Chronologie

11 mars 2020, le jour où le Covid est entré à La Réunion

  • Publié le 11 mars 2021 à 02:59
  • Actualisé le 11 mars 2021 à 06:47

Il y a un an jour pour jour, le 11 mars 2020, le premier cas de Covid-19 était découvert à La Réunion. Notre île s'enfonçait dans la psychose et, comme partout dans le monde, nos vies étaient bouleversées, devant vivre au rythme de ce virus tant redouté, dont les conséquences économiques, sociales et sanitaires désastreuses sont plus que jamais d'actualité. Un scénario inimaginable jusqu'alors. Retour sur un an de pandémie à La Réunion (Photo rb/www.ipreunion.com)

• 11 mars 2020 : début de l’épidémie à La Réunion

La Réunion le craignait depuis plusieurs semaines. Alors que le monde vivait déjà au rythme du " nouveau coronavirus " depuis le début de l’année 2020, notre île semblait attendre l’inéluctable, au gré des arrivées de bateaux et d’avions qui cristallisaient toutes les craintes.

C’est finalement le 11 mars 2020, en milieu d’après-midi que l’information est communiquée par l’Agence régionale de santé. Un premier cas de Covid-19 est confirmé sur le territoire réunionnais. Il s’agissait d’un homme âgé de 80 ans de retour d'un voyage aux Etats-Unis et qui a transité par Paris avant son retour sur l’île.

Dès le lendemain, le 12 mars, deux nouveaux cas étaient avérés.

Ça y est, La Réunion devait désormais vivre avec ce virus et ses conséquences. Un protocole sanitaire spécifique était mis en place avec distanciation sociale, usage du gel hydroalcoolique, ou encore porte du masque (recommandé dans un premier temps puis obligatoire).

De nombreux événements et spectacles étaient annulés. Les établissements d’enseignement fermaient leur porte. Quant aux élections municipales, si le 1er tour a bien lieu le 15 mars, le second tour est quant à lui reporté au 28 juin.

• Du 17 mars au 10 mai 2020 : La Réunion vit sous confinement

C’est dans une allocution télévisée le 16 mars que le président de la République annonce le confinement de la France "pour 15 jours au moins", afin de faire face à l’emballement de l’épidémie de Covid-19. 

"Nous sommes en guerre, en guerre sanitaire certes. Nous ne luttons ni contre une armée, ni contre une autre nation. Mais l'ennemi est là, invisible, insaisissable, qui progresse. Et cela requiert notre mobilisation générale", avait alors déclaré le président français en appelant à "éviter l'esprit de panique" et à ne pas croire "les fausses rumeurs, les demi-experts ou les faux sachants". "Nous devons tous avoir l'esprit de responsabilité", avait-il aussi insisté.

La Réunion, qui compte au total 12 cas au 17 mars, se voit aussi appliquée les mesures de confinement.

Les supermarchés sont quant à eux pris d’assaut par la population, redoutant la fermeture des grandes surfaces. Cette situation créera beaucoup de tensions dans les rayons, des files d’attente impressionnantes et quelques pénuries, notamment de papier toilette.

Le 23 mars, c’est la rentrée scolaire à La Réunion. Une rentrée particulière puisqu’elle se fait… à la maison. En effet, pour la première fois, la continuité pédagogique est mise en place, non sans difficulté. En effet, certains élèves se retrouvent en situation de rupture, n’étant pas dotés ou étant sous dotés en équipement numérique. Un mois après le premier cas à La Réunion, au 11 avril, la courbe des contaminations ralentit sensiblement avec 382 cas confirmés au total. Pas question malgré tout de relâcher le confinement.Le 13 avril, Emmanuel Macron annonce que le confinement est prolongé jusqu’au 11 mai.

• 11 mai 2020 : déconfinement et retour à une vie (presque) normale

C’était un moment très attendu par les Réunionnais. Le 11 mai 2020, La Réunion, comme une grande partie du territoire français, est déconfinée. Le 14 mai, le Premier ministre Edouard Philippe annonce le retour des vols touristiques vers La Réunion durant les vacances de juillet/août 2020. Une annonce qui passe mal et qui, surtout inquiète les Réunionnais qui craignent déjà une flambée épidémique à l’occasion de cet afflux de touristes à venir.

