Tribune libre de Audrey Bélim

Le handicap, grand oublié du nouveau Gouvernement

  • Publié le 23 septembre 2024 à 17:01

Le nouveau Gouvernement vient d'être annoncé, et le constat est accablant : une ministre de la coordination gouvernementale, mais aucun poste dédié au handicap ! Cette décision est un véritable camouflet pour les 12 millions de Français en situation de handicap. (Photo photo RB/www.imazpress.com)

Seulement 15 jours après la clôture des Jeux Paralympiques, qui auraient dû insuffler un nouvel élan dans notre société, ce choix est non seulement saisissant, mais révoltant.

Les urgences sont pourtant criantes et connues de tous :

Des milliers d'élèves porteurs de handicap privés d'école ou d'établissements spécialisés ;

Un système administratif sclérosé, avec des délais de traitement inacceptables dans le diagnostic nécessaire ou dans le traitement par les MDPH ;

Des AESH insuffisamment formés et aux conditions de travail (statut et rémunération) difficiles;

Une accessibilité des lieux publics toujours défaillante ;

Une insertion professionnelle des adultes handicapés négligée.

Un accompagnement en milieu inclusif ou en établissement spécialisé au rabais par manque demoyens humains et financiers.

À La Réunion, la situation est particulièrement scandaleuse. Chaque jour, des familles sont confrontées à des cas très difficiles.

Rappelons cette vérité : l'inclusion des enfants porteurs de handicap n'est pas une option, c'est un droit fondamental. Quand ces enfants restent confinés chez eux, faute d’accompagnant ou de place, c'est la République elle-même qui faillit à ses devoirs les plus élémentaires. Lorsque nos enfants restent en milieu scolaire, alors que c’est un accompagnement en établissement spécialisé qui est nécessaire, c’est notre République qui fait des économies sur le bien-être et l’épanouissement de ses enfants.

Oui, la situation budgétaire est inquiétante et nous devons faire des efforts. Mais, non, ce ne peut pas être sur le dos des plus fragiles.

Le Département doit être au service des familles mais aussi des territoires sur ce sujet. Parce qu’il s’agit d’école, nos maires sont très souvent en première ligne lorsque le manque d’AESH dans les écoles suscite la détresse des familles, du corps enseignant et des ATSEM également prises au dépourvu.

La Réunion a besoin d'un soutien massif et immédiat pour faire face à ces défis. Le rattrapage est évident mais il ne peut se limiter à des projets aboutissant dans 5 ou 6 ans. Que faisons-nous des urgences aujourd’hui ? Du manque d’AESH ? Du manque de places en établissements spécialisés ? Et enfin que proposerons-nous à ces enfants, une fois devenus adultes ? Nous ne pouvons accepter d’être dans un rattrapage perpétuel. Il en va de la justice, de l'égalité et de l'intégrité même de notre
République.

Les personnes en situation de handicap ne peuvent plus être les citoyens de seconde zone d'uneRépublique qui se prétend "unique et indivisible".

Audrey Bélim
Sénatrice de La Réunion

guest
1 Commentaires
Géraldine
Géraldine
3 semaines

Voilà ce que dit la presse nationale : Michel Barnier, invité de France 2 ce dimanche 22 septembre au lendemain de la nomination de son gouvernement, a fixé le cap de son action. Il entend notamment faire de la santé mentale "la grande cause nationale" de 2025. Toute la presse en parle d'une priorité absolue car sa mère a été présidente Pendant 25 ans d'une association qui s'occupe des personnes atteintes de cette maladie.......