Tribune libre du PLR

Annonces de Manuel Valls : le compte n’y est absolument pas !

  • Publié le 5 avril 2025 à 12:39
  • Actualisé le 5 avril 2025 à 12:44

Dans les colonnes du Quotidien de ce jour, le Ministre des Outre-mer, Manuel Valls, annonce une série de mesures à la veille de sa visite sur notre territoire. (Photo photo Sly/www.imazpress.com)

En annonçant le déblocage de 10 000 contrats PEC (Parcours Emploi Compétence) et une prise en charge à hauteur de 50%, il tente de répondre à la colère sociale légitime qui s’est exprimée notamment lors du rassemblement du 2 avril devant la Préfecture. Cette annonce est le premier résultat de cette mobilisation, mais le compte n’y est absolument pas !

A aucun moment, le Ministre ne revient sur la durée de prise en charge de ces contrats. Si elle était maintenue à 6 mois, cela constituerait un affront ! En effet, si l’on prend en compte les temps de formation nécessaires et les nouvelles modalités de l’assurance chômage, qui pénaliseront un travailleur PEC dans ses droits, il est clair que maintenir la durée de prise en charge à 6 mois est contraire à l’esprit même de la réinsertion professionnelle de ces personnes employées sous contrat PEC.

Le Ministre, dans son entretien, reconnaît le caractère indispensable de ces contrats, notamment dans un contexte de développement de l’épidémie de Chikungunya et de la situation post-Garance. Or, si l’État souhaite réellement apporter une réponse, il ne peut laisser à la charge des employeurs 50% de la prise en charge du contrat. Cela va à l’encontre de l’esprit originel du « contrat aidé », et en ferait désormais un contrat « partagé ». Un véritable contrat aidé doit impérativement être majoritairement financé par l’État.

Nous le redisons, notre territoire a besoin, à minima, de ces 12 000 contrats PEC, qui sont déjà trop peu au regard de l’urgence de la situation sanitaire et qui exige une mobilisation à tous les niveaux. L’État doit revenir à la raison et prendre en charge ces contrats pour une durée de 11 mois minimum, avec une participation minimale à hauteur de 60%.

Dans ce contexte, alors que cette semaine les professionnels du médico-social et de la fonction publique se sont mobilisés : aucune annonce n’a été faite les concernant.

Depuis plusieurs semaines nous n’avons de cesse d’alerter sur la situation du système de santé sur notre île, déjà largement fragilisé, mais aujourd’hui d’autant plus vulnérable avec l’épidémie de Chikungunya. Où sont les moyens exceptionnels nécessaires pour protéger notre population ?

Les annonces de ce jour sont nettement insuffisantes. L’effort de guerre qui mobilise des moyens budgétaires considérables, ne doit pas se traduire par l’abandon de tout un pan de la population. Les travailleurs pauvres, les planteurs, les intérimaires, les précaires ne peuvent en faire les frais!

Nous avons besoin d'engagements clairs de la part de l’État, à la hauteur de la gravité de notre situation sociale de l’île et des enjeux pour développer nos services publics, soutenir la production locale, accompagner les populations les plus fragiles.

Nous continuerons à nous mobiliser tant que cela sera nécessaire, et l’occasion de la venue du Président de la République pourra constituer une des prochaines étapes de cette mobilisation.

 

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1 Commentaires
calamité agricole
calamité agricole
1 mois

Et ce n'est rien à coté de ce qu'il n'annoncera pas pour les planteurs et la prise en compte de leur dernière calamité