La Maison de l'Emploi du Nord (MDEN), aux côtés de la Cinor et de l'Etat, organise le 2 septembre prochain avec l'appui et la mobilisation de l'ensemble des acteurs concernés, la "Journée de l'Alternance", 10e du nom, au Parc des expositions à Saint-Denis. Une journée placée sous le signe de l'orientation, de l'information et de l'échange.
Qu'on se le dise: toutes les personnes en recherche d'orientation, de formation et d'emploi souhaitant se renseigner sur les modalités des dispositifs existants ou de découvrir des offres de formation et des métiers qui recrutent, sont la bienvenue.
Avec le soutien de l'État (DIECTE) et de la Cinor, l’objectif de cette manifestation est bien de promouvoir les contrats en alternance (qu’ils soient d'apprentissage ou de professionnalisation) et d'offrir un lieu d'information, d'orientation et d'échanges, s'atressant aux apprenants, demandeurs d’emploi, parents ou professionnels.
Chaque année, la Journée de l'Alternance concourt ainsi à faire découvrir aux personnes en recherche d'orientation et d'emploi des métiers et des offres de formations ; à permettre aux professionnels de valoriser leurs savoir-faire; à promouvoir les contrats d'apprentissage et de professionnalisation ; à faciliter les échanges entre les jeunes et les professionnels.
Que de chemin parcouru depuis 2011 !
Cela fait désormais 10 ans que la Cinor et l'Etat apportent leur soutien à cette manifestation et s'engagent de nouveau cette année, car c'est de la performance économique de nos entreprises et de l’attractivité de notre territoire dont il est question.
Faut-il le rappeler: le nombre de contrats d’apprentissage a augmenté en 2019 de 5,9% et, à ce jour, le nombre de CFA est passé de 11 à 52.
“C'est une journée importante pour nos jeunes. Car, comme pour l’ensemble du territoire national, notre région n’a pas été épargnée par la crise sanitaire, laquelle s'est doublée d'une crise économique”, expose Hermann Sambenoun, vice-président de la Cinor.
“La Réunion fait partie des régions de France avec le plus de personnes sans emploi.“avec ce sinistre record du taux de chômage régional le plus important, près de 2 9,5%.
Plus que jamais, la lutte pour l’emploi et contre le chômage nécessite une volonté farouche et partagée de proposer la meilleure solution à ceux qui recherchent du travail.
Dès lors, comment, en tant qu’élu responsable, ne pas accompagner, soutenir, promouvoir, l’action portée par la Maison de l’Emploi du Nord “, argumente le jeune élu cinorien passé par le circuit de l'alternance.
Un constat qui prend une dimension encore plus importante aujourd’hui à l'heure où les entreprises, inquiètes sur leur devenir, hésitent à accompagner l’alternance, alors que leur implication allait croissant au fil des années.
Alternance : l’aide unique à l’employeur revalorisée à 8 000 euros
Des inquiétudes que le Secrétaire Général de Préfecture, Frédéric Joram, s'est chargé d'atténuer en tenant un discours rassurant sur le fond et sur la forme
“S'il est vrai que la crise sanitaire affecte lourdement notre économie, les entreprises. Le développement des compétences reste la clé pour l’avenir de nos jeunes. Aucun jeune ne doit rester sans solution”.
Protéger leur avenir est une priorité gouvernementale comme l’a annoncé de Premier ministre le 23 juillet dernier lors de la présentation du plan 1 jeune 1 solution, premier volet du plan relance qui sera dévoilé dans les prochains jours par le Premier ministre”.
Frédéric Joram a ainsi insisté sur un des points importants du plan de relance de l’alternance, “ambitieux et volontaire” à ses yeux, mis en place par l’Etat et relatif à l’aide unique à l’employeur. Cette aide a ainsi été revalorisée à 8 000€ (elle était de 4125€ avant Covid) pour un apprenti majeur et 5 000€ pour un mineur pour que le coût de l’alternance soit minima.
De même une aide à l’équipement numérique a été instaurée pour offrir à nos apprentis les outils nécessaires à leur formation. “Avec cette mesure, pour les entreprises, le coût du recrutement d’un salarié en contrat d’apprentissage représente un faible reste à charge – voire quasi-nul – pour la 1e année de contrat. Aujourd’hui, il n’y plus de raison d’hésiter !
