Nous dénonçons fermement les atteintes à la liberté d’expression et de manifestation qui frappent nos camarades du collectif des citoyens de Mayotte 2018, en particulier notre camarade présidente du collectif. Les agressions dont ils ont été victimes, ce mercredi, lors de leurs mobilisations pacifiques devant la préfecture, sont inacceptables. Nous ne saurions tolérer que des mères, des citoyennes qui ne font que réclamer la sécurité soient violentées alors qu'elles expriment légitimement leur droit à la sécurité, face aux violences quotidiennes qui sévissent sur leur territoire (Photo : www.imazpress.com)
Les faits récents à Mayotte sont alarmants. Des attaques ciblant des bus transportant des soignants au nord, des lycéens à Kahani terrorisés, et des véhicules à Koungou, avec des jets de pierres et des agressions à la machette, ont été largement diffusées sur les réseaux sociaux. Même les forces de l’ordre ne sont pas épargnées, victimes d’attaques sur terre par des individus clandestins fraîchement débarqués. Face à ces violences répétées, le sentiment d’abandon ressenti par la population mahoraise est plus que compréhensible. Il est du devoir de l'État de garantir la protection de ses citoyens, mais celui-ci semble impuissant à rétablir un climat de sécurité.
En réponse à cette insécurité grandissante, le collectif a entrepris une action de blocage du service des étrangers pour interpeller l'État sur les régularisations massives de personnes entrées clandestinement, qui exacerbent les tensions sur l'île. Ce blocage, prévu pour être une action pacifique, a été entaché par des violences inacceptables venant de ceux qui devraient garantir l’ordre et la sécurité.
Le summum de l'abus de pouvoir a été atteint lors de l'intervention de monsieur Philip, qui, en dehors de toute légitimité, s’est permis de démanteler violemment une banderole du collectif, en agressant physiquement les manifestants pacifiques, parmi lesquels des mamies, des mères de famille. Cet acte de brutalité à l’encontre de citoyens exerçant leur droit à manifester constitue une violation des libertés fondamentales garanties par notre constitution. Nous appelons Monsieur le Préfet a rappelé à ses fonctionnaires que la liberté d’expression et de manifestation sont des droits inaliénables en France, et doivent être respectés, même à Mayotte.
Nous dénonçons également le geste autoritaire et abusif de monsieur Sabri Anny, sous-préfet / Secrétaire Général de la Préfecture, dont les décisions exacerbent les tensions locales et ne répondent en rien aux besoins urgents de sécurité de la population mahoraise. Une telle politique, fondée sur la répression et l’intimidation, est non seulement inefficace, mais elle porte atteinte aux principes fondamentaux de justice et d’égalité. Nous exigeons le départ immédiat de monsieur Philip et de monsieur Sabri Anny de leurs fonctions, afin de rétablir un climat de confiance et de respect des droits sur l’île.
Nous appelons à la solidarité de tous les Mahorais et de toutes les Mahoraises pour soutenir nos camarades dans leur lutte. Il est temps que les représentants de l'État à Mayotte agissent pour la sécurité et le bien-être de tous, et non pour museler ceux qui osent revendiquer leurs droits légitimes et les plus élémentaires.
La violence, l’abus de pouvoir, et l’injustice ne doivent en aucun cas réduire au silence ceux qui luttent pour leur sécurité. Nos mères, nos familles et nos camarades doivent être protégés, non pas agressés, par ceux-là mêmes qui sont censés garantir leur protection.