La visite du Président de la République à La Réunion, sa première depuis 2019, s’inscrivait dans un contexte inédit pour notre île qui doit faire face aux conséquences de l’après Garance et à une épidémie de chikungunya qui continue de s’intensifier avec le décès hier d’un jeune nourrisson portant le nombre de morts à maintenant 9 personnes. (Photo photo RB/www.imazpress.com)
En outre, La Réunion connaît des crises multiples ancrées dans le quotidien des Réunionnaises et des Réunionnais : crise du logement avec notamment 50 000 demandes non-satisfaites de logement social, fragilité du tissu économique avec un niveau record des défaillances d’entreprises du territoire en 2023, mais aussi crise sociale avec des taux de pauvreté et de chômage bien plus élevés que dans l’hexagone.
Les quelques annonces complémentaires pour les agriculteurs, frappés successivement par Belal et Garance, demeurent bien en deçà du mur à franchir pour éviter l’effondrement des filières. Le compte n’y est pas non plus pour le secteur sanitaire, alors que l’hôpital public est rudement éprouvé par un contexte épidémique difficile et souffre de la non-actualisation du coefficient géographique.
Sur la vie chère, qui continue d’empoisonner la vie de nos concitoyens, il est regrettable que le Président n’ait pas pris d’engagement fort alors que le gouvernement a annoncé vouloir présenter son projet de loi au Parlement avant l’été. Je continuerai sur ce sujet à défendre avec mon groupe des mesures qui s’attaquent aux racines de la vie chère, notamment sur la transparence des “marges arrières” et des comptes mais aussi sur la régulation des positions dominantes, dans la lignée de notre proposition de loi adoptée en première lecture en janvier dernier à l’Assemblée nationale.
Cet aller-retour au pas de charge est incompréhensible. Emmanuel Macron était à La Réunion certes, mais bien loin des Réunionnaises et des Réunionnais ainsi que de leurs préoccupations quotidiennes.
Philippe NAILLET
Député de La Réunion 1ère circonscription