Tribune libre de Jean-Claude Comorassamy

Les chagossiens vont retrouver "zot lakaz" ?

  • Publié le 4 octobre 2024 à 11:28

Stéphane Depeche disait encore samedi dernier que "le patrimoine laissé par Georges Lazarre doit rester vivant". Comment le faire vivre sans évoquer qu’il a été le premier écrivain à La Réunion d’évoquer l’histoire tragique des Chagossiens écrit en 2011, il y a 13 ans sur un fond noir et bandeau rouge, au titre "Les Martyrs de Cinco Chagas" : un drame passé sous silence (Photo : www.imazpress.com)

L’écriture de son livre ne pouvait laisser personne indifférente tant l’émotion dégagée lors du "pélérinaz dan zil" qu’il raconte passionnément avec des nombreux témoignages dont Olivier Bancoult le leader du Groupe Reugiés Chagos et sa famille, aux sentiments de grande tristesse et de révolte, arrachés de leurs terres natales. Alors que ce peuple Chagossiens qui vivait paisiblement a été déporté de l’archipel des Chagos à l’Île Maurice et les seychelles, suite à « un sombre accord géostratégique entre la Grande-Bretagne et les Etats-Unis » écrivait encore Georges Lazarre.

Le retour de ses Chagossiens sur l’archipel pour la première fois, date du 5 avril 2006, où Olivier Bancoult était le premier à embrasser sa terre natale suivi d’une centaine de Chagossien(e)s "se jettant même à genoux (.) déposant des bouquets de fleurs dont l’objectif premier était ce « pelrinaz dan zil » (.) l’instant est merveilleux, dégustant cet instant d’exception comme un extraordinaire moment, pendant que quelques-uns essayaient de retrouver "zot lakaz" décrivait Georges. Ce bonheur a été entaché par une triste réalité en rendant hommage à leurs défunts donc les sépultures sont devenues « méconnaissables et certaines sont même éventrées ».

Un cimetière qui a été profané, dont les ronces ont pris place….

Si cet instant fut éphémère décrivait Georges Lazarre hier, le goût de l’éternité semble se dessiner aujourd’hui suite à l’accord historique du Royaume-Unis de « reconnaître la souveraineté de l’Île Maurice sur l’archipel des Chagos.

Bref, Georges Lazarre là où il est doit-être fier d’être le premier écrivain réunionnais d’avoir mis en lumière cette injustice historique à l’époque. Dommage qu’il n’est plus là pour savourer avec Olivier Bancoult ce moment d’éternel bonheur dont il a participé. Alors que le Ministre 1er ministre Mauricien déclarait dans le le journal le Monde, que c’est « une des ultimes pages de l’histoire coloniale britanique qui s’est tournée ». Enfin, dirait notre écrivain, la reconnaissance de la souveraineté des Îles Chagos reconnue.

Jean-Claude Comorassamy

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1 Commentaires
Marie Mauricienne
Marie Mauricienne
5 mois

Bravo à tous ceux qui ont manifesté leurs soutiens aux Chagossiers déracinés. Bravo à M. Comorassamy pour cet article qui fait l'actualité aujourd'hui. Merci à l'écrivain Lazarre pour son beau bouquin.