Monsieur Johnny Payet, représentant local du parti d’extrême-droite, le Rassemblement National, est intervenu ce mardi 18 juin midi sur une radio locale déclarant qu’il "ne faut plus parler d'esclavage" et qu'il "ne fête pas le 20 décembre"... Je suis profondément choquée par de tels propos indignes d’un responsable politique, de surcroît originaire de La Réunion. M. Johnny Payet est un élu local, responsable d’une ville dans un territoire ultra-marin où le vivre-ensemble est aussi admiré qu’à préserver !
Ce genre de propos qui nie toute une part de notre histoire et des étapes de reconstruction nécessaires à notre société riche de sa diversité sont graves !
M. Payet dit justifier sa position par le fait de ne pas vivre dans le passé… Je suis sidérée d’un tel manque de considération pour notre héritage et ses richesses…
Les mises à l’honneur de nos mémoires ne sont pas un retour en arrière, mais une vraie chance d’avancer dignement et la tête haute, guérie des blessures passées. Celles et ceux qui s’opposent à ces étapes et veulent revisiter l’histoire, dénigrent et nient celles et ceux qui s’y reconnaissent comme bon nombre de Réunionnaises et de Réunionnais.
S’il s’agit là d’une technique de buzz pour récolter des voix aux prochaines élections ? La déception n’en est que plus forte…
Au final, en s’exprimant ainsi, M. Payet met en lumière le fait que son parti, le RN, aura beau tenter de se maquiller par des techniques de dédiabolisation, il reste bel et bien l’héritier du FN et des négations ignobles de soi-disants « détails » historiques.
En tant que Maire d’une ville qui s’estime être fièrement le berceau du maloya et où la valorisation de la fet kaf est au cœur de notre politique culturelle, je ne peux que condamner ce genre de propos…
Nout péi bato fou : ousa bana y rode rale a nou
Nou viv pa dans le passé... mais par contre, nou doit jamé oubli ousa nou sorte ! Nou doit pas fé semblant de ne pas voir les conséquences que ces temps esclavagistes néna encore su nout société !
20 désanm sa lé a nou ! Fetkaf nou lé fier ! I fé parti de nout lidentité et nou largue pas nout Kiltir !
Ici, à Sin lui, a nou berso Maloya, nou va continuer porte le flambo !
JULIANA M’DOIHOMA
Maire de Saint-Louis
Hamilcaro bis, la cumularde a parlé.