revue de presse. Brigitte Barret, la responsable d'antenne, organise la conférence de rédaction.
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Brigitte a commencé "sa journée de Kosovar", comme dit son fils, à 5h30. "La première chose que je fais, c'est allumer la radio et elle tourne même pendant le petit-déjeuner avec mes enfants", raconte-t-elle. Brigitte et Freedom, c'est une histoire qui dure depuis 1999.
9h20 : la journaliste Sarah Patel, la voix du matin n'est pas là. "Elle s'occupe d'un truc hyper important, on en dit pas plus pour le moment" sourit la rédactrice en chef. Il est question de site internet, mais chut pour le moment…
9h30 : Francky, l'un des animateurs vedettes de Freedom arrive à la station. Allez je ne peux pas résister et je me hasarde : "Francky, j'ai oublié mon téléphone dans la voiture, je fais comment". Cheveux tressés et sourire en tranche papaye, l'animateur vedette ne se démonte pas : "pas de passe droit, téléphone au standard". Taquin, le gars
9h43 : Charles Luylier est au téléphone. Il réalise une interview du producteur qui organise un un concert hommage à Bob Marley. Petit problème technique. "On peut dire des grossièretés, il ne nous entend pas" plaisante le journaliste, au même moment la liaison est rétablie… Charles gère l'affaire. Il est fin rôdé à l'imprévu, surtout depuis qu'il a animé une émission débat sur les différents matches de l'Euro 2016
10h : Estelle lance le flash d'Europe 1 et quitte l'antenne avec sa bonnette et son casque sous le bras. "Et oui, ici c'est à chacun sa bonnette et son casque, c'est bien mieux" commente Francky en s'installant dans le fauteuil où il répondra aux auditeurs jusqu'à 15 heures.
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10h05 : Francky prépare les quatre écrans qu'il a devant lui. Il est connecté à internet et à la rédaction, au programme de la radio. Koman le gar i fé pou gèr tousa la ? "Il n'y a pas de format ni de cadre strict à respecter" explique l'animateur. "Lorsque l'on prend quelqu'un à l'antenne, nous faisons en fonction des sujets et des personnes. Si quelqu'un nous dit qu'il vient d'assister à un accident on va le laisser parler sous le coup de l'émotion et les journalistes vont tout de suite vérifier l'info, ils viendront en parler à l'antenne après. On coupe la personne gentiment et avec beaucoup de précautions lorsque l'on tourne en rond sur un sujet" ajoute-t-il.
10h15 : Le journaliste Laurent Payet est au standard depuis 10 heures. "J'ai demandé le plus beau des standardistes" rigole Francky. "Son vœu a été exaucé" s'amuse Laurent Payet assis en face de lui. "Gard lé dé lintéresan" plaisante Brigitte
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10h40 : Estelle est en salle de rédaction. C'est l'heure du débrifing avec les journalistes. "Il y a eu la dame qui veut qu'on lui mette Freedom sur son lit de mort et celle qui dit qu'elle se souvient de la manif des casseroles" enumère-t-elle. "Ok on garde pour le journal" décide Brigitte Barret
10h45 : "Ici à Freedom, ce sont les auditeurs qui sont les stars, pas l'élite" commente Charles. Le secret de la réussite ?
11h05 : les discussions dans la salle de rédaction sont perturbées par les travaux d'une chantier à proximité. "Dis-le dans ton live" me crie Charles avant de parler de son arrivée à Freedom
11h10 : Laetitia, l'animatrice du soir est également là. Elle parle de son arrivée chez la Colombe
11h20 : je sors de la salle de rédaction pour aller dans le studio. Crrrriiiii, fait la porte. Au même moment Francky demande à un auditeur de baisser le volume de sa radio. Son interlocuteur lui répond du tac au tac "dérièr ou na in nafèr i grins". "Oui c'est la porte, on va demander un dégrippant" répond l'animateur. Confuse, je me déplace sur la pointe des pieds
#RadioFredom à 35 ans. #ImazPress en immersion avec #Francky et les auditeurs qui ont trouvé quelque chose pic.twitter.com/rLvANY0OM4
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11h30 : Francky répond à une série d'auditeurs demandant où va passer la caravane anniversaire de Freedom, celle qui distribue des petits objets publicitaires à la population pour fêter les 35 ans de la radio.
11h33 : "J'ai eu un appel d'un Monsieur handicapé. Il s'est plaint d'avoir été bousculé par des gens qui voulaient récupérer les petits cadeaux. Il m'a dit que les gens étaient prêts à tuer père et mère pour avoir un cadeau" relate Charles. Bèk ali koman lo moun la bezoin don !
11h45, Titoune, la chatte sort des bras de Joëlle Guiard, l'une des plus anciennes collaboratrices de Freedom, et attaque son second bol de croquettes.
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12h05 : Max, autre animateur vedette de Freedom, arrive dans la cour de la station. Il est en vacances, mais il et venu donner un coup de main pour aider à la préparation de l'annivsersaire.
12H10 : Sous le sceau du secret, Brigitte nous annonce que Sarah Patel est en train de mettre la dernière main au site internet de la radio. Il sera mis en ligne ce mercredi soir et annoncé ce jeudi par Camille Sudre lui-même
12h20 : Les journalistes d'Imaz Press vont déjeuner. Pas Francky.
