L’usine de Bois Rouge est alimentée en énergie par la société Albioma qui doit lui fournir à partir de la bagasse des planteurs, la vapeur et l’énergie électrique nécessaires pour broyer les cannes et en extraire le sucre. (Photo Jean Michel MOUTAMA photo Sly imazpress)
Cette année rien ne va pour l’industriel Albioma, qui opère sa transition énergétique en basculant du charbon vers de la biomasse, importée massivement par bateau depuis l’Amérique du Nord.
Le thermicien n’est pas capable de fournir l’énergie vapeur et l’usine sucrière tourne au ralenti, les cannes à sucre coupées s’accumulent dans les champs et les arrêts de l’usine de Bois-Rouge par manque de vapeur et d’énergie, occasionnent des retards de livraison à l’usine de Bois Rouge.
Une nouvelle fois après un début de campagne ouverte tardivement pour les mêmes raisons, les planteurs du Nord et de l’Est vont devoir subir les inconvénients et les incertitudes d’un prestataire qui n’arrive pas à fournir suffisamment d’énergie à l’usine de Bois Rouge.
Avec cette nouvelle panne à la centrale thermique d’Albioma, l’usine sucrière tourne au ralenti. La situation ne semble pas vouloir s’améliorer puisque Tereos a prévenu les planteurs que les livraisons seront adaptées lundi pour faire face à la situation, avec un retour à la normale espéré, pour mardi 5 septembre.
Ne pas mettre tous les mêmes œufs dans le même panier, Perette l’a appris à ses dépends, Albioma n’en a pas tiré les leçons et Téréos qui n’a pas prévu de plan B en cas de non-fourniture de courant et de vapeur par Albioma, répercute les conséquences de ces pannes, sur les planteurs.
• Quand Albioma ne fournit pas l’électricité prévue au contrat avec EDF, il paie des pénalités à EDF.
• Quand ALBIOMA ne fournit pas l’énergie nécessaire à Téréos, il paie des pénalités à Téréos.
Dans ce cas ni EDF ni Téréos ne sont perdant puisqu’ils sont indemnisés par Albioma. Mais tout cela se traduit par une perte pour le planteur, qui voit ses cannes perdre en poids et en richesse. Le planteur lui qui n’est aucunement responsable de cette situation, paie donc les pots cassés et personne ne l’indemnise : il perd de la richesse aux champs si la canne est déjà coupée et il n’assurera pas la livraison de ces cannes si l’usine ralenti ou ferme ses balances. Les planteurs de cannes subissent la double peine ! Qui les indemnisera pour ces pertes aux champs ?
Avec une des plus mauvaises campagnes sucrières en 2022 depuis ces trente dernières année, la campagne 2023 s’annonce très mal, à cause d’un retard de près d’un mois pour l’ouverture de l’usine de Bois Rouge. Maintenant avec ces coupures intempestives dues à Albioma, il n’est pas acceptable que toujours les planteurs soient pénalisés alors qu’ils ne sont pas responsables de cette situation.
Jean-Michel Moutama
Président de la CGPER
vite vite une subvention svp !!!!