La problématique des déplacements à La Réunion reste l'enjeu majeur de la campagne des Régionales qui occupe le paysage politique réunionnais depuis des mois. À quelques jours du premier tour de ces élections je jette un pavé dans la mare en me posant la question du choix stratégique dans lequel se sont entêtées les deux derniers locataires de la pyramide inversée. L'un avec son tram-train l'autre avec sa NRL.
Il est évident qu’il faut une solution et que beaucoup de temps à déjà été perdu ; l’impatience des Réunionnais est chaque jour plus flagrante et pourtant aucune solution véritable n’a été proposée alors qu’il y en a une qui semble pertinente, judicieuse, réaliste, économique, environnementalement acceptable, rapide à construire et, surtout, réellement créatrice d’emplois, d’intérêt touristique et de vision vers le future.
Le tram-train, pourtant reconnu comme une solution pertinente, souffrait de la concurrence avec la Maison des Civilisations et Paul Vergès n’a pas voulu trancher en son temps entre sa fille et son fils et plutôt que de reconnaître que la MCUR n’était pas l’idée du siècle, il a préféré saborder le Tram-Train pour ne pas choisir. L’arrivée de Didier Robert qui avait fait campagne contre Vergès sans véritable projet et, surtout, sans imaginer qu’il pourrait gagner cette élection n’a eu d’autre choix que de faire tout sauf le tram-train et donc de se jeter dans les bras des géants du BTP et de s’apprêter à sacrifier La Réunion et le portefeuille des Réunionnais (et de la Région) pour 30 ans…
Vous serez tous d’accord pour convenir que le coût final de ce projet sera largement plus important que le budget initial (et comment sera-t-il financé ?) - il n'est d'ailleurs nul part il n’est fait référence au cout de l’entretien (en particulier du fameux béton à froid utilisé) ni du transport des roches malgaches et des risques sanitaires, écologiques et environnementaux à long terme. Quant aux emplois créés il y en aura bien peu et pour la durée du chantier uniquement. Les grands profiteurs seront les multinationales installées bien loin de notre île et quelques transporteurs locaux qui pourront s’offrir de nouveaux 4x4…
Il y a pourtant une autre option qu’un tunnel ou une route pharaonique sur viaducs ou un tram-train bien complexe à construire. Cette solution n’a jamais fait l’objet d’une réelle proposition de la part des spécialistes ni d’une analyse sérieuse par les médias et pourtant elle apparait bien dans le programme du candidat Didier Robert pour sa future mandature mais il est bien embêté avec car c’est un aveux implicite de pertinence et, en tout cas, d’alternative à l’option NRL retenue.
Il s’agit, évidemment, d’un MONORAIL !
C’est quoi un monorail ?
"Un monorail est un système de transport guidé où la caisse du véhicule dépasse en largeur largement la voie unique, et où cette voie unique est un rail ou poutre rigide. On peut distinguer trois types selon la méthode utilisé pour stabiliser le véhicule :
les véhicules se placent à cheval sur le rail
sont suspendus sous celui-ci,
maintiennent l'équilibre avec un gyroscope
en utilisant différentes techniques de propulsion et de sustentation (roues, coussin d'air, sustentation magnétique…).
Le terme monorail peut aussi désigner le véhicule lui-même. "
(source Wikipédia)
Je vous recommande une visite sur le site www.monorails.org ou sur le site de wikipédia pour en savoir plus et avoir le liste des monorails existants par le monde (liste impressionnante !).
A titre d’information la société Bombardier va construire au Caire un monorail de 52 km pour 1,2 milliards de dollars...
A La Réunion cette solution est parfaitement adaptée à notre relief puisqu’il n’est pas nécessaire d’empiéter sur l’espace au sol (rare et cher) mais simplement de positionner les piles qui supportent les voies. De même aucun besoin de décaisser ou de remblayer les sols ; la hauteur des piles venant compenser les variations du relieg.
C’est une solution rapide à mettre en oeuvre puisqu’il n’y a que des piles à construire sur des surfaces d'emprise au sol très faibles et qu’il n’y a aucun obstacle à la circulation ou à la construction sous les voies qui se trouvent en hauteur. La topographie de l’itinéraire présentant moins de difficultés de réalisation que pour toute autre solution de transport en commun. Les gares pouvant également être construire en hauteur avec toutes les solutions d’accès y compris (et surtout) pour les personnes à mobilité réduite (prenez l’exemple des stations du métro aérien dans Paris). Des zones de stationnement et de raccords avec les autres réseaux urbains et interurbains de transports de voyageurs pouvant, par exemple, être installées à l’entrée Est de St-Denis à proximité de l’aéroport et du côté de St-Paul dans le secteur de Cambaie.
C’est un moyen économique et actuellement la solution de transport en commun la moins onéreuse à mettre en place et qui est, réellement, l’occasion de recréer toute une infrastructure économique avec de nombreux emplois pérennes, des compétences particulières pour la conduite, l’entretien et le service d’un réseau qui peut progressivement se développer tout autour de l’île.
De plus les véhicules peuvent être utilisés la nuit pour transporter des marchandises. Il suffit de concevoir des véhicules adaptés.
