Le retard de diagnostic est fréquent

À La Réunion des centaines d'enfants sont frappés par le diabète de type 1

  • Publié le 20 novembre 2023 à 15:49
  • Actualisé le 21 novembre 2023 à 13:53

Environ 400 enfants sont touchés pour le diabète de type 1 à la Réunion. Chez eux, les signes d'apparition sont souvent anodins ce qui entraîne encore trop fréquemment un retard de diagnostic pouvant mener au coma voire au décès. L'association des diabétiques juniors de la Réunion se rassemblait ce lundi 20 novembre 2023 pour évoquer la situation des enfants touchés par la maladie. Elle estime que la sensibilisation est indispensable afin d'éviter les conséquences les plus graves du diabète (Photo sly/www.imazpress.com)

“On parle plus souvent du diabète de type 2 car le diabète de type 1 concerne moins de personnes. À la Réunion, un peu moins de 400 gamins sont concernés. Depuis quelques années, les chiffres sont en augmentation à la Réunion et les signes avant-coureurs ne sont pas connus”, entame Gérard Cotellon, directeur de l’agence régionale de santé (ARS), “nous souhaitons mettre en place une démarche qui apporte l’information au plus près des familles.” “Cette maladie touche pas mal d’enfants et particulièrement à la Réunion où il semble y avoir une prévalence”, ajoute le docteur Jean-Marie Virapoullé, vice-président du Département de la Réunion.

Contrairement au diabète de type 2, celui de type 1 est une maladie auto-immune. Elle est favorisée par une prédisposition génétique. Chez les enfants diabétiques, 9 cas sur 10 sont de type 1. 

- Un décès l’année dernière -

L’année dernière, un jeune Réunionnais de 16 ans est décédé des suites de la maladie. “Un enfant sur deux arrive à l'hôpital en acidocétose. C'est-à-dire que tous les signes ont été négligés ou pas vus et ça peut être absolument dramatique”, explique la docteure Patricia Pigeon Kherchiche, pédiatre endocrinologue au CHU de la Réunion. L’acidocétose est un état de carence en insuline qui peut entraîner un coma et même la mort.

Le fils d’Emmanuelle, membre de l'association des diabétiques juniors 974, a été victime d’un retard de diagnostic en janvier 2020 à 10 ans. “Je l’ai amené aux urgences et on m’a dit que c’était une gastro, le lendemain son état a empiré et il a passé une semaine dans le coma, j’ai failli perdre mon enfant”, confie la mère de famille.

- Des signes à reconnaître -

Alors pour éviter ces situations, il faut savoir reconnaître les signes : “Il boit beaucoup, pisse beaucoup, mange beaucoup et maigri malgré tout. Un enfant qui était propre se remet à pisser au lit”, énumère la pédiatre Patricia Pigeon-Kherchiche. Ces symptômes sont présents dans 97% des cas chez les enfants. 

Pour accompagner les familles d’enfants malades, le Département et l’ARS se sont associés à l’association des diabétiques juniors 974. Créée il y a 6 ans, elle compte près de 200 adhérents. Grâce à des subventions de 70 000 euros accordées par le Département et de 50 000 euros par l’ARS, l'association a pu embaucher deux infirmières, une psychologue et une assistante sociale qui travaillent au sein de sa structure d’accueil “Nous lé là”, créée en 2020.

- L’association diabétique juniors soutient les parents -

Cette cellule offre un soutien psychosocial aux enfants atteints de diabète de type 1 et à leurs familles. “C’est un pilier extrêmement important pour assurer un suivi correct et éviter les complications liées au diabète insulino-dépendant”, appuie le docteur Docteur Jean-Marie Virapoullé. Une dizaine de parents partenaires agissent également au sein de la structure. Six d’entre eux ont reçu une formation à l'université de la Sorbonne pour pouvoir aider leurs semblables.

“Le but de l’association est d’accompagner les familles pour qu’elles aient une vie à peu près normale”, fait savoir Edwige Le Gac, présidente de l’association et elle-même mère d’une fille diabétique de type 1. “Le diabète de type 1 force à prendre environ 180 décisions dans une journée selon une étude”, avance-t-elle. “Certaines familles sont déjà en difficulté avant même le diagnostic. Quand il y a quatre enfants dans la famille ou que c’est une maman seule, c’est compliqué. Et si la maladie n’est pas bien prise en charge, il y a des conséquences à l’âge adulte. On voit des jeunes adultes de 30 ans qui ont déjà des problèmes de vue par exemple.”

pk/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com 

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