Le 28 mai, le Premier ministre annonce la " phase 2 " du déconfinement avec la réouverture des lycées, des bars, cafés et restaurants à compter du 2 juin, ainsi que la levée de l’interdiction d’accès aux musées, aux plages et aux monuments. Il précise que les rassemblements restent limités à 10 personnes. Concernant les Outre-mer, Edouard Philippe dévoile une nouvelle forme de quatorzaine avec test réalisé au bout de sept jours.

Le 15 juin, Emmanuel Macron fait un bilan du déconfinement et annonce le retour obligatoire à l’école de tous les élèves à compter du 22 juin. Il se félicite également de la gestion française de la crise sanitaire, et trace "un nouveau chemin". Au même moment, à La Réunion, l’épidémie continue de marquer le pas. On recense au 15 juin un seul nouveau cas importé, portant le total à 496 cas. Au même moment, à La Réunion, l’épidémie continue de marquer le pas. On recense au 15 juin un seul nouveau cas.

• 23 décembre 2020 : Les fêtes avant la tempête de variants

Au 23 décembre 2020, La Réunion comptait 45 nouveaux cas en deux jours, portant le total à 8846 cas. Le taux d’incidence était quant à lui à 26 pour 100 000 habitants et on dénombrait 46 personnes hospitalisées dont 7 en réanimation.

Cette situation permettait d’aborder les fêtes de fin d’année avec plus ou moins de sérénité. La préfecture appelle tout de même à la vigilance dans un communiqué publié le 24 décembre, soulignant un "léger frémissement" dans les indicateurs.  La préfecture annonce par ailleurs le maintien des suspensions de liaisons avec l’Afrique du Sud où un nouveau variant de la Covid-19 est découvert, le variant sud-africain.

Le 31 décembre, alors que La Réunion s’apprête à célébrer l’arrivée de l’année 2021, le préfet annonce une mesure de couvre-feu en deux étapes pour la nuit de la Saint-Sylvestre. Cela, pour limiter les contaminations lors de cette nuit. Il interdit par ailleurs tout rassemblement sur la voie publique.

Dans les premiers jours de 2021, la situation demeure stable avec une tendance toujours à la baisse. Au 4 janvier, on enregistre 81 nouveaux cas en deux jours.

Le 8 janvier, alors que les fêtes sont passées et que les avions font le plein pour débarquer à Gillot, une légère hausse est constatée avec 76 nouveaux cas sur deux jours.

Le 15 janvier, la campagne de vaccination débute officiellement à La Réunion, avec une accélération annoncée afin de vacciner le plus grand nombre. A cette même date, le préfet annonce le retour des motifs impérieux et de la septaine. Cela, pour préserver notre île des variants (britannique, sud-africain et brésilien) qui risquent de replonger notre île dans la crise sanitaire.

Le 16 janvier, un cas du variant sud-africain est confirmé à Mayotte.Dès le lendemain, le 17 janvier, La Réunion enregistre à son tour son premier cas du variant sud-africain. Il s’agissait d’un patient hospitalisé au CHU suite à une évacuation sanitaire, ce qui assurait donc une maîtrise des chaînes de contamination.

Le 18 janvier, un second cas positif au variant sud-africain est annoncé. Il semble alors très clair que ce variant est désormais installé sur l’île, faisant craindre une reprise épidémique, ce variant étant plus contagieux selon les scientifiques.

Alors qu’à Mayotte, la situation commence à devenir très inquiétante, La Réunion continue de découvrir de nouveaux cas du variant sud-africain.

Le 22 janvier, un rebond épidémique est observé avec 117 nouveaux cas en deux jours. Dans ce contexte, le préfet de La Réunion annonce le 23 janvier le retour des motifs impérieux pour voyager, à compter du 28 janvier.

Trop tard ? Peut-être bien, puisque l’épidémie poursuit son inflation le 25 janvier avec 142 nouveaux cas en trois jours, dont 5 variants sud-africain.   Ce variant oblige d’ailleurs les autorités à prendre de nouvelles mesures, faisant passer la distanciation sociale à deux mètres et proscrivant les masques en tissu artisanaux, filtrant moins bien le variant.

La hausse se poursuit le 29 janvier avec 92 nouveaux cas en deux jours et le décès d’un patient atteint du variant sud-africain. Il s’agissait d’une personne évacuée sanitaire depuis les Comores.