14h15 : On retrouve Francky là où on l'a laissé. Je me faufile dans la salle où se trouve Honorine, l'une des journalistes de Freedom. "Je finis de monter des sons pour Freedom 2 et je suis à toi", glisse-t-elle. Bientôt trois ans qu'elle travaille chez Freedom, la radio qu'écoutait sa maman. Le lancement de Freedom, c'était 12 avant sa naissance !
Depuis Honorine tend son micro aux témoins d'événements, qu'ils soient heureux ou tragiques. Etre journaliste chez Freedom, c'est un jour interviewer un président, et un autre se retrouver devant une scène de crime.
14h30 : Je quitte Honorine pour retrouver Brigitte. Ah satanée porte qui grince. En plus, Francky est au téléphone avec un auditeur étourdi. Ce matin, il a égaré un trousseau de clés et un auditeur a appelé Freedom pour indiquer qu'il l'avait retrouvé. "En plus, c'est la deuxième fois que je perds mes clés et que quelqu'un retrouve pour moi", plaisante l'étourdi au bout du fil. "Vous en avez de la chance. Aujourd'hui, la chance s'appelle René", répond Francky, du tac au tac.
14h40 : L'une des deux femmes de ménage passe la porte, et vient casser la blague avec Brigitte, en pliant des serviettes. Une interview ? Ah non, elle n'a pas envie de parler, ou alors "juste pour dire du bien de Camille Sudre, parce qu'il a vraiment fait quelque chose de bien, ", rigole-t-elle. Il est parti petit, avant il y avait un micro et regarde maintenant ousa nou lé, mi respect ali". Ses bons souvenirs ? La venue de Cassiya ou celle de Frédéric François, "mais seulement, mi di pa partou mi travay Freedom, sinon, demoune i di a moin envoy Freedomillion la caz".
Avec 23 ans de service au compteur, elle a connu l'époque où il fallait faire l'aller retour entre le studio télé et les bureaux de la radio. "C'était dans les hauts de Bellepierre, il fallait marcher au moins 2 ou 3 kilomètres après l'arrêt de bus. Je me souviens, chaque animateur avait sa pile de CD, il fallait bien les nettoyer.
Maintenant, ça a bien changé, "merci le numérique", lance Francky
14h50 : Alors que Francky prend l'appel d'un auditeur qui a perdu sa carte de séjour, Bobby arrive. Il n'a que quelques minutes pour nous raconter ses débuts chez Freedom, avant de prendre l'antenne à 15h.
15h : Et hop, il est déjà temps pour Francky de laisser la place à Bobby.
La journée dans les coulisses de Freedom continue avec l'arrivée de Bobby à 15h #radiofreedom pic.twitter.com/122FCaDIXF
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Dans la pièce d'a côté, Brigitte s'affaire, mais elle ne perd pas une miette sur ce qui se passe à l'antenne, car la pire chose qui puisse arriver chez Freedom, c'est un dérapage.
15h10 : Francky souffle un peu, j'en profite pour lui demander ce qu'il faisait, lui, le 14 juillet 1981
15h30 : "Combien de bouteilles de champagne on commande pour l'anniversaire ?", lance la femme de ménage. Je quitte les locaux de Freedom, le temps d'un autre reportage
17h30 : Nous voila de retour. En salle de rédaction Brigitte est toujours là. Ça fait de longues journées, mais c'est pour la bonne cause" dit-elle. La journaliste Audrey Lauret est arrivée. Elle monte les sons qui serviront pour les journée du lendemain. Elle n'était pas née en 1981, elle le dit avec l'humour qui la caractérise
18h30 : Cette fois c'est certain Camille Sudre ne passera pas à la radio ce soir. "Il essaie d'être moins présent" explique Brigitte. Le boss sera à l'antenne ce jeudi matin 14 juillet à 9 heures tapantes, date et heure où la Colombe a pris son envol pour la première fois... C'était il y a 35 ans...
21h52 : Un mail de Freedom arrive dans les boîtes mail des différentes rédaction de l'île. La radio annonce la mise en ligne de son nouveau site internet freedom.fr. Camille Sudre écrit dans le dossier de presse : "qui aurait pu imaginer que la petite radio de 1981, qui émettait dans le quartier de Bellepierre à Saint-Denis, finisse par déployer ses ailes sur le monde entier ? Cela fait déjà bien longtemps que Free Dom est sortie des limites de son île, et qu’elle rayonne au-delà de nos frontières.
Free Dom se devait d’offrir un site à la hauteur de ses auditeurs : c’est une nouvelle aventure qui démarre et une liberté qui s’expanse ! Voilà donc : le monde est à vous , alors vive le monde, vive vous et vive nous. Prochaine étape vers l’expansion de la liberté et la mort de la langue de bois : Le retour de télé Free Dom". Il fallait au moins une annonce de cette envergure pour fêter les 35 étés de la Colombe...
www.ipreunion.com
bonjour j'aime bien imazpress je prends du plaisir a lire les commentaires
Top noute radio est et restera la première ne changer pas
Bonjour, il faut signaler que FREE DOM est la deuxième radio libre de la REUNION. Je ne ma rappelle pas du nom de cette première radio dont tout le matériel a été saisi par les autorités.. et interdite d'émission. FREE DOM a faillit subir le sort de cette première radio, sans compter déja M. CAMILLE SUDRE qui a sut mettre la population de son coté et donc a pu continuer d’émettre jusqu'à la légalisation des radio libre.... BONNE FETE DU 14 JUILLET A TOUS !!!!!!