Tribune libre de Jean-Claude Comorassamy

Réflexion d'une Unité pour malades difficiles (UMD) à La Réunion

  • Publié le 14 avril 2025 à 13:49
  • Actualisé le 14 avril 2025 à 13:56

L'actualité nous renvoie aujourd'hui encore, suite à l'agression au visage d'un surveillant à l'établissement pénitencier du Port (presse), à une manque structure me semble-t-il au profil des patients dangereux à La Réunion, et ça ne date pas d'aujourd'hui. (Photo : sly/www.imazpress.com)

Pourtant, les écrits, nous annoncent qu'un "premier quartier de sécurité", avait ouvert ses portes dès 1910 au sein de l'asile d'aliéné de Villejuif, dans un contexte de débat entre la sécurité vu certains malades dangereux hospitalisés en psychiatrie et les soins à apporter. 

C'est dans ce contexte que l'établissement de Villejuif créa la première Unité pour Malades Difficiles (UMD). A La Réunion, l'asile de St-Paul a existé "le grand quartier homme" !

Depuis, il existe la circulaire du 5 juin 1950 et du décret du 14 mars 1986 qui déclinent "qu'un centre hospitalier spécialisé assurant l'hospitalisation des patients présentant pour autrui un danger tel que les soins, la surveillance et les mesures de sûreté nécessaires ne puissent être mis en œuvre que dans une unité spécifique".

Actuellement, il existe dix UMD en France : Villejuif, Montfavet, Sarreguemines, Cadillac-sur-Garonne, Plouguenével, Monestier-Merlines, Bron, Albi, Châlons-en-champagne, Sotteville-lès-Rouen. D'ailleurs, un arrêté du 14 octobre 1986 a même institué un règlement intérieur type pour l'UMD.

C'est ainsi, qu'un malade relevant de l'UMD présentant un état dangereux majeur, certain ou imminent, serait incompatible avec un maintien dans une unité d'hospitalisation pour malades mentaux.

C'est ainsi, à La Réunion le choix fût fait de transférer les malades dangereux en Métropole que de créer une Unité spécifique pour les patients dangereux. Malgré tout, pour compenser ce manque, une USIP (Unité de Soins Intensifs Psychiatriques) a été créée en 2022, dans le cadre du CTSM) Contrat Territorial de Santé Mentale. Mais est-ce la bonne réponse ?

Dans cet esprit, à l'époque où j'étais encore en fonction (retraité depuis 2019), le syndicat CFDT de l'EPSMR dont je faisais partie, avait porté ce projet de création d'une UMD à La Réunion, qui est resté lettre morte auprès de l'Agence Régionale de Santé, malgré plusieurs réunions de travail.

A présent, outre une priorité majeure devrait faite à la santé mentale des enfants et adolescents, la réflexion doit être plus que jamais portée sur une Unité pour Malades Difficiles dans l'Océan Indien.

Jean-Claude Comorassamy

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1 Commentaires
Jean Hugues
Jean Hugues
1 semaine

Lorsqu'il faut plus de sécurité pour les patients violents, on préfère les transférer dans une unité en Métropole comme dit si bien l'article au lieu de se pencher sur une solution pérenne à la Réunion avec des créations d'emploi svp.....bien penser et la réflexion doit être sur la table.