[LIVE] Réunion économique à la Région

Fret maritime : le prix des matières premières a augmenté en moyenne de 25% en un an

  • Publié le 27 août 2021 à 14:27
  • Actualisé le 2 septembre 2021 à 13:23

Alors que depuis quelques jours, les commerçants de La Réunion font part d'une forte hausse du coût du fret, la Région fait le point sur les conséquences économiques de cette augmentation. Une réunion est organisée au Conseil régional ce vendredi 27 août 2021 dans l'après-midi, en présence des acteurs économiques de l'île, afin de dresser un état des lieux de la situation et présenter les mesures d'accompagnement de la Région et de l'Etat. Autre objectif : voir comment faire baisser le coût du fret à moyen terme. Entre avril 2020 et 2021, le prix des matières premières a augmenté en moyenne de 25% en un an. Suivez notre live (Photo rb/www.ipreunion.com)

  • C'est la fin de ce live, merci de l'avoir suivi

  • De nouvelles réunions à venir

    Jeannick Atchapa appelle à de nouvelles réunions techniques et pratiques rapidement. "A moyen long terme, c'est aussi cette sanctuarisation de la valeur ajoutée, avec tous les partenaires aujourd'hui. En termes d'aides, il y a également plusieurs pistes "à examiner au Département".

    L'enjeu d'une hausse des échanges et des collaborations dans l'océan Indien dépend de l'approvisionnement, "il faut profiter des aides qui existent pour transformer notre territoire".

    "Cet après-midi nous avons entendu des propositions. De vos interventions nous avons retenu la hausse du coût des produits, qui constitue une préoccupation majeure chez vous, des inquiétudes légitimes. Le but c'est de ne pas renvoyer la balle vers l'Etat" note Patrick Lebreton. "On pourrait peut-être proposer de pérenniser cette instance comme cet après-midi, non pas pour faire de la réunionite mais faire des points d'étapes sur les chantiers à avancer." Concernant la meilleure autonomie alimentaire de l'île, "on ne voit pas ça comme un gros mot, mais plutôt un grand mot".

  • Les avantages d'une compagnie régionale maritime

    Concernant la possibilité d'une compagnie régionale maritime, "elle est tout à fait nécessaire en termes d'indépendance" estime Daniel Moreau (ADIR). "On devient une zone qui n'est plus attractive et qui intéresse moins les grandes compagnies." Pour lui "c'est l'opportunité pour La Réunion de redevenir attractive."

    Cette compagnie pourrait permettre d'aller vers moins de dépendance, "pour résoudre toute crise" :"il faut que le territoire se mette en ordre de marche pour mettre en place cette composante logistique. La Réunion peut devenir un vrai hub économique ".

     

  • Frédéric Vienne appelle surtout à importer moins

    Frédéric Vienne, président de la Chambre d'agriculture, prend la parole.

    "Depuis le début on parle d'importer, encore importer, avec un plus gros bateau. Moi il y a deux chiffres qui m'ont fait peur. Importation : 5,3 milliards. Exportations : 293 millions. Moi ce qui m'intéresse c'est comment on met les moyens pour importer moins. Sur l'acier, le charbon, l'essence oui... mais regardez, on pensait aller chercher des roches chez les voisins, alors qu'on en a plein dans nos champs. On parle d'envoyer des batteries en Asie, pourquoi ne pas essayer de mettre les moyens ensemble pour produire plus ici, créer de l'emploi."

    Concernant les mises aux normes européennes, "des élevages ferment aujourd'hui parce qu'ils n'ont pas les moyens de le faire, c'est beaucoup de travaux" ajoute Frédéric Vienne. Pour les éleveurs porcins, il indique en connaître plus d'une dizaine qui ont fermé dans l'année.

