Tribune libre de Ary Yee Chong Tchi Kan

Macron : "vous me devez votre élection"

  • Publié le 4 septembre 2024 à 07:04
  • Actualisé le 4 septembre 2024 à 07:06

Le 3 juillet 2024, le père d' Emmanuel Macron déclare : "sa décision de dissoudre n’est pas venue du résultat des élections européennes. Il m’en avait parlé deux mois plus tôt. Il estimait que l’Assemblée nationale était devenue ingouvernable". Au-delà de cette curieuse gouvernance parentale, cela signifie que le Président avait mûrement travaillé une stratégie de reconquête d’une majorité "gouvernable". Il lui restait à saisir le moment tactique de renvoyer les Députés devant le peuple (Photo : www.imazpress.com).

Les Européennes vont lui servir de prétexte (selon son confident de père). Annonce de la dissolution le 9 juin; Décret de convocation dans les heures qui suivent; dépôt de candidature du 12-16 juin; élections 30 juin et 7 juillet. La surprise était totale : maîtrise de la décision politique, du calendrier restreint et, même, de la campagne électorale. "Dans les prochains jours, je dirai l'orientation que je crois juste pour la nation."

Le peuple, tant sollicité et adulé, ne lui donne pas de majorité renforcée. Pourtant, il avait mis en gage sa sincérité : "… je suis le seul responsable politique à n'avoir aucune échéance électorale personnelle en 2027 , soyez certains d'une chose : ma seule ambition est d'être utile à notre pays que j'aime tant, ma seule vocation est de vous servir."

La clarification a eu lieu. Le Président a échoué dans ses objectifs. Il devait partir. Les arrangements ne sont pas à la hauteur de la situation critique.

Imaginez si au soir des élections législatives, les 190 députés NFP étaient partis à l’Elysée signifier à Macron sa lettre de démission.

Le peuple aurait applaudi. Mais en jouant au jeu de Macron, on a fini par singer le modèle. C’est la République des technocrates : des gens qui passent des bonnes fréquentations aux destinées de l’Etat. Sans complexe, il leur fait la leçon dans un communiqué : "Les partis politiques de gouvernement ne doivent pas oublier les circonstances exceptionnelles d’élection de leurs députés au second tour des législatives. Ce vote les oblige." Bien évidemment, lui n’a pas failli à ses obligations du 2e tour de la Présidentielle en 2017 et 2022.

Ary Yee-Chong-Tchi-Kan

guest
4 Commentaires
Romuald
Romuald
6 mois

Quand la gauche reconnait qu'elle a contribué à porter au pouvoir un ennemi du peuple, c'est le signe que cette gauche a failli.
Quelle crédibilité a-t-elle alors auprès des travailleurs et des plus pauvres à qui elle a raconté des fadaises ? Aucune !
C 'est pourquoi il est temps de reconstruire un vrai parti des travailleurs qui se fixe non de changer Macron ou son premier ministre par un ou une autre du même acabit, mais d'en finir avec le système pourri du capitalisme !

Missouk
Missouk
6 mois

Vous savez quoi Ary ? Pour une fois je suis d'accord avec vous! Mais je le serai encore plus si aux prochaines élections vous ne vous faites plus duper. Le pacte républicain c'est fini, à chaque coup, c'est la gauche qui a payé les pots cassés, car à droite, il n'y a plus aucun honneur

ti joseph
ti joseph
6 mois

Pourquoi craché dans la soupe maintenant elle était bonne et surtout pas de soupe à la grimace.

HULK
HULK
6 mois

À l'évidence, vous n'avez rien compris à la personnalité de MACRON. Il faut revoir vos classiques de psychologie.