Le Comité interministériel dédié aux outremer (CIOM) s’est réuni ce jour sous la présidence de la Première ministre. La réactivation de cette instance qui n’avait plus été réunie depuis 2009 fait suite à l’appel de Fort de France signé le 16 mai 2022 par les présidents des collectivités territoriales ultramarines, qui appelait à un renouveau des relations entre l’État et les Outre-mer. (Photo photo Sly/www.imazpress.com)
La tenue de ce premier CIOM de l’actuel Gouvernement qui se réunira désormais annuellement constitue donc, sur le principe, un élément positif.
Mais la question posée est de savoir si les premières orientations et mesures annoncées sont à la hauteur de la gravité de la situation dans les territoires ultramarins, et des attentes des populations ?
Force est de constater que les annonces faites constituent des réponses ponctuelles à des problématiques identifiées dans tel ou tel secteur mais qu’elles ne pourront produire leurs effets que dans le cadre d’une approche globale et cohérente du développement durable de chaque territoire d’outre-mer.
La Région Réunion prend acte que les priorités telles que le coût de la vie, le logement, la santé, le transport, les déchets, la fiscalité, le développement économique, la pêche, la transition écologique, les énergies renouvelables, la coopération régionale, l’adaptation des normes, font l’objet de premières orientations. Celles-ci mériteront d’être concertées avant d’être déclinées en
mesures concrètes, et véritablement adaptées à notre territoire et aux enjeux du développement.
A titre d’exemple, la Région sera particulièrement vigilante sur la réforme annoncée de l’octroi de mer. Nonobstant la question importante des ressources des collectivités, celle-ci doit aussi être envisagée, sous l’angle de la préservation d’une prérogative locale essentielle en matière d’orientation du développement économique, notamment en faveur du secteur productif.
En matière de santé, la question du coefficient géographique n’est pas traitée. Sur le plan de l’énergie, la gouvernance régionale doit se faire sous l’égide de la Région, et non du représentant de l’État, dans l’esprit de l’approfondissement de la décentralisation.
En matière de lutte contre la vie chère, il est possible d’aller plus loin aussi bien pour le pouvoir d’achat des ménages que dans la lutte contre les positions dominantes.
Certaines de ces mesures ont vocation à être traduites dans le prochain contrat de convergence et de transformation (contrat de plan). L’augmentation globale annoncée des crédits devra être précisée pour chacun des territoires. L’importance des infrastructures, notamment matière de transports, devra être prise en compte.
La Région Réunion s’inscrit dans le cadre de cette concertation pour préciser et apprécier la pertinence des mesures annoncées, garantir leur efficience réelle et leur cohérence avec les objectifs proclamés.