  • "Redistribuer les recettes supplémentaires de l'octroi de mer"

    Le député David Lorion prend la parole. "Le bon fonctionnement du port est évidemment une manette extrêmement importante. L'octroi de mer est très dynamique, cela dépend de l'importation. Il va être sur-dynamique dans cette crise du fret. Les recettes de l'octroi de mer vont être sur-dynamitées. Il est probable qu'on aura une recette supplémentaire, qu'il serait intéressant de redistribuer. En tant que parlementaires, c'est ce qui nous intéresse : vous avez une loi, la 3DS, qui pourrait permettre d'identifier un des points de blocage pour La Réunion. Peut-être pourrions-nous réfléchir à un article de cette loi, sur la différenciation des territoires, pour arriver à des prix raisonnables. Je propose de réfléchir et défendre avec les parlementaires cette intégration de la loi sur la différenciation territoriale."

  • "Combat de tous les jours"

    Cyrille Rickmounie demande de saisir le SGAR (Secrétariat général pour les affaires régionales) pour "créer un bureau de validation pour les matériaux entrants, pour pouvoir les utiliser". Il réagit aux propositions d'Abdoullah Ravate.

    Jeannick Atchapa, du Département, reprend la parole. Il indique qu'il est urgent de se réunir au département sur ces propositions, avec les différents partenaires.

    Concernant les déchets dangereux, "il y a un risque également majeur pour notre environnement" : il donne l'exemple de l'enfouissement récent de batteries de véhicules repéré dans un champ sur l'île. "Il y a un risque de santé publique important."

    Pascal Gauci rebondit lui aussi sur ce sujet. "Les ports qui peuvent accepter ces déchets dangereux doivent le faire. On y travaille presque quotidiennement, pour faire emporter boîte par boîte ces déchets. Chaque bateau est un nouveau combat." Concernant la saturation du port, "là aussi c'est un combat de tous les jours, mais je pense qu'on est pas trop mal".

  • Un risque de saturation du port

    Philippe Leleu, de l'Union maritime interprofessionnelle de La Réunion (UMIR), prend la parole.

    "Nous sommes desservis dans une ligne maritime internationale, qui a de forts enjeux parce qu'elle dessert des destinations comme Singapour, Sidney... Nous sommes très dépendants de ce service et de ce qui se passe ailleurs" note-t-il.

    Il craint pour l'attractivité de La Réunion. "Les escales des navires doivent se faire dans les meilleures conditions et aujourd'hui ce n'est pas le cas. Nous avons quatre portiques opérationnels sur six. Conséquence : les compagnies arbitrent sur les escales à La Réunion. Autre facteur : nous sommes à près de 70% de la capacité et le port est saturé. Nous devons faire venir des bateaux exprès pour récupérer les conteners vides."

    De nouveaux portiques sont attendus mais "pour supprimer encore des espaces, pour préparer les installations et faire des travaux". Une surface d'1,7 hectare a été mise à disposition par le Département. "Mais personne ne veut prendre cet espace à sa charge, ni les compagnies, ni les mantentionnaires". Philippe Leleu appelle donc à la création de nouveaux espaces.

  • Semi-conducteurs ou déchets : les impacts annexes

    Fabrice Hanni, à la tête du Syndicat de l'importation et du commerce de La Réunion (SICR), prend la parole.

    Il propose de surveiller les douanes, "pour voir l'impact du fret sur les recettes de l'octroi de mer". Il souligne également "la pénurie de semi-conducteurs. Je représente également la branche automobile. On va bientôt avoir des problèmes pour importer des véhicules, car beaucoup d'entreprises ferment dans le monde entier. Et ça peut donc avoir un impact sur l'emploi."

    Il ajoute : "concernant l'export des produits dangereux, seule une compagnie accepte de le faire. Actuellement on a qu'une seule desserte car tous les ports n'acceptent pas. Aujourd'hui nous sommes donc saturés en déchets."

  • "On a besoin d'accompagnement sur la trésorerie"

    Eric Leung, président de la CPME, prend la parole.

    Il estime que la hausse du riz peut vite prendre de l'ampleur. "L'importation du riz de Thaïlande ne peut pas se faire à l'infini. Comme il n'y a pas de solution unique, il faut regarder les pistes de solutions. Je peux vous le confirmer : cette hausse du fret ne concerne pas tout le monde."

