Tribune libre de Stéphane Fouassin

Sanctuariser l’océan Indien : une urgence face à la ruée vers les grands fonds

  • Publié le 30 avril 2025 à 16:32
  • Actualisé le 30 avril 2025 à 16:33

Je prends la parole aujourd’hui avec gravité, mais aussi avec une détermination claire : il est urgent de protéger les grands fonds marins. (Photo : rb/www.imazpress.com)

Libération a révélé, ce mardi 29 avril, que la société The Metals Company a déposé une demande auprès des États-Unis pour obtenir l'autorisation d'explorer les abysses à la recherche de minerais dits "stratégiques".

Une première !

Derrière les mots technocratiques se cache une réalité brutale : ratisser les profondeurs océaniques pour en extraire des ressources, sans en connaître ni les conséquences réelles ni les équilibres biologiques fragiles qu’on pourrait anéantir.

Je suis convaincu d’une chose : Nous n’avons pas le droit de sacrifier les océans sur l’autel de la transition énergétique.

Cette transition, nous la voulons, elle est nécessaire, indispensable même. Mais elle ne peut, en aucun cas, s’appuyer sur un modèle d’exploitation destructeur. Et certainement pas sur l’idée que les grands fonds marins puissent devenir le terrain de jeu de multinationales en quête d’un nouvel eldorado.

La Réunion, Mayotte, comme l’ensemble des Outre-mer, sont directement concernées.

Notre zone économique exclusive (ZEE) est immense. Elle recèle des trésors marins dont nous ignorons encore presque tout. Ce que nous savons, en revanche, c’est que la biodiversité qu’elle abrite est unique, précieuse, et qu’elle nous appartient — collectivement.

Je plaide pour que l’océan Indien soit sanctuarisé. L’exploitation des grands fonds marins ne peut se faire que dans le respect absolu de la biodiversité marine, et avec l’accord plein et entier des pays riverains concernés.

La France doit porter, dans toutes les instances internationales, une vision responsable, fondée sur la préservation du vivant. Les outre-mer sont des territoires de souveraineté, de connaissance et d’exemplarité écologique. 

Les protéger, ce n’est pas refuser le progrès, c’est au contraire choisir un progrès lucide et durable.

J’en appelle à l’État, aux chercheurs, aux ONG, aux citoyens. Ensemble, faisons bloc pour dire non à l’aveuglement. Et oui, fermement, à un avenir qui honore la beauté et la richesse de nos océans.

Stéphane Fouassin, sénateur de La Réunion

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1 Commentaires
Thomas
Thomas
15 heures

Une voix de voleur s'élève. Monsieur Fouassin a acheté dit-on des hectares de forêts à Salazie de manière pas franchement très légale et il veut maintenant protéger la ZEE... Un piètre maire peut-il devenir un sénateur écouté. et légitimement écouté ?