Lors du conseil municipal de ce vendredi 27 septembre, les élus de Saint-Denis ont voté à l’unanimité contre une baisse annoncée de 11% des crédits alloués pour l’insertion des jeunes. Cette diminution est prévue dès 2025 selon des débats budgétaires actuellement en cours à l’Assemblée Nationale (Photo www.imazpress.com)
Le Conseil municipal de Saint-Denis dénonce l’arrêt des programmes d’accompagnement des jeunes particulièrement touchés avec un taux de chômage à 32% chez les Réunionnais de 15 à 29 ans, 2,5 fois supérieur à celui de la France hexagonale.
Cette baisse affecterait particulièrement le volet emploi et insertion, en dépit de la spécificité de la situation économique ultra-marine marquée par des taux de chômage, de pauvreté et de bénéficiaires du RSA bien supérieurs à ceux de l’Hexagone.
Ces programmes, mis en œuvre par les Missions Locales à La Réunion, financés par la Stratégie Pauvreté (des crédits 100% inclusions et du Fonds Social Européen) ont accompagné près de 15 000 bénéficiaires. Ils ont montré toute leur efficacité en matière d’insertion professionnelle des jeunes Réunionnais.
Il est à cet égard capital de prendre en compte les retours du terrain et de pérenniser les dispositifs qui fonctionnent. L’arrêt brutal d’un dispositif comme Tip Top Challenge, lancé par la Mission locale Nord et ayant permis l’insertion de nombreux jeunes Réunionnais éloignés de l’emploi, est à la fois incompréhensible et révoltant.
Il est nécessaire d’avoir une politique sociale cohérente sur le long-terme.
Les élus demandent solennellement à l’État de maintenir ses financements à La Réunion en matière d'insertion professionnelle, en particulier pour les jeunes et souhaitent que les chantiers d'insertion (ACI) et les dispositifs d'emplois aidés (PEC, adultes relais, etc.) soient maintenus et renforcés.
Il faut garder un dialogue constructif entre l'État et les collectivités locales pour définir des stratégies d'insertion adaptées aux réalités du territoire réunionnais, dans une logique d’égalité réelle, afin de tenir compte des taux de pauvreté et de chômage plus importants à La Réunion que dans l’Hexagone.
C’est la responsabilité des femmes et des hommes politiques, au niveau local comme national, de garantir aux jeunes ces possibilités, indépendamment de leur origine ou de leur lieu de vie.
L’Etat doit maintenir son soutien aux initiatives menées à La Réunion en faveur de l’insertion, notamment de la part des missions locales.
La motion sera transmise à l’ensemble des élus locaux, au Préfet de la Réunion, à Madame la Ministre du Travail et de l’Emploi et à Monsieur le Ministre des Outre-mer.