La Présidente de Région, Huguette Bello, a rencontré le commissaire européen à l’environnement, Virginijus Sinkevicius ce lundi 13 novembre 2023 à l’hôtel de Région. Cette rencontre était l’occasion d’échanger sur des sujets qui sont au cœur de la stratégie de développement de la collectivité. Nous publions ci-dessous le communiqué de la Région (Photo Région Réunion)
En introduction, la Présidente de Région a précisé que "grâce aux Régions Ultra-Péripheriques (RUP) l’Europe est le seul regroupement continental directement présent sur plusieurs océans parce qu’elle est la seconde puissance maritime du monde. Le soutien que nos territoires attendent de l’Europe est sans comparaison avec la dimension planétaire et les intérêts stratégiques que nous lui apportons. L’Europe est ainsi présente dans l’Océan Indien grâce à La Réunion et Mayotte"
Elle a ajouté :"la Région, depuis sa création, est impliquée dans la réserve marine : le centre de tortues Kelonia est emblématique de l’engagement de La Réunion. En sa qualité d’autorité de gestion du Feder, nous mettons en œuvre de nombreux programmes en faveur de la recherche, de la protection et de la préservation de la biodiversité marine.
Dans le contexte des menaces aggravées par les multiples impacts du dérèglement climatique, notre action se déploie également dans le secteur de la formation avec l’école d’apprentissage maritime et le grand projet du lycée de la Mer et des Métiers Maritimes qui devrait voir le jour en 2027. C’est dans ce cadre global que nous inscrivons la politique de la pêche.
Le secteur de la pêche représente à La Réunion des enjeux économiques, sociaux et culturels. La pêche réunionnaise est indissociablement liée à l’histoire de notre île et constitue une part de notre identité. Or, ce secteur traditionnel est aujourd’hui menacé par la politique mise en œuvre par l’Union Européenne.
L’Europe déploie sa politique de la pêche dans l’Océan Indien à deux niveaux : le déploiement des flottes européennes, à travers les chalutiers/palangriers qui disposent de moyens d’une pêche intensive, et les accords avec des pays riverains de l’Océan Indien à travers le commerce de quotas de droit de pêche.
Cette politique ignore totalement les intérêts de La Réunion qui assiste, impuissante, au déploiement de cette politique. Le résultat est que plus de 99% de prise de poissons dans l’Océan Indien sont le fait de flottes étrangères à La Réunion. Le paradoxe est que notre île doit importer du poisson pour répondre aux besoins des consommateurs.
Il faut créer les conditions pour développer la pêche Réunionnaise, sa production et sa commercialisation. La condition c’est que nos pêcheurs traditionnels aient la possibilité de pouvoir moderniser leur flotte. […]
Nous attendons de votre visite un engagement clair sur le déplafonnement des aides à nos flottis de moins de 12 mètres. Nous renvoyer encore à de nouvelles expertises sera considéré comme une manœuvre dilatoire et ne pourra que nourrir un sentiment d’injustice".