Les élections européennes sont désormais derrière nous, et les électeurs ont exprimé leur choix de manière claire. On peut analyser les raisons et examiner les causes en détail, mais le verdict est indiscutable. Partout en France, le Rassemblement National a réalisé une percée, bien que celle-ci ait été plus modérée à la Réunion grâce à la liste LFI menée par Huguette Bello, La France Insoumise péi a su résister à la tempête RN et a même remporté des victoires dans des communes (Photo : www.imazpress.com)
La présidente de région, malgré les attaques incessantes dont elle est la cible chaque samedi depuis son élection, a conservé la confiance des électeurs et a ainsi réalisé le meilleur score LFI de toute la France.
Quant à nos camarades socialistes péi, malgré une campagne très médiatisée et un meeting rassemblant plus de 2000 personnes, il est évident que le résultat n’a pas été à la hauteur des attentes. Déjà, dans une tribune publiée le 7 juin, un certain Jean-Jacques Payet, se réclamant socialiste, s'interrogeait sur la stratégie du PS local sous le titre "La Réunion existe-t-elle encore pour le Parti Socialiste ?" Une interrogation qui s'est avérée prophétique.
Quelle leçon doit tirer la gauche locale ?
Rien n’est perdu, tout reste possible, à condition de forger une alliance. Une telle union permettrait de conserver les députés sortants et d'en gagner d'autres. Il est essentiel de mettre de côté les ambitions personnelles et d'éviter les querelles insignifiantes, sinon, c’est la division qui entraînera la défaite d’une bonne partie des députés sortants, une catastrophe non seulement pour les élections législatives de juin, mais aussi pour les municipales de 2026 et l'avenir même de la gauche à la Réunion.
Aux élections européennes, chacun a fait cavalier seul, cela a permis de tester son aura sur le terrain, de prendre la mesure de la réalité et de vérifier la confiance de la population. Cela a également démontré qu'une simple plateforme ne suffit pas pour gagner les élections, ce qui compte, ce sont les relations avec les électeurs.
Dans ce domaine, la présidente de région a prouvé, une fois encore, qu’elle entretient des relations solides avec l’électorat de base.
Quant au Front National, à la Réunion, pas de panique, pas de souci : les électeurs réunionnais n'adhèrent pas aux idées racistes du RN, Ils ont voté RN pour simplement sanctionner Macron, et les législatives seront une autre histoire.
La droite, en revanche, a souffert de son manque de clarté, de son soutien permanent à Macron et de ses divisions, la conduisant vers une possible disparition prochaine du paysage politique réunionnais.
Aujourd’hui, il est crucial de se rassembler autour de la présidente, comme cela s’est fait en métropole autour des ténors de la gauche, afin de maximiser le nombre de députés et, peut-être, d'espérer un gouvernement de gauche.
Pour cela, il est essentiel de continuer à tenir, comme le fait la présidente de région, un discours de franchise, de rester connecté avec la base et de s’opposer au gouvernement lorsque les lois sont antisociales ou injustes.
Il est donc impératif que chacun comprenne qu’il faut reconduire ce qui a fonctionné par le passé. Toute autre méthode serait vaine.
Georges Donald Potola