Former un alternant est une réelle opportunité pour les entreprises, et c’est aussi accélérer l’entrée d’un jeune dans la vie active. Les jeunes sont notre avenir et l’Etat met tous ses efforts pour les accompagner dans leur parcours de formation.
Il nous appartient donc à nous tous opérateurs de l’emploi et de l’insertion, collectivités territoriales, services de l’Etat de faire vivre cette relance, de faire en sorte qu’elle prenne corps sur notre territoire”, a expliqué le représentant de l'Etat en appelant à appliquer les dispositifs de soutien existants.
Un système de formation par alternance, moins complexe et plus efficient
Au travers de la loi "pour la liberté de choisir son avenir professionnel" du 5 septembre 2018 , Frédéric Joiram a plaidé pour ce nouveau système de formation par alternance, “moins complexe et plus efficient, favorisant l’innovation et la réussite éducative et professionnelle des jeunes sur lequel la nouvelle société de compétences doit pouvoir s’adosser”.
La transformation de l’apprentissage (son fonctionnement, sa gouvernance et son modèle de financement) a pour objectif de remettre entreprises et apprentis au cœur du fonctionnement et du financement de cette voie de formation.
Par ailleurs, l’offre de formation ne relève plus exclusivement des seuls CFA mais peut aussi venir des organismes de formation. L’offre peut ainsi s’étendre sur le territoire aboutissant à une accessibilité de tous les niveaux de diplômes par la voie de l’apprentissage et de la formation professionnelle continue.
Changement de regard et meilleur accompagnement
Pour sa part, la Cinor plaide également pour un changement de regard sur l’alternance, qui n’est pas, comme on l’a parfois laissé penser, un choix de second ordre, une sortie de secours.
“C’est même exactement l’inverse. L’alternance, c’est l’occasion pour des jeunes de toucher du doigt, concrètement, la réalité du monde du travail, ses enjeux et ses attraits. De faire un lien direct entre le parcours scolaire et l’insertion professionnelle”, ajoute le vice-président de la Cinor.
A ses yeux, cette expérience en vraie grandeur constitue souvent un déclic, une prise de conscience née de la rencontre entre les demandeurs d’emploi et les professionnels.
“Les municipalités et les inter communalités ne peuvent pas embaucher tous les demandeurs d’emploi et ce n’est pas leur rôle. En revanche, nous avons la mission de créer les conditions pour que se rencontrent ceux qui cherchent un emploi et ceux qui peuvent le leur proposer”, conclut Hermann Sambenoun.
Une “Ville jeune” dans le Nord
Côté ville de Saint-Denis, on se montre très attachée à la tenue de cet événement. Elle qui entend favoriser les parcours des jeunes vers l’emploi, Sachant que fin juin, 18 000 personnes de moins de 25 ans étaient à la recherche d’un emploi sur l’île, soit une augmentation de 7,5% par rapport au 1er Semestre 2020.
Dans son objectif de faire de Saint-Denis une “Ville jeune”, la commune veut ainsi mettre en place un plan ambition jeunesse leur permettant de prendre toute leur place et de construire leur vie.
“Cela passe par la poursuite de ce vaste plan de la gratuité des bus qui sera étendue pour les moins de 26 ans. Car trop souvent le jeune qui souhaite se déplacer pour se former, pour rechercher un emploi est confronté à la problématique de la mobilité. Pour nous la mobilité fait partie intégrante de la politique de l’insertion”, énonce Gérard Françoise, adjoint au maire de Saint-Denis.
Autre action de ce projet: “proposer 100 Jobs étudiants et ou des stages par an en entreprise pour les accompagner dans de nouvelles opportunités”. Gérard Françoise qui estime que nous devons “avoir le souci de l’insertion de notre jeunesse au quotidien. Et nous montrer créatifs et innovant”.
Il ne reste plus qu'à souhaiter pleine réussite à cette édition 2020 qui veillera scrupuleusement, par des mesures adoptées, aux respect des gestes barrière et des dispositions sanitaires en vigueur,