Bilan énergétique

La consommation électrique baisse mais La Réunion toujours trop dépendante des énergies importées

  • Publié le 29 août 2024 à 18:04
  • Actualisé le 29 août 2024 à 18:07

Ce jeudi 29 août 2024, le conseil régional, accompagné de l'Observatoire des énergies de La Réunion et de plusieurs partenaires, ont présenté le bilan énergétique du département. Si la consommation d'électricité baisse dans l'île, le département reste encore trop dépendant des énergies importées, qu'elles soient renouvelables ou fossiles. Une situation que La Réunion entend bien inverser à l'horizon 2050 (Photo : www.imazpress.com)

Dans un contexte où la transition énergétique se trouve au cœur des politiques régionales, ce travail d’observation qui permet le suivi des indicateurs, devient une référence pour poser les bases d’une stratégie énergétique territoriale.

- Une baisse de la consommation électrique de 3,3% -

En 2023, la consommation électrique de La Réunion a diminué de 3,3% pour atteindre 2.728 GWH. Et ce, malgré une hausse des abonnés (+ 5.487).

"Une baisse qui témoigne de l'efficacité des actions menées sur le territoire, notamment à travers les diagnostics énergétiques et les actions pour accompagner les gens à diminuer leur facture d'électricité (installation de brasseurs d'air, chauffe-eau, isolation..)", précise Gaëlle Gilboire, chef de service à la SPL Énergies.

Des efforts qui ont permis d'éviter une consommation de l'ordre de 79GWH en 2023, dont 76,7% en résidentiel, 1,5% au niveau des collectivités et 21,8% pour les industries.

- La Réunion toujours trop dépendante des énergies importées -

Dans notre île, il y a encore "une forte dépendance aux ressources énergétiques importées", souligne Gaëlle Gilboire.

En 2023, les ressources locales en énergies renouvelables étaient de 11,4%. La part d'importé est de 88,6% (dont 75% d'énergies fossiles et 13,3% d'énergies renouvelables).

Des énergies renouvelables qui composent près de 90% du mix électrique et dont font partie l'hydraulique, le photovoltaïque ou encore la biomasse locale.

Jean-Pierre Chabriat, explique cette dépendance en partie par "l'avarie majeure qui a eu lieu sur la centrale hydroélectrique de l'est".

- La Réunion en phase de transition énergétique -

Toutefois, afin de tendre vers l'autonomie énergétique, La Réunion a procédé à de nombreux chantiers dont "la conversion des centrales à charbon". Pour exemple : "la centrale Albioma de Bois Rouge fonctionne à 100% grâce aux pellets de bois depuis juillet 2023. Celle du Gol est en cours de conversion" cite la Région.

Des évolutions qui ont lieu également grâce "à de nouveaux combustibles, de nouvelles ressources qui participent à ce mix électrique". Un mix composé de 56,6% d'énergies renouvelables et de 43,3% d'énergies fossiles.

"Pour aller mieux vers le mix électrique décarboné "on a un éolien qui sera au maximum en 2025-2026, un photovoltaïque encore plus développé et le développement de nouvelles filières comme l'hydrogène ou encore la géothermie", précise l'Observatoire.

Parmi les énergies renouvelables qui concourent vers l'autonomie énergétique de La Réunion, le photovoltaïque.

"À La Réunion on a 266 MW de photovoltaïque qui permet de produire 292GW."

Sont aussi déployés largement à La Réunion, les chauffe-eau solaires. Sur l'île, 77,5% des résidences principales sont équipées d'un chauffe-eau solaire (soit 206.000 environ). Ce qui permet d'économiser près de 330 GWH.

- Vers l'autonomie à l'horizon 2050 -

L'enjeu désormais pour La Réunion, c'est "de tendre vers une économie énergétique et d'avoir un mix électrique intégrant les énergies renouvelables". Le tout en "réduisant la consommation de carburants dans le secteur du transport routier", explique Gaëlle Gilboire de l'Observatoire de l'énergie de La Réunion.

Le transport qui reste encore un point noir. L'objectif fixé par la programmation pluriannuelle de l'énergie est de réduire de 10% la consommation d'énergie fossile n'a pas été atteint en 2023.

Toutefois, La Réunion poursuit sa progression vers un parc de véhicules moins carbonés.

"Nous avons du mal à changer nos habitudes et nous devons répondre à cette question", poursuit Jean-Pierre Chabriat.

Désormais, "l'objectif d'autonomie énergétique est à horizon 2025". "On veut écrire une stratégie qui correspond à celle engagée par la ministre."

La Réunion n'est donc pas encore prête à être autonome en énergie mais "on n'y renonce pas".

ma.m/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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4 Commentaires
Louise
Louise
2 semaines

Et si on parlait du coût des transports maritimes au lieu de culpabiliser encore et toujours les automobilistes? Pourquoi des carottes de Chine ou des oignons d’Inde? Toujours la fautes des automobilistes? Et quid du transport de pellets quiviennent du Canada? Est- ce écologique?

antipode
antipode
2 semaines

Ah, l'autonomie énergétique est passée de 2030 à l'horizon 2050 ; autant dire en 2100, lorsqu'il n'y aura plus personne pour pouvoir vivre sur la planète, le challenge n'aura même plus à être relevé !

Missouk
Missouk
2 semaines

Si les grandes surfaces en particulier (mais aussi certaines communes) pouvaient diminuer drastiquement les éclairages nocturnes qui ne servent à rien ce serait encore mieux!

Reese
Reese
2 semaines

Il faudrait désormais aider et accompagner les copropriétés qui ne seraient pas équipées de chauffe eau solaire ça serait une économie de plus pour chacun.