Dans un silence médiatique assourdissant s'est pourtant produit un fait politique majeur lors de la niche parlementaire du groupe GDR du 4 mai, jour anniversaire de la création de la NUPES. La minorité présidentielle a été battue sur deux textes. Une première dans l'histoire de la 5ème République. (Photo Perceval Gaillard photo RB imazpress)
Un texte sur la réintégration des soignants. Un texte sur EDF qui empêche son démantèlement, instaure le blocage des prix pour les TPE/PME et les collectivités ainsi que le tarif réglementé pour les HLM.
Deux textes auxquels le gouvernement étaient farouchement opposés. Deux textes qui ont été votés par l'Assemblée malgré les manœuvres désespérées de dernière minute du gouvernement. Sans son 49.3 le roi est nu. La minorité présidentielle n'arrive même plus à mobiliser ses propres troupes, ce qui est de bon augure pour le vote du 8 juin sur les retraites.
D'ici là nul doute que des dizaines d'articles et de reportages auront eu lieu sur les "divisions" de la NUPES, qui est tellement divisée qu'elle a réussi à battre deux fois le gouvernement. Le texte EDF est un cas d'école. Texte initialement proposé par les socialistes, il a été repris et présenté par les communistes puis soutenu et voté par les insoumis et les écologistes. L'alternance se construit concrètement, la NUPES est déjà prête à gouverner.
- Les Outre-mer sacrifiés -
L'autre leçon à retirer de cette journée réside dans le sacrifice du texte sur le retour des fonctionnaires ultramarins et l'amélioration des critères matériels et moraux. Revendication de longue date, elle faisait l'objet d'une loi équilibrée et raisonnable, déposée par notre collègue Emeline K'Bidi dont il faut saluer le travail, qui avait reçu des garanties tant de la part de l'exécutif que de membres éminents de la minorité présidentielle.
Tout cela a été balayé une fois dans l'hémicycle par l'attitude du gouvernement qui a sacrifié ce texte sur l'autel des manœuvres politiciennes nationales. Une fois de plus les Outre-mer font figure de variable d'ajustement des politiques nationales. Nous le regrettons fortement mais continuerons ce combat aussi longtemps que nécessaire.
Au passage comment ne pas parler de la tartufferie du Rassemblement national sur cette question. Si prompt à parler de "préférence régionale" dans nos territoires, les députés RN ont tous voté contre cette proposition en commission des lois. "Préférence régionale" dans les discours ici, "préférence coloniale" dans les votes là-bas à Paris. Leur tartufferie n'a d'égale que leur hypocrisie.
Sur cette question comme sur toutes les autres, les peuples ultramarins ne peuvent compter que sur la NUPES pour défendre leur intérêt à Paris face à une alliance objective lepéno-macroniste au service des dominants.
Perceval Gaillard
Député de La Réunion
La vraie minorité toxique pour la population, c'est la classe capitaliste !
Celle-là, personne ne l'élit et pourtant c'est elle qui détient la réalité du pouvoir !
La mettre hors d'état de nuire, aucun parti représenté à l'assemblée nationale n'en parle, pas même LFI.
Tous ces partis de gouvernement sont donc complices de ces prédateurs et nous amusent avec leurs promesses de changement par les élections.
La seule alternative au pouvoir des capitalistes, c'est le pouvoir aux mains des travailleurs !