Tribune libre de Jean Claude Comorassamy

Un an après le rapport alarmiste de l'OMS sur la santé mentale, quelles réponses ont été données ?

  • Publié le 20 juin 2023 à 12:40
  • Actualisé le 20 juin 2023 à 12:45

Il y a un an exactement, le Directeur Général de l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus déclarait que "s'engager dans la santé mentale, c'est un investissement dans une vie et un avenir meilleur pour tous, qu'il n'y a pas de santé sans la santé mentale". Cette vaste étude réalisée en juin 2022 sonne l'alarme pour la santé mentale. Mais quelles sont les nouvelles mesures pour s'attaquer au problème de santé mentale à la Réunion ?

Longtemps sujet tabou, la santé mentale ne doit pas passer sous silence, surtout lorsque que ce rapport nous informe que dans le monde "la souffrance est énorme " (°) les réponses sont insuffisantes et inadaptées".

Un document qui alerte sur l'ampleur de troubles psychiques dans le monde et que des millions de personnes sont concernées. Que des inégalités existent et persistent entre les pays développés et sous-développés ou encore les conséquences de la guerre avec les traumatismes causés, les dégâts des réseaux sociaux sur nos jeunes, les produits psychotropes, l'environnement social, environnemental, familial, du travail, les violences...etc etc..

Au regard de ce constat, qui nous alerte qu'un déficit flagrant d'investissement existe au niveau mondial, dont la France Hexagonale et bien sûr la Réunion qui n'est pas en reste. Notre région, dont le coefficient géographique demeure toujours le plus faible à l'ensemble des départements. Des retards cumulés depuis la départementalisation, ceci malgré quelques progrès soient constatés.

Et l'OMS n'en démord pas, en précisant que les bonnes intentions ne sont pas suffisantes et qu'agir est devenue un enjeu majeur et prioritaires pour chaque pays.

D'autant plus que la pandémie Covid19 a encore intensifié les problèmes. Les facteurs d'aggravation sont constatés chez les enfants les jeunes et les personnes âgées.

Ainsi, l'étude réalisée nous dévoile encore que la promotion de la santé mentale chez l’enfant et l’adolescent est une autre priorité. Cela suppose "d’adopter des politiques et des lois qui promeuvent et protègent la santé mentale, d’aider les personnes chargées des soins à dispenser des soins bienveillants, de mettre en place des programmes en milieu scolaire et d’améliorer la qualité du contexte communautaire et de l’environnement numérique. Les programmes d’apprentissage socio émotionnel en milieu scolaire comptent parmi les stratégies de promotion les plus efficaces dans tous les pays, quel que soit le niveau de revenus". Bien sûr, outre la stigmatisation, la discrimination et l'exclusion que vivent chaque jours ces personnes.

Risques pour la santé mentale au travail


Autre sujet abordé, la promotion et la protection de la santé mentale au travail constituent un domaine d’intérêt croissant, dans lequel la législation et la réglementation, les stratégies organisationnelles, la formation des responsables et les interventions destinées aux travailleurs peuvent jouer un rôle communique le rapport. Alors que le CHSCT (Comité d'Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail) a été supprimé par le gouvernement lors de la nouvelle réforme du code de travail !

Des directives au travail, qui recommandent des nouvelles mesures pour lutter contre les risques pour la santé mentale tels que " les charges de travail lourdes, les comportements négatifs et d'autres facteurs qui créent de la détresse au travail. Pour la première fois, l'OMS recommande une formation des dirigeants, afin de renforcer leur capacité à prévenir les environnements de travail stressants et à répondre aux travailleurs en détresse".

En finalité, à bien des égards, la santé mentale est devenue un véritable enjeu public et une priorité. Alors nourrissons-nous de ce rapport, pour que les mesures nouvelles soient mises en œuvre pour s'attaquer à la problématique de santé mentale et aussi de la santé mentale au travail.

Jean Claude Comorassamy
 

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3 Commentaires
Laurent
Laurent
1 an

LA SANTÉ MENTALE AU TRAVAIL EST VRAI SUJET, SURTOUT SUITE AUX HARCÈLEMENTS QUI FONT L'ACTUALITÉ....Nos parlementaires font quoi ?

Michelle
Michelle
1 an

L'article vient faire l'actualité puisque une étude de santé publique nous informe qu'un enfant sur 10 souffre d'un trouble de santé mentale. Merci à M. Coromassamy pour cette tribune qui est "alarmiste " d'après l'oms. Quelles sont les réponses à apporter ? L'ARS nous dira ou fermera telle les yeux comme d'habitude?

Léontine
Léontine
1 an

Bercy veut réduire les congés maladies pour faire des économies....on a plus le droit d'être malade. Effectivement après avoir supprimé le CHSCT, le voilà réduire les CM puisque la retraite est à 64 ans. Un gouvernement de M......., il s'en fout de la santé mentale, rentabilité ou esclave du travail....Le silence des syndicats sont inquiétants.