Tribune libre de la Région Réunion

Des orientations globalement partagées mais qui méritent d’être précisées

  • Publié le 18 juillet 2023 à 18:37
  • Actualisé le 18 juillet 2023 à 18:49

Le Comité interministériel dédié aux outremer (CIOM) s’est réuni ce jour sous la présidence de la Première ministre. La réactivation de cette instance qui n’avait plus été réunie depuis 2009 fait suite à l’appel de Fort de France signé le 16 mai 2022 par les présidents des collectivités territoriales ultramarines, qui appelait à un renouveau des relations entre l’État et les Outre-mer. (Photo photo Sly/www.imazpress.com)

La tenue de ce premier CIOM de l’actuel Gouvernement qui se réunira  désormais annuellement constitue donc, sur le principe, un élément positif.

Mais la question posée est de savoir si les premières orientations et mesures  annoncées sont à la hauteur de la gravité de la situation dans les territoires  ultramarins, et des attentes des populations ?

Force est de constater que les annonces faites constituent des réponses  ponctuelles à des problématiques identifiées dans tel ou tel secteur mais  qu’elles ne pourront produire leurs effets que dans le cadre d’une approche  globale et cohérente du développement durable de chaque territoire d’outre-mer.

La Région Réunion prend acte que les priorités telles que le coût de la vie, le  logement, la santé, le transport, les déchets, la fiscalité, le développement  économique, la pêche, la transition écologique, les énergies renouvelables, la  coopération régionale, l’adaptation des normes, font l’objet de premières  orientations. Celles-ci mériteront d’être concertées avant d’être déclinées en
mesures concrètes, et véritablement adaptées à notre territoire et aux enjeux du développement. 

A titre d’exemple, la Région sera particulièrement vigilante sur la réforme  annoncée de l’octroi de mer. Nonobstant la question importante des  ressources des collectivités, celle-ci doit aussi être envisagée, sous l’angle de  la préservation d’une prérogative locale essentielle en matière d’orientation du  développement économique, notamment en faveur du secteur productif. 

En matière de santé, la question du coefficient géographique n’est pas traitée. Sur le plan de l’énergie, la gouvernance régionale doit se faire sous l’égide de  la Région, et non du représentant de l’État, dans l’esprit de  l’approfondissement de la décentralisation. 

En matière de lutte contre la vie chère, il est possible d’aller plus loin aussi  bien pour le pouvoir d’achat des ménages que dans la lutte contre les positions  dominantes. 

Certaines de ces mesures ont vocation à être traduites dans le prochain contrat  de convergence et de transformation (contrat de plan). L’augmentation globale  annoncée des crédits devra être précisée pour chacun des territoires.  L’importance des infrastructures, notamment matière de transports, devra être  prise en compte. 

La Région Réunion s’inscrit dans le cadre de cette concertation pour préciser  et apprécier la pertinence des mesures annoncées, garantir leur efficience  réelle et leur cohérence avec les objectifs proclamés.

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