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Nouvelle-Calédonie : le gouvernement doit renouer avec le dialogue et avec l’esprit des accords de Nouméa

  • Publié le 15 mai 2024 à 08:51
  • Actualisé le 15 mai 2024 à 08:54

Dans la nuit du lundi 13 au mardi 14 mai, des émeutes ont éclaté à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie. Cette situation de tension et de violence dans l’archipel intervient alors que l’Assemblée nationale étudie un projet de loi constitutionnelle, visant à modifier la composition du corps électoral en Nouvelle-Calédonie.

En reconnaissant l’existence de deux peuples, dont un colonisé, qui cohabitent sur le territoire calédonien, l'accord de décolonisation de Nouméa conclu en 1998 ouvrait la voie à un processus d’évolution institutionnelle pacificié.

Les différentes prises de position d’Emmanuel Macron en refusant de reporter le troisième référendum organisé en décembre 2021 en pleine crise COVID, la nomination au gouvernement de la loyaliste Sonia Backès et la présentation du projet de loi constitutionnelle sans concertation n’ont fait qu’exacerber une situation de tensions déjà prégnantes.

Alors que les accords de Nouméa prévoyaient une composition précise du corps électoral, le gouvernement présente un projet de loi constitutionnelle qui met à mal ces accords et revoit les modalités d’organisation des scrutins pour définir l’avenir du territoire calédonien.

En effet, le projet de loi constitutionnelle organise l’ouverture du scrutin provincial calédonien aux résidents installés depuis au moins dix ans sur l’île. Cette modification qui a pour but de noyer et de rendre invisible le peuple kanak, constitue une trahison des accords de Nouméa.

Jean-Marie Tjibaou, chef du FLNKS et artisan du retour à un climat apaisé en 1988 s’exprimait ainsi : « Pour nous, il y a ici un peuple indigène, c’est le peuple kanak. Nous voulons d’abord la reconnaissance de ce peuple et son droit à revendiquer l’indépendance de son pays. Ce n’est pas plus raciste que de parler de citoyenneté française. »

Le PLR revendique :

- le retrait pur et simple du projet de loi constitutionnelle visant à changer le corps électoral pour les élections en Nouvelle Calédonie-Kanaky ;
- le respect par l’État de sa position d’impartialité ;
- la reprise d’un dialogue apaisé avec l’ensemble des parties prenantes de Nouvelle-Calédonie-Kanaky en renouant avec l’esprit des accords de Nouméa.

Pour La Réunion

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2 Commentaires
Dom
Dom
2 mois

"Noyer et rendre invisible le.peuple kanak" imaginez le nombre de Calédoniens qui pour des raisons professionnelles ont séjourné en Métropole ou ailleurs et qui retournant dans le pays où ils sont.nés ne peuvent pas voter.
Cela constitue une injustice.
Quant au "dialogue apaisé", ceux qui vienne foutre le feu et piller sur Nouméa n'ont rien d'apaisé

Dom
Dom
2 mois

Lamentable