Lors d'une conférence de presse organisée ce mardi 10 août 2021, le président du Département Cyrille Melchior a annoncé qu'une convention était en préparation en partenariat avec la Chambre de commerce (CCIR), la Chambre d'agriculture (CA) et la Chambre des métiers et de l'artisanat (CMA). Alors que la crise sanitaire continue à La Réunion, les quatre présidents estiment qu'il est désormais nécessaire de centraliser les efforts pour venir en aide aux entreprises mais aussi aux publics les plus précaires. Cyrille Melchior a d'ores et déjà annoncé que les mesures décidées en 2020 (pass bien-être, chèque accompagnement alimentaire et hygiène, tremplin d'aide jeunes) seraient prolongés "jusqu'à la fin de la crise sanitaire" (Photo as/www.ipreunion.com)
"On s'attend à ce que la crise perdure et malheureusement que les entreprises restent en souffrance et que la précarité s'installe. J'ai demandé aux trois chambres consulaires de travailler à mes côtés pour que le Département puisse mettre en place des mesures pour soulager l'impact de cette crise. Nous souhaitons donc maintenir les mesures en place" indique Cyrille Melchior.
En plus de la prolongation des mesures décidées, le doublement du nombre de dossiers sur l'amélioration de l'habitat, et des révisions des prix de fret sont prévus pour aider les entreprises important des matériaux. Ces nouveaux investissements seront financés par l'enveloppe de 40 millions d'euros qui avait déjà été votée en début d'année. "Nous disposons d'encore suffisamment de crédit pour continuer jusqu'à la fin de l'année, pour l'année prochaine, on verra s'il faut réabonder" affirme le président du Département. Regardez :
Les entreprises réunionnaises, bien qu'elles aient tenu le choc du premier confinement, sont aujourd'hui en difficulté. "Il y a eu plus d'entreprises créées en 2020 qu'en 2019, et moins d'entreprises qui ont fermé en 2020 qu'en 2019. Cependant, elles se sont aussi appauvries" détaille Bernard Picardo, président de la CMA. L'impact psychologique est par ailleurs souligné par ce dernier. "Suite à une enquête effectuée auprès de nos artisans, 15% d'entre eux avoir sollicité une aide psychologique" indique-t-il. En cause : la peur d'un reconfinement, les exigences sanitaires changeantes et les difficultés rencontrées.
"Il faut aussi noter que certaines entreprises font parfois 100% de leur chiffre d'affaires grâce au pass bien-être : nous souhaitons donc que celui-ci soit étendu à de nouveaux corps de métier, comme les fleuristes ou les métiers d'art" explique-t-il. Une mesure qui est actuellement en discussion entre la CMA et le Département. Regardez :
Ibrahim Patel, président de la CCIR, s'inquiète de son côté des conséquences du couvre-feu, mais aussi du pass sanitaire sur les entreprises. "On sait par exemple que les restaurants et bars vont perdre entre 30 et 50% de leur chiffre d'affaires en raison du pass sanitaire" indique-t-il. L'augmentation du prix du fret préoccupent aussi les entreprises, notamment du BTP. "Le prix du fret aérien a augmenté avec la baisse du nombre de passagers, il a augmenté de 500% en provenance de l'Asie, et jusqu'à 94% en provenance de l'Europe" alerte le président de la CCIR. "Les entreprises ont pu résister, mais elles ne pourront pas le faire éternellement" ajoute-t-il. Regardez :
L'agriculture est l'unique secteur à avoir "tiré son épingle du jeu" estime Frédéric Vienne, président de la Chambre d'agriculture. "Ces 16 derniers mois nous ont cependant permis de réfléchir à notre manière de faire de l'agriculture, et à réfléchir à des solutions pour atteindre l'autonomie alimentaire sur l'île" explique-t-il. "Nous avons montré notre résilience pour continuer notre travail, pour pouvoir répondre à notre demande. Ce que je peux retenir, c'est qu'il faut aller plus loin sur la production locale" ajoute-t-il. Regardez :
"Nous avons le département qui nous accompagne, la Région qui veut nous accompagner, et l'Etat qui a une enveloppe de 80 millions pour les Outre-mer. Il faut cependant que le gouvernement modifie ses critères d'éligibilité afin d'accompagner nos agriculteurs" souligne Frédéric Vienne. Des assises de la souveraineté alimentaire sont souhaitées à La Réunion. "Notre dépendance à l'extérieur pourrait causer des pénuries alimentaires" conclut-il.
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