Tribune libre de Monique Orphé

La lutte contre le chômage : des mesures qui imposent une implication forte de tous les acteurs réunionnais

  • Publié le 19 janvier 2016 à 09:47

Ce lundi 18 janvier 2016, le Président de la République a adressé ses voeux aux acteurs de l'entreprise et de l'emploi. Un discours qui confirme son engagement à mettre tout en oeuvre pour lutter contre le chômage.

Après avoir consacré quarante milliards d’euros pour relancer la compétitivité des entreprises et favoriser la création d’emploi, il annonce deux milliards d’euros supplémentaires, dont un milliard en faveur de la formation professionnelle.

A la Réunion plus qu’en Hexagone, c’est un enjeu majeur que nous nous devons de relever. Avec cent vingt mille demandeurs d’emplois de catégorie A, nous avons réussi à stabiliser ce chiffre grâce aux dispositifs spécifiques pris en Outremer, et notamment à l’utilisation des emplois aidés.

En effet, plus d’un milliard d’euros ont déjà été consacrés dans le budget de l’Outremer pour le maintien des emplois, à travers des allègements de charges sociales et un crédit d’impôt compétitivité emploi valorisé à 9% en 2016.

A la Réunion, quatre mille emplois restent vacants selon le MEDEF en raison d’une main d’œuvre peu formée dans certains secteurs d’activité.

En mettant l’accent sur la formation professionnelle, le Président de la République lève un nouveau frein pour favoriser l’embauche.

Ces nouvelles mesures proposées par le Président de la République ne seront efficaces que si quatre conditions sont réunies :

- D’abord, une implication totale des partenaires économiques et sociaux qui bénéficient des aides de l’Etat.

- Un engagement fort des régions, qui depuis la loi sur la Réforme territoriale, ont la compétence pleine et entière en matière de formation professionnelle.

- La mise en place d’un nombre plus important de formations qualifiantes et adaptées aux besoins de nos territoires.

- Un budget consacré en priorité aux demandeurs d’emploi, contrairement à ce qui est fait à la Réunion.

En effet, aujourd’hui, la moitié du budget allouée à la formation professionnelle est orientée vers les salariés et seulement 35% vers les chômeurs. La tendance doit s’inverser si nous voulons lutter efficacement contre ce chômage massif qui gangrène notre société. Car l’Etat à lui seul ne pourra parvenir à relever ce défi.

Monique Orphé

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