20 décès en cours d'investigation

Chikungunya : 3.245 cas confirmés, l'épidémie se maintient à un "haut niveau de transmission"

  • Publié le 30 avril 2025 à 16:46
  • Actualisé le 30 avril 2025 à 17:01

3.245 cas de chikungunya ont été confirmés entre le 21 au 27 avril 2025 (semaine 17 de l'année). Un chiffre en baisse, mais l'épidémie se maintient tout de même à un "haut niveau de transmission", note Santé Publique France. 20 décès sont par ailleurs en cours d'investigation. Le bilan officiel est pour l'heure toujours de neuf décès. Plus d'informations à venir (Photo d'illustration www.imazpress.com)

- Surveillance en médecine de ville -

Maintien à un niveau très élevé de l’activité pour chikungunya en médecine de ville

En médecine de ville, l’activité du réseau de médecins sentinelle pour motif chikungunya représente 21% de l’activité totale en semaine 17.

Rapporté à l’échelle de l’île, on estime :

• A plus de 23 300* le nombre de consultations en médecine de ville pour des cas cliniquement compatibles avec le chikungunya pour la semaine 17 (contre 23 230 en S16).
• A plus de 160 000 consultations depuis le début de l’année.

Ces estimations reposent sur l’activité des médecins de ville contribuant au réseau des médecins sentinelles de l’île et sur les données de l’assurance maladie.

- Surveillance des passages aux urgences pour motif de chikungunya dans les 4 hôpitaux de l’île -

• Diminution du nombre de passages aux urgences pour motif chikungunya en S17 par rapport à la S16.

Depuis le début de l’année, 2 139 passages pour ce motif ont été recensés dans les 4 hôpitaux de l’île. En S17, 332 passages (dont 70 hospitalisations) ont été identifiés contre 389 (dont 80 hospitalisations) en S16, soit une baisse de 15%. Le taux d’hospitalisation était stable entre la S16 et la S17 et se situait à 21%.

Concernant la part d’activité aux urgence pour motif chikungunya dans les services d’urgences de l’île, elle était en baisse soit de 7,5 % en S17 et de 8,5% en S16.

Parmi l’ensemble des 2 139 passages pour motif chikungunya enregistrés depuis le début de l’année :
• 59% correspondaient à des passages adultes (18 ans et plus), soit 1 285 passages
• 41% à des passages pédiatriques (0 - 18 ans), soit 854 passages.

En S17, le nombre de passages diminuait, qu’il s’agisse des passages adultes (de 207 en S16 à 183 en S17, soit -12%) ou des passages pédiatriques (de 182 en S16 à 145 en S17, soit -18%).

En S17, la part des passages pédiatriques sur l’ensemble des passages pour chikungunya était de 45%, avec un taux d’hospitalisation de 15%. Concernant les 55% de passages chez les 18 ans et plus cette part d’hospitalisation se situait à 26%.

- Cas de chikungunya hospitalisés plus de 24 heures et signalés volontairement par les cliniciens -

• Une vulnérabilité différenciée face au risque d’hospitalisation

Le nombre de cas hospitalisés >24h pour chikungunya signalés à Santé publique France à ce jour est de 302. Pour 270 d’entre eux le chikungunya était le motif d’admission, soit 89%. Pour les autres cas, le diagnostic a été confirmé au cours de l’hospitalisation de manière fortuite. Parmi ces cas :

• Un quart d’entre eux avait moins de 6 mois et près de la moitié (42%) avait plus de 65 ans. Ce sont ces 2 populations qui représentent la majorité des cas hospitalisés pour chikungunya.

• Dans 95% des cas, les patients présentaient au moins un facteur de risque de forme sévère lié à une comorbidité, à l’âge ou à un état de grossesse.

• Une hospitalisation pour suivi de chikungunya au cours de la grossesse a été signalé chez 65 femmes enceintes.

• Un suivi court sans gravité associée a été identifié pour 46 nourrissons de moins de 6 mois. La prise en charge hospitalière de ces nourrissons est pour la plupart des cas liée à une gestion de la douleur.

• Cas graves principalement chez les plus de 65 ans et les nourrissons de moins de 3 mois

A noter que les données hospitalières ne sont pas consolidées, liées à la charge de travail intra-hospitalière et au délai de transmission qui en découle.

A ce jour, 57 cas graves (c’est-à-dire ayant présenté au moins une défaillance d’organe) ont été signalés.

Il s’agissait de 33 adultes de plus de 65 ans et comorbides, 3 personnes de moins de 65 ans et présentant des comorbidités et 21 nourrissons de moins de 3 mois.

- Décès -

• Premiers décès en lien avec le chikungunya identifiés à partir de la S11

Depuis le début de l’année, 9 décès survenus entre les semaines 11 et 14 chez des personnes de plus
70 ans et porteuses de comorbidités ont été classés par un comité d’imputabilité comme liés au chikungunya (7 directement et 2 indirectement liés).

Vingt autres décès sont actuellement en cours d’investigation quant à l’imputabilité du chikungunya dont un décès néonatal. Ces décès sont susceptibles de ne pas apparaître dans le bilan final, si l’investigation conclut à une absence de lien avec le chikungunya et d’autres pourront être déclarés ultérieurement.

• Baisse du nombre de cas confirmés depuis la S13 possiblement lié à l’arrêt de la confirmation systématiques des cas

En raison du délai de consolidation des données issues des laboratoires qui sont présentées ici par date de début des signes s’arrêtent à la S16. La confirmation biologique systématique des cas suspects pourrait avoir été interrompue, notamment dans les zones de forte circulation de la maladie.

Depuis le début de l’année 2025, ce sont plus de 44 000 cas confirmés de chikungunya autochtones qui ont été signalés à la Réunion. En semaine 17, 3 245 cas confirmés signalés contre 5 542 en S15.

- Analyse de risque -

L’épidémie de chikungunya est toujours active sur tout le territoire. Malgré une légère tendance à la baisse en semaine 17 de certains indicateurs, notamment des passages aux urgences, l’activité pour chikungunya se maintient à un niveau très élevé.

La dynamique de l’épidémie est différente selon le secteur avec une diminution des passages aux urgences dans le Sud (mais à un niveau toujours élevé), dans l’Ouest et l’Est, et une tendance à la stabilisation dans le Nord. 

Depuis le début de l’année 2025, la part des passages pédiatriques parmi l’ensemble des passages aux urgences pour un motif de chikungunya était de 40%. 

Cependant la part des hospitalisations se situe en semaine 17 à 15%. Chez les nouveau-nés, il s’agit en général de séjours de courtes durées, pour prise en charge de la douleur et surveillance.

Chez les adultes, 27% des passages aux urgences étaient suivis d’une hospitalisation en semaine 17.

La diminution des cas confirmés biologiquement est liée en partie à des données non encore consolidées et à l’arrêt possible de la confirmation biologique systématique chez chaque cas suspect.

L’impact des hospitalisations s’observe chez les personnes fragiles, les nourrissons, les personnes âgées, les personnes ayant des pathologies chroniques et les femmes enceintes chez qui la maladie peut être grave.

La situation continue d’être suivie avec attention dans les prochaines semaines, comme l’impact en médecine de ville, aux urgences et à l’hôpital, afin de confirmer la dynamique épidémique.

 

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1 Commentaires
passi974
passi974
1 jour

Merci l'ARS pour cette gestion hasardeuse et douteuse