38 décès en cours d'investigation

Chikungunya : La Réunion est en phase de "décroissance épidémique"

  • Publié le 21 mai 2025 à 14:54
  • Actualisé le 22 mai 2025 à 05:12

Après cinq semaines d'activité épidémique intense, l'ensemble des indicateurs est en forte baisse continue, confirmant que La Réunion est en phase de "décroissance épidémique", annonce Santé Publique France ce mercredi 21 mai 2025. Cependant le niveau épidémique reste toujours élevé sur l'île. 38 décès sont en cours d’investigation, principalement des patients âgés et comorbides et deux enfants de moins de 6 mois. En semaine 19 (du 5 au 11 mai), 1.266 cas ont été confirmés, contre 1.784 en semaine 18. Nous publions le bulletin ci-dessous (Photo d'illustration www.imazpress.com)

- Surveillance en médecine de ville -

• Diminution de l’activité pour clinique évocatrice de chikungunya en médecine de ville depuis 3 semaines consécutives (Figure 1).

Depuis la S18, soit depuis 3 semaines consécutives, l’activité pour consultations de patients cliniquement évocateurs de chikungunya vus par le Réseau de Médecins Sentinelles (RMS) de l’île était en diminution.

Après deux semaines de plateau (S16 et S17) avec une activité maximale représentant 20% de leur activité totale, cette activité pour chikungunya se situait en S20 à 6,4% (versus 9,3% en S19 et 14% en S18). Lorsque cette activité du RMS était rapportée à l’échelle de l’île, on estimait :

• A 4 730* le nombre de consultations en médecine de ville pour des cas cliniquement compatibles avec le chikungunya pour la semaine 20, soit une baisse de 42% versus 8 550 consultations estimées en S19.
• A près de 188 600 consultations depuis le début de l’année.

Ces estimations reposent sur l’activité des médecins de ville contribuant au réseau des médecins sentinelles de l’île et sur les données de l’assurance maladie.

- Surveillance des passages aux urgences -

• Diminution du nombre de passages aux urgences et d’hospitalisations après passage (adulte et mois de 18 ans) depuis la S17.

Depuis le début de l’année, 2 674 passages pour ce motif ont été recensés dans les 4 hôpitaux de l’île. Après un maximum en S16 avec 389 passages aux urgences pour motif chikungunya (quel que soit l’âge) une diminution était constatée sur les quatre dernières semaines (S17 à S20). Ce nombre passait de 165 en S19 à 116 en S20 (-30%).

Depuis le début de l’année, le nombre d’hospitalisations après passage pour motif chikungunya était de 546.

Depuis 4 semaines consécutives, il était également en diminution (S17 à S20) après un maximum de 80 hospitalisation en S16. En S20, 24 hospitalisations après passage pour motif chikungunya ont été enregistrées versus 33 en S19.

Concernant la part d’activité aux urgences pour motif chikungunya, elle poursuivait sa baisse (de 4,1% en S19 à 3,1% en S20).

Concernant le nombre de passages d’adultes (18 ans et +), il diminuait depuis 4 semaines (S17 à S20) après un plateau de 2 semaines (S15 et S16) où maximum de 213 passages avaient été enregistrés. Il se situait en S20 à 66 passages (suivis de 11 hospitalisations) versus 87 passages en S19 (suivis de 20 hospitalisations).

Concernant, le nombre de passages chez les 0-18 ans, il diminuait depuis 4 semaines consécutives (S17 à S20) après un maximum de 182 passages en S16. Il se situait en S20 à 50 passages versus 78 passages en S19, suivis de 13 hospitalisations en S20 comme en S19.

• Baisse du nombre de passages hebdomadaires pour motif chikungunya dans tous les services d’urgences.

Tous les services d’urgences rapportaient une activité chikungunya en baisse, avec des variations selon les secteurs de l’île :

- CHU-Nord Réunion : l’activité pour chikunguya en S20 représentait 5,4% de l’activité totale (avec 47 passages versus 61 en S19). Plus de 620 passages pour ce motif ont été enregistrés depuis S01.

- GHER Est Réunion : l’activité pour chikungunya se situait en S20 à 3,2% de l’activité totale (avec 19 passages versus 25 en S19). Prés 300 passages pour ce motif ont été enregistrés depuis S01.

- CHU-Sud Réunion : l’activité pour chikunguya en S20 représentait à 2,5% de l’activité totale (avec 31 passages versus 45 en S19). Plus de 1 300 passages pour ce motif ont été enregistrés depuis la S01.

- CHOR Ouest Réunion : l’activité pour chikunguya se situait en S20 à 1,8% de l’activité totale (avec 19 passages versus 34 en S19. Un total de 475 passages pour ce motif a été enregistré depuis S01.

- Surveillance des cas hospitalisés signalés à SpF -

• Le risque d’hospitalisation est majoritairement lié à la présence de facteurs de risque de formes sévères

 Le nombre de cas hospitalisés >24h pour chikungunya et signalés volontairement par les cliniciens à Santé publique France à ce jour est de 391. Le chikungunya était le motif d’admission pour 342 d’entre-eux, soit 87%. Pour les autres cas, le diagnostic a été confirmé au cours de l’hospitalisation de manière fortuite. A noter, que les données hospitalières ne sont pas consolidées, en lien avec la charge de travail intra-hospitalière et au délai de transmission qui en découle.

Cas graves (défaillance d’au moins un organe) signalés par les cliniciens

• Les défaillances d’organes touchent principalement les patients aux âges extrêmes de la vie (+ de 65 ans et les nourrissons de moins de 3 mois)

- Décès -

• Tous les décès investigués et classés comme liés au chikungunya concernaient des personnes âgées de plus de 70 ans porteuses de comorbidités

Depuis le début de l’année, 12 décès survenus entre les semaines 11 et 17 ont été classés comme liés au chikungunya (10 directement et 2 indirectement liés) par le comité en charge de l’évaluation de l’imputabilité. Ces décès sont survenus chez des personnes de plus 70 ans (min-max : 71-95 ans) porteuses de comorbidités (pathologies chroniques essentiellement).

Trente-huit autres décès sont actuellement en cours d’investigation (principalement des sujets âgés et comorbides et deux enfants de moins de 6 mois) quant à l’imputabilité du chikungunya (Figue 4). Ces décès sont susceptibles de ne pas apparaître dans le bilan final, si l’investigation conclut à une absence de lien avec le chikungunya et d’autres pourront être déclarés ultérieurement.

- Cas présentant un test biologique (PCR ou sérologie) positif pour le chikungunya -

• Moins de 2 000 cas confirmés biologiquement de chikungunya en S18 et S19, après un maximum à plus de 7 500 en S13/2025

Depuis le début de l’année 2025, ce sont près de 51 000 cas confirmés biologiquement de chikungunya autochtones qui ont été signalés à la Réunion. En semaine 19, 1 266 cas confirmés signalés contre 1 784 en S18.

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1 Commentaires
Missouk
Missouk
1 jour

Les réunionnais se moquent des chiffres et des jolis tableaux. Ils auraient préféré que l'ARS fasse correctement son travail et anticipe!