Tribune libre de Karine Lebon

Question d’actualité au gouvernement : lutte contre l’épidémie de chikungunya à La Réunion

  • Publié le 30 avril 2025 à 16:30
  • Actualisé le 30 avril 2025 à 16:33

Monsieur le Ministre de la santé, la Réunion avait confiance. Nous avions confiance. Et pourtant, l’histoire se répète. Vingt ans après l’épidémie dramatique de 2005, les décès liés au chikungunya nous replongent dans ce souvenir douloureux. Aujourd’hui, plus de 100 000 personnes ont été infectées d’après l’ARS. Et beaucoup souffriront de douleurs chroniques. (Photo photo RB/www.imazpress.com)

Depuis huit mois, nous alertons sur les risques. Aujourd’hui, une famille pleure son bébé emporté par le virus. Nous pensons à elle, et à toutes les victimes. Mais la douleur ne peut être une fatalité.

La confiance en la science ne se décrète pas. Elle s'enseigne.

Aujourd’hui, cette confiance est rompue. Comment encore croire les autorités alors que l'ARS nous avait pourtant juré que le vaccin contre le chikungunya était sans risque ?

Nous avions confiance.

Mais l'arrêt en urgence de la vaccination des plus de 65 ans à la suite d'un premier décès dévoile en réalité toute l'impréparation des autorités malgré les signaux d'alerte.

Dois-je vous rappeler le désengagement de l’Etat dans le financement des contrats PEC? Vous venez d’annoncer 140 militaires, 800 contrats PEC et 200 agents de l’ARS.

Mais ce n’est toujours pas suffisant pour lutter efficacement dans les Bas, les Hauts, ou encore à Mafate .

Ce n’est pas suffisant dans les hôpitaux, où des nourrissons et des personnes âgées sont sous morphine et où nos soignants sont à bout de souffle.

Tant que nous n'aurons pas éradiqué les vecteurs de maladie, nous ne pourrons mettre un terme à l'expansion du chikungunya. Tous les moyens doivent être mis en oeuvre.

Lors de sa visite éclair à La Réunion la semaine dernière, le président de la République a à peine évoqué cette épidémie.

Monsieur le Ministre, je vous le dis clairement : Cette crise a été mal gérée. Cette épidémie a été sous-estimée. Les Réunionnais ont été abandonnés.

Voici notre triste constat : en 2022, nous avions le choix entre la peste et le choléra. Aujourd’hui, il ne nous reste que le chikungunya.

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2 Commentaires
Thomas
Thomas
16 heures

Le président de l'ARS est grassement payé pour gérer cette crise. Tout comme monsieur le Préfet. A quoi servent-ils ? TiLéon devant la boutique aurait mieux géré cette crise que ces deux incapables notoires.

Hoarau
Hoarau
20 heures

Pendant que la Guadeloupe les organisations anticolonialistes demandent des réparations aux descendants des propriétaires d'esclaves, à la Réunion on regarde ailleurs ! Les médias n'ont aucunement relevé cette information par même nos parlementaires qui font semblant. Prenez l'exemple sur la Guadeloupe Mesdames messieurs.