    Eric Leung poursuit : "on parle beaucoup des prêts, mais ce dont on a besoin nous, c'est d'accompagnement sur la trésorerie. Nous avons besoin d'oxygène mais cet oxygène ne passe pas par des prêts". Objectif : "anticiper l'après 31 décembre", quand les aides actuelles seront arrivées à leur terme.

  • Une demande de révision des normes d'importation

    Abdoullah Ravate, du Medef Réunion, prend la parole à son tour. Il se dit très inquiet de l'impact "sur les matériaux de construction". "En regardant notre île voisine, on constate que La Réunion est d'autant plus pénalisée qu'on a des normes qui ferment toute possibilité d'approvisionnement supplémentaire." Les normes de certification des produits par exemple pourraient être revues, estime-t-il, tout en s'assurant d'une qualité continue. "On pourrait par des gros navires faire entrer ces produits-là sur notre territtoire."

    Pour le représentant du Medef, "il faut des mesures rapides, urgentes, on ne pourra pas continuer comme ça".

  • Inquiétudes sur le fret entrant comme sur les exports

    Daniel Moreau, président de l’Association pour le développement industriel de La Réunion, prend la parole.

    La suppression d'escales sur certains trajets participe à l'augmentation des prix, estime-t-il.

    "Nous sommes face à des difficultés de disponibilités de places dans les bateaux. Il faut que nous trouvions avec les compagnies et les pouvoirs publics locaux pour ne pas arrêter nos activités d'exportation. C'est un vrai sujet." Les prix sur les produits de première nécessité doivent être surveillés de près, estime-t-il.
     

  • Les entreprises pénalisées

    "Ma commande du mois de juin va être livrée en mars prochain" témoigne Cyrille Rickmounie, président de la CAPEB Réunion (Confédération de l'Artisanat et des petites entreprises du bâtiment de La Réunion). Il constate un manque de matières premières. "Bien sûr que le Covid a provoqué cette crise, mais les compagnies de transport ne transportent que du plein. Ça fait un moment que les conteners vides restent à La Réunion."

    Un autre prend la parole : "quand on a une plaie au bras, on protège la plaie puis on trouve des solutions pour éviter de se blesser à nouveau. En tant que représentant des TPE, je pense que je peux dire : si nous pouvons arrêter de pénaliser les entreprises qui n'ont pas de matières premières, on aurait fait un pas. Je pense aussi que l'Etat peut prendre à sa charge le chômage partiel. Un premier pansement pour éviter d'aggraver les choses." Les pénalités sont "un fléau, alors que les entreprises ont du mal à subvenir aux besoins de leurs salariés."

  • Agriculture : une prochaine signature pour limiter la hausse des intrants

    Pascal Gauci, secrétaire général aux affaires régionales à la préfecture, reconnaît l'impact de la hausse du fret sur les chantiers. Concernant l'alimentation "les choses sont différentes. Le préfet va signer un accord sur la filière animale pour réguler et contenir la hausse de l'impact des intrants pour les éleveurs et les consommateurs. La filière est très organisée et depuis longtemps."

    Concernant la hausse du riz, "la hausse n'est pas celle qu'on évoque", minimise le représentant de la préfeecture. "Certes cette hausse elle existe mais l'ampleur est minime, sur un kilo de riz ça représente peut-être 0,02 centime." Pascal Gauci appelle à "une analyse plus fine" de la solution.

  • Bernard Picardo, président de la Chambre des métiers et de l'artisanat (CMAR), prend la parole.

    Il rappelle que les entreprises ont fait énormément d'efforts. "Certains disent qu'ils ne font pas encore de différence entre les clients, mais pendant combien de temps ?" s'interroge-t-il.

    Ibrahim Patel, président de la Chambre de commerce d'industrie, prend la parole.

    "On exporte moins et on importe plus. Et on taxe, on taxe, on taxe. Une compagnie régionale maritime ce serait une bonne chose mais il faut s'assurer que les prix seront moindre. Pour le fret aérien on est passé de 9 à 12 euros. Et ceux qui vont être mécontents ce sont les consommateurs."

