Tribune libre de Perceval Gaillard

Mission sur l'avenir institutionnel de La Réunion

  • Publié le 25 avril 2024 à 17:15
  • Actualisé le 25 avril 2024 à 17:37

Deux rapporteurs (Monsieur Pierre Egea, spécialisé en droit des collectivités territoriales, droit constitutionnel, docteur en droit et Monsieur Frédéric Montlouis-Félicité qui vient du secteur privé, Directeur de l’Institut de l’entreprise, un think tank français, ancien cadre chez Vinci) sont actuellement en mission à La Réunion, à la demande du Président Macron, concernant "l'avenir institutionnel à La Réunion". Sur le fond comme sur la forme leur venue pose problème. (Photo Perceval Gaillard photo RB imazpress)

Sur la forme d'abord : en tant que députés nous n'avons été informés qu'à la dernière minute de la possibilité de les rencontrer, le jour pour le lendemain, ce qui n'est pas sérieux vu le sujet abordé. C'est un manque de respect pour les parlementaires de La Réunion. A ce stade chacun est donc libre de se précipiter à leur rencontre ou non.

Sur le fond ensuite : ce n'est pas à 2 experts nommés par Paris, qui viennent rencontrer quelques élus, de décider sur un sujet aussi important. Il serait plus juste que d'autres représentants de la population soient consultés dans la plus grande transparence car c'est aux gens du territoire de décider et de mener le processus.

En effet pas de changement sans consultation et décision populaire.

Comment ne pas s'étonner d'une telle méthode et d'un tel calendrier au moment même où le gouvernement fait la sourde oreille par ailleurs sur la vie chère, les marges abusives, la crise du logement, le chômage, le changement climatique ou l'insécurité ?

N'est-ce pas encore une diversion pour nous dresser les uns contre les autres et nous diviser ? En attendant les problèmes persistent et s’aggravent.

Pour notre part, nous continuerons à nous battre pour une adaptation des normes et lois à notre réalité économique, sociale, écologique, démographique ou géopolitique (comme nous l'avons fait pour les normes RUP sur les matériaux de construction) mais nous refusons qu'un tel débat soit bâclé, confisqué par des "experts" ou une poignée d'élus.
 
C'est au peuple, et uniquement à lui, de décider de son avenir institutionnel. Ce qui est valable pour l'Hexagone l'est aussi pour nous. Aussi, nous refusons de les rencontrer dans ces conditions et alertons la population sur les tentatives de division du gouvernement.

Aucune discussion n'est possible sur ce sujet sans que le cadre soit clairement défini, notamment pour que l'ensemble des sujets fassent l'objet d'un grand débat populaire.

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1 Commentaires
SOMANKE
SOMANKE
3 mois

Cette tribune là, je l'aurais signée deux fois plutôt qu'une.
Mais allons plus loin.
Quels sont les besoins de l'île? En quoi l'autonomie contribuerait à les satisfaire?. Le statut quo stricto sensu est devenu insupportable, personne ne peut le nier mais est-ce un problème institutionnel?
Quelles sont les propositions concrètes qui pourraient être faite pour relever les défis inédits qui se lèvent devant nous ?
Voilà que la classe politique se penche sur une réponse en ignorant superbement la question.
Messieurs les politiciens mettez votre susceptibilité dans votre poche avec un mouchoir dessus et posez vous les bonnes questions, vous verrez les réponses s'imposer d'elles même.
Et nous réunionnais montrons leur que nous ne nous laisseront pas avoir par cette stratégie de l'écran de fumée qui espère nous anesthésier les neurones (une échéance électorale est proche).
Les mots à eux seuls ne sont pas des idées. Dans le passé, nous avons été prisonniers de mots creux qui excluaient tout débat.
"BiDep' / "coup pas nous". "Autonomie / "largue pas nous" (bis repetita).
Vous nos "décideurs", vous êtes comme un tailleur qui prétend confectionner un costume sur mesures pour un client qu'il n'a jamais vu.
N'oubliez jamais que nous sommes en démocratie. Regardez la Réunion dans les yeux, vous y verrez une colère qui gronde.
Il est décidément temps de se sortir les doigts du..........