La chanteuse Zily sera sur l'une des scènes du Sakifo le 2 juin 2023 à Saint-Pierre, une première pour une artiste mahoraise. Elle y interprètera entre autres son nouveau morceau "Kudiva", sorti le 12 mai, sur le thème de la mer et de son environnement, "les oubliés de la société moderne" à Mayotte. Nous publions le communiqué de son équipe ci-dessous.
Tombée dans la marmite de la potion musique quand elle était petite, Zily n’a eu de cesse depuis de porter haut et fort les sonorités de Mayotte aux plus hauts sommets du monde, que ce soit à travers le milieu associatif ou les circuits de l'industrie musicale.
La sienne de musique est à la croisée des chemins entre le mgodro ( issu des rythmiques traditionnelles mahoraises), l’afropop, l’afrotrap, le mbiwi et le debaa ( deux autres pratiques ancestrales originaires de Mayotte).
Son amour de la musique a poussé Zily à toujours repousser les limites et aplanir les frontières qu'il y a entre tradition et modernité. Ses paroles emprunts de ses combats en faveur des femmes, mais également de scènes de vie du quotidien des Mahorais lui ont valu d’être portée dans ce combat pour la reconnaissance des arts de son territoire par toute une région, celle de l’Océan Indien.
Zily incarne l’image de cette femme moderne, fidèle à ses racines et à ses origines.
Elle sera la première artiste mahoraise à se produire au Sakifo, Zily performera pour la première fois en live à La Réunion au côté d’ariste comme Ibeyi ou encore Angèle. Zily se produira le 2 juin pour un live d'une heure où elle presentera de tous nouveaux titres.
- Un nouveau morceau -
« MOINA GNUGNI WA MAWENI, MAJI YA JAYA Petit oiseau marin, la mer est haute HARAKA, HARAKA, MA HUDU YA HEYA Vite, vite, les petits poissons sont visibles TSU : DZUBA VUBA » Tsu (bruit du plongeon) : Plonges et pêches KOMBE ; KOMBE, WAMI KUDIVA KOMBE » Coquillage, coquillage, je suis un coquillage
Retenez bien ces paroles, car elles vont bientôt vous accompagner partout. Zily revient avec un nouveau sigle entrainant, empli de messages et de symboles : Kudiva.
Dans ce nouveau titre, la mer et son environnement sont l’allégorie de deux sociétés qui se font face : la société traditionnelle et la société moderne de Mayotte.
En effet, jusque dans les années 80, 90, la mer était un lieu de transmission entre grands-mères, mères, et petites-filles, mais également grands-pères, pères et petits-fils. Les plages, les mangroves et le lagon étaient également des lieux de sociabilisation en plus d’être l’une des premières ressources alimentaires de l’île.
« Le confort de la modernité ne doit pas nous faire oublier la force de nos racines » pourrait être le résumé de Kudiva. À travers cette chanson, l’artiste parle également de la quête du bonheur et des embûches auxquelles il faut faire face pour y accéder. Cette quête personnelle doit se faire, pour que d’autres puissent se reconnaître en nous et racontent notre histoire, comme nous racontons l’histoire de ceux qui nous ont précédés.
Le message est également dans tout le champ lexical employé à travers cette chanson : la mer ne faisant plus autant parti de l’apprentissage des jeunes de Mayotte. Beaucoup des termes employés à travers cette chanson ne sont plus connus des jeunes générations. Il en est de même pour les jeux d’antan :
« Kibuwa! Kibala Kiboi Tra Tra », fait en effet référence à un jeu qui consistait à s’entraîner au calcul mental. À la suite d’un énoncé de chiffres, les groupes de jeunes devaient donner la bonne réponse au calcul proposé en tapant dans leurs mains au même moment.