Le 1er février, avec 198 nouveaux cas enregistrés en deux jours, La Réunion passe la barre des 10 000 cas cumulés depuis le 11 mars 2020. Le taux d’incidence continue son inexorable inflation, à 37,6/100 000 habitants. On apprend à la même date qu’un premier cas du variant britannique est détecté sur l’île

Alors que l’aéroport cristallise les tensions, jugé responsable de l’arrivée des variants à La Réunion, la préfecture annonce des contrôles renforcés des motifs impérieux des voyageurs arrivant à La Réunion. Mais la situation demeure préoccupante sur l’île avec la découverte cette fois d’un cas de variant brésilien.

Le préfet décide donc de prendre de nouvelles mesures le 4 février, avec le port du masque obligatoire à l’école dès 6 ans, de nouvelles jauges dans les établissements recevant du public ou encore de nouvelles restrictions dans les commerces, salles de jeux et lieux de culte. Du côté de Mayotte, au même moment, la décision d’un reconfinement général "pour au moins trois semaines" tombe.

• 10 février 2021 : l’épidémie s’emballe, le couvre-feu menace

Le 10 février, l’épidémie s’emballe (400 nouveaux cas en une semaine), le seuil d’alerte est dépassé dans 4 communes : le Port, la Possession, Saint-Louis et Saint-Leu. Jacques Billant décide donc de décréter le couvre-feu pour ces 4 communes. Il annonce par ailleurs la fermeture des centres commerciaux non alimentaires de plus de 20 000 carrés.

Alors que la situation devient inquiétante, La Réunion joue la carte de la solidarité avec Mayotte, accueillant chaque jours plusieurs évacuations sanitaires afin de soulager le service hospitalier mahorais au bord de la saturation.

Au 12 février, le taux d’incidence grimpe à 82 pour 100 000 habitants, avec 584 nouveaux cas. La dégradation se confirme donc, faisant planer le spectre du couvre-feu pour l’ensemble du territoire. Dans le même temps, la campagne de vaccination suit son cours et on recense au 12 février 10 610 personnes vaccinées sur l’île.

Une semaine après, le 17 février, la situation ne cesse de s’aggraver avec 661 nouveaux cas mais surtout une explosion de cas dans 3 nouvelles communes où le seuil du couvre-feu est dépassé. En conséquence, le préfet annonce l’instauration d’un couvre-feu de 22h à 5h pour trois nouvelles communes : Salazie, Etang-Salé et Sainte-Suzanne. Il annonce par ailleurs un contrôle renforcé des motifs impérieux et l’interdiction des événements et compétitions sportives sur l’île.

Le 18 février, le préfet précise les modalités de contrôle des motifs impérieux avec l’obligation de déposer les justificatifs sur une plateforme en ligne 6 jours avant le départ. Cette mesure est entrée en vigueur le 27 février dernier

• C'est le couvre-feu

Le 23 février, La Réunion bascule dans le rouge, dépassant le seuil du couvre-feu avec un taux d’incidence supérieur à 100 cas pour 100 000 habitants et plus de 800 nouveaux cas en une semaine, dont une grande part de variants.

Autre motif d’inquiétude, 85 à 93% des lits de réanimation sont occupés, dont une grande partie par les personnes ayant bénéficié d’une évacuation sanitaire depuis Mayotte. Face à cette tension hospitalière et compte tenu de l’explosion du nombre de cas, toute La Réunion est soumise au régime du couvre-feu de 22 heures à 5 heures

Le mardi 2 mars, le préfet annonce un nouveau tour de vis avec l’abaissement du couvre-feu à 18 heures à compter du 5 mars.

Même si le taux d’incidence global semble stable (104/100 000 habitants), plusieurs communes, et non des moindres, ont dépassé le cap des 125, seuil fixé pour abaisser le couvre-feu. Jacques Billant justifie également cette décision par une volonté de casser la dynamique de circulation du virus alors que près de 60% des nouveaux cas recensés à La Réunion sont issus des variants (essentiellement le variant sud-africain).

Au 9 mars, La Réunion comptabilisait 975 nouveaux cas, et surtout 12 nouveaux décès, un pic inquiétant. Avec un taux d’incidence de 114,2 pour 100 000 habitants, le préfet a décidé de maintenir le couvre-feu à 18 heures, pour l’instant...

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1 Commentaires
Ramier
Ramier
3 ans

Merci pour cette chronologie !