Tribune libre d'Audrey Bélim

La nomination de Michel Barnier "interroge à plusieurs titres"

  • Publié le 5 septembre 2024 à 17:12
  • Actualisé le 5 septembre 2024 à 17:14

J’adresse mes salutations républicaines à Michel Barnier nommé Premier ministre par le président de la République. Cette nomination, attendue depuis deux mois, interroge à plusieurs titres, à commencer par la politique économique et sociale que Michel Barnier et son futur gouvernement compte appliquer. (Photo photo Sly/www.imazpress.com)

Va-t-il entendre le désaveu de la politique libérale mise en œuvre depuis 2017 ? Si tel est le cas, nous nous y opposerons fermement. Va-t-il entendre que cette politique de baisses et suppressions de nombreux impôts des plus riches comme l’ISF, de réformes de l’assurance chômage et des retraites, dégradation des services publics est sans cesse et de manière croissante sanctionnée depuis 2022 ?

Alors que le le NFP était arrivé en tête des votes le 7 juillet dernier, pour la première fois depuis le début de la Ve République, le Premier ministre nommé n’est pas issu de la première force politique élue à l’Assemblée nationale. Pire, il est issu d’un parti n’ayant pas participé au front républicain, isolé et arrivé en 4e position des élections législatives..

Cette décision est malheureusement dans la continuité d’une pratique présidentielle très solitaire, égocentrée, depuis 7 ans. S’il promettait de “faire barrage aux idées de l'extrême droite” lors de son élection en 2022, Emmanuel Macron en est finalement l’accélérateur.

Les résultats et son discours lors de sa réélection en 2022 ont été oubliés laissant place aux réformes conservatrices à la loi immigration dont se réclament autant les dirigeants des Républicains - dont est issu Michel Barnier - que de l’extrême droite. Une décision de plus qui porte atteinte à notre démocratie et à la confiance très relative des Françaises et des Français envers leurs représentants nationaux.

Les principales préoccupations des Françaises et des Français sont le pouvoir d’achat, les services publics - notamment la santé, l'éducation, c’est-à-dire la réussite pour tous, la protection des citoyens. Ces inquiétudes sont plus encore celles des Réunionnaises et des Réunionnais.

Le nouveau Premier ministre a le devoir d’y répondre en s’appuyant sur les propositions portées par le NFP arrivé en tête des suffrages. Si ces principes ne sont pas tenus, nous nous opposerons à toute tentative de continuité de politique macroniste.

Audrey BÉLIM,

Sénatrice de La Réunion

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