Tribune libre de Giovanni Payet

La fête internationale du travail face au changement climatique.

  • Publié le 2 mai 2024 à 05:50
  • Actualisé le 2 mai 2024 à 05:52

Issue des combats des travailleurs pour la journée de 8 heures au XIX ème siècle, la fête internationale du travail, célébrée le 1 er mai, est un marqueur de notre société occidentale industrialisée. Cette fête ne célèbre pas le travail mais bien les droits acquis et à conquérir par les travailleurs et des travailleuses.

Fidèle depuis des années à la construction d’un nouveau contrat social et écologique pour notre île, à la Voix citoyenne – La Réunion nous redisons qu’il est temps de questionner le travail et les droits des travailleurs au regard du changement climatique et d’une transition écologique et sociale heureuse.

Pour rappel, selon l’Organisation Internationale du Travail (OIT) l'équivalent de 80 millions d'emplois pourraient être détruits d'ici 2030 et des pertes de 2 400 milliards de dollars sont attendus si nous persistons dans l’inaction face au dérèglement climatique.

L’agriculture et la construction sont les deux secteurs affectés par ce bouleversement majeur.

Par ailleurs, l’OIT écrit que 70% de la main d’œuvre mondiale est exposée aux risques sanitaires liés au changement climatique. Les chaleurs excessives, les cancers de la peau ou encore les maladies respiratoires liées à la pollution de l’air sont et seront les conséquences directes vécues par les travailleurs. Les travailleurs réunionnais n’en seront pas exemptés.

Dans ce contexte, pour protéger les salarié.es du privé et du public, une transition juste doit co-construite avec les organisations syndicales, le patronat et le responsables élus. Une vision systémique des défis qui attendent le monde de travail du XXI ème siècle doit accompagner la création d’outils pouvant répondre aux enjeux de la reconversion des travailleurs. Ainsi il devient impératif de connaître l’évolution des métiers, des qualifications et des compétences liées à la transition écologique pour identifier les besoins de formations.

Une attention particulière devra être portées aux stratégies des entreprises et des secteurs d’activités pour les rendre cohérentes avec une trajectoire climatique compatible avec l’objectif de 1,5° C. Inspirons nous par exemple de l’Allemagne qui a créé 4,2 millions d’emplois dans l’éco-industrie, secteur d’ailleurs qui dépasse l’aéronautique et la défense.

Enfin, il faudra repenser les outils d’accompagnement de reconversions professionnelles.

En amont des questions qui touchent à la reconversion il s’agit aussi d’adapter les formations en fonction des nouvelles qualifications demandées par la transition écologique.

Penser la transition écologique et sociale heureuse c’est faire coopérer tous les acteurs de société sur des sujets majeurs qui rythme la vie de chaque citoyen. Nous y sommes prêts et prêtes. Ouvrons dès à présent des espaces de débat pour faire émerger le travail et les
droits des travailleurs de demain !

Giovanni Payet

Président de la Voix citoyenne – La Réunion

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