  • Le prêt rebond pour les TPE et PME réunionnaises

    La Région rappelle que toutes entreprises ou associations répondant à la définition de la PME européenne, existantes depuis au moins un an t affichant des fonds propres positifs à fin 2019, elles peuvent recevoir un prêt de 30.000 à 300.000 euros avec un taux à 0% sans garantie et sans frais de dossier.

  • Les chiffres clés du fret maritime

    Le prix des matières premières (alimentaire, agro-industriel, minéral) enregistre une augmentation de 25% en moyenne entre avril 2020 et avril 2021, avc des hausses pouvant atteinte +91% sur des produits tels que les métaux ferreux.

    Concernant les coûts du fret maritime : on enregistre une augmentation d'environ 30% en provenance d'Europe, et des coûts multipliés par 2,5 pour l'Asie. Les coûts du fret aérien quant à eux ont presque doublé.

    - Environ 28% des entreprises disent rencontrer des difficultés d'approvisionnement, 69% dans l'indusrie-construction.

    - 59% d'entre elles sont impactées par la hauss des prix des matières premières, 93% dans l'industrie construction.

  • "Nos moyens ne sont pas pléthores"

    Pascal Gauci, secrétaire général aux affaires régionales à la préfecture, prend la parole.

    "Il faut se demander quel est l'impact sur notre territoire, quelle est la réalité de la situation" estime-t-il. "Nos outils, il faut être réaliste, ne sont pas pléthores. Il y a un travail à mener avec les compagnies maritimes pour éviter de trop longs délais et des retards de livraion", notamment du côté du grand port.

    Il s'agit d'une "désorganisation du trafic mondial" note-t-il. "Nous avons un travail collectif à mener."

    Il indique que le préfet devrait faire un point sur la situation économique d'ici quelques jours.

  • Des hausses jusqu'à 100% sur les marchandises importées

    Jeannick Atchapa, vice-président du département, prend la parole. Il souligne "une situation inquiétante et grave".

    Les conséquences de la crise sanitaire sont indéniables. "On enregistre plus de 8 à 10% sur les agrégats, 25% sur les aciers, 100% sur le bois. Le flux des marchandises est impacté".

    Du côté agricole, le coût des intrants augmente : engrais, nourriture pour filière animale... "Toutes les filières sont impactées" lâche Jeannick Atchapa. Pour le BTP, " le retard d'apprivisonnement entraîne un retard dans la livraison des chantiers, avec un risque de pénalité par les maîtres d'ouvrage".

  • Huguette Bello s'est excusée, Patrick Lebreton anime la séance

    Le premier vice-président du Conseil régional reconnaît un "allongement des délais livraison, un risque de freiner le développement voire compromettre leur viabilité, ce qui occasionne une menace sur l'emploi".

    Mais il prévient : "prenons garde de ne pas noircir le tableau, et La Réunion est combattante". Il rappelle aussi "une augmentation des aides jusqu'à 100% soit un doublement" face à la crise sanitaire.

  • Bonjour

    Nous ouvrons ce live pour suivre la réunion économique au Conseil régional sur la hausse du coût du fret

À propos

Hausse du coût du fret : une réunion économique à la Région

Alors que depuis quelques jours, les commerçants de La Réunion font part d'une forte hausse du coût du fret, la présidente de Région Huguette Bello fait le point sur les conséquences économiques de cette augmentation.

Une réunion est organisée au Conseil régional ce vendredi 27 août 2021 dans l'après-midi, en présence des acteurs économiques de l'île, afin de dresser un état des lieux de la situation et présenter les mesures d'accompagnement de la Région et de l'Etat.

Autre objectif : voir comment faire baisser le coût du fret à moyen terme. Suivez notre live

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1 Commentaires
Réunionnais insoumis!
Réunionnais insoumis!
3 ans

Présidente de Région excusée ' Elle ne pense pas que le pouvoir d'achat des Réunionnais est plus important que souffler ses bougies et poster sur facebook' Ça n'augure rien de bon pour la suite