C’est aussi un moyen de transport moderne qui s’intègre bien dans le paysage qui a une forte attractivité touristique, son déplacement en hauteur apportant un plus significatif dans le plaisir du déplacement et de la découverte des sites (on n’est pas enfermé dans un tunnel). La conduite automatisé et guidée assurant un haut niveau de sécurité et de confort et la gestion informatisée assurant une adaptation du nombre de véhicules aux besoins du trafic.
La simplicité de la construction permet la diminution conséquente du coût de l’infrastructure et une rapidité de mise en oeuvre et les études d’implantation du tram-train pourraient en partie être reprise pour accélérer le déploiement.
Les coûts d’entretien étant parmi les plus faibles de tous les systèmes guidés la rentabilité et l’amortissement du réseau sont assurés dans des délais très court.
D’ailleurs il est intéressant de savoir que lors du lancement de la consultation internationale pour le tram-train un société sud-coréenne s’était positionnée pour proposer cette option de monorail dans le cadre d’un partenariat public-privé pour lequel la Région n’aurait eu aucun besoin de financement. L’entreprise assurant seule tout le chantier et la mise en oeuvre en échange d’un loyer qui ne mobilisait pas les capacités budgétaires de la Région pendant des décennies comme l’actuelle NRL.
Cette option n’a pas été retenue car les ingénieurs de la Région (tous aux ordres des grandes entreprises du rail) ne se sentaient pas capable de suivre techniquement un tel projet pour lequel leurs compétences et leurs relations n’étaient pas sollicitées.
Le monorail est terriblement efficient car son taux moyen d’opérabilité atteint 99,9 %. Par exemple le monorail de Disney World en Floride a un total de 12 trains lors des pointes de saison et 10 sont en permanence en activité 17 heures par jour et transportent 200.000 visiteurs chaque jour.
Le niveau de sécurité du monorail est l’un des meilleurs de tous les systèmes de transport terrestre. Le taux de probabilité d’une collision avec une automobile, un camion ou un autre monorail est nul. Le risque de déraillement étant virtuellement impossible.
Au niveau environnemental le monorail s’intègre parfaitement dans le paysage dans lequel il a un impact très faible. Sa charge carbone est l’une des meilleurs et, surtout, il est une réelle alternative au tout voiture et il est la seule alternative crédible et réaliste à la mise en place d’un véritable réseau armature interurbain de transports de passagers et de fret.
Enfin il constitue la base de développement d’un nouveau secteur d’activités à La Réunion avec la création de toute une infrastructure économique, d’emplois pérennes, une réelle attractivité touristique et une forte motivation à l’abandon de la voiture pour les trajets quotidien interurbains.
Les économies réalisées sur une telle solution permettraient une mise en exploitation rapide et il serait possible de financer la consolidation du trajet St-Denis/La Possession par la route actuelle qui ne présente un risque réel que sur une portion du trajet. Quant au flux du trafic de transit sur St-Denis il pourrait être très fortement amélioré en transformant le boulevard Sud en une véritable voie rapide avec la suppression de tous les rond-points et intersections.
Le monorail pouvant très facilement se superposer au tracé actuel du boulevard Sud il serait possible d’opérer simultanément la mise en place des infrastructures nécessaires au monorail et à la transformation de cet axe en une véritable voie rapide de transit.
Une grande partie du travail d’études du tram-train pourrait être réutilisée pour le tracé du monorail Ste-Marie/St-Paul et les extensions vers St-Pierre et St-Benoit puis un tour de l’île complet, pourraient s’imaginer dans un délais de 10 ans maximum.
Le lancement d’une consultation internationale dans le cadre d’un financement public-privé éviterait à la Région de mobiliser la quasi totalité de ses ressources sur une période trop longue et la mise en chantier du monorail en moins de 3 ans.
Cette solution du monorail apparait donc comme la plus pertinente dans notre île. Le tout voiture aboutira à une asphyxie circulatoire avec le maintient des risques liés à la voiture et les incertitudes d’une NRL dont on ne sait ou elle va nous conduire (sachant que le transit dans St-Denis n’est à ce jour ni étudié définitivement ni financé…. on pourrait se retrouver avec une magnifique route la plus chère au monde et encore plus d’embouteillages aux entrées de St-Denis).
Le transport en commun de l’avenir est à l’évidence le MONORAIL !
monsieur AVEC TOUS SES DÉTRACTEUR et surtout les grands PROPRIÉTAIRE DE CARRIÈRE QUE NOTRE VIENT DE CONNAITRE SES DERNIERS TEMPS votre projet bat de l aile déjà la
L'idée du monorail avait déjà été évoquée dans les années 80, du temps de M.Camille Bourhis (élu à la Région et à la mairie de Saint-Denis) M.Christian Leuck en a très bien repris les arguments, qui ont encore plus de valeur aujourd'hui.
Pourquoi cette idée n'a-telle pas progressé alors ? Les intérêts convergents des importateurs d'automobiles et autres poids lourds et des entreprises de travaux publics ? la frilosité de la majorité de nos élus ? l'insuffisance de compétence de nos techniciens ? Un peu toutes ces raisons, sans doute, hier comme aujourd'hui...ce qui ne rend pas optimiste pour l'avenir...