Tribune libre d'Isabelle Latchimy

Une reconnaissance incomplète, des fonds en jeu : les élus doivent agir avec fermeté !

  • Publié le 13 mars 2025 à 12:02
  • Actualisé le 13 mars 2025 à 12:03

L’arrêté de catastrophe naturelle publié après le passage du cyclone Garance montre une fois de plus un décalage entre la reconnaissance administrative et la réalité du terrain. (Photo d'illustration : www.imazpress.com)

Il ne prend pas en compte la réalité vécue par les familles sinistrées. Beaucoup ne peuvent plus occuper leur logement, certaines dorment chez des proches, d’autres sont complètement démunies.

Ce n’est pas juste une question administrative, c’est une question humaine.

L’absence  de prise en compte des vents cycloniques sur l’ensemble des communes prive injustement des sinistrés de l’accompagnement financier nécessaire à leur reconstruction.

Il est d’autant plus incompréhensible que le ministre, après sa visite sur place, semble aujourd’hui surpris par la reconnaissance insuffisante des dégâts dans l’arrêté. N’est-ce pas lui, en tant que ministre des Outre-mer, qui est censé transmettre les informations nécessaires pour l’établissement de cet arrêté ?

Si tel est le cas, comment expliquer ce décalage entre ce qu’il a vu de ses propres yeux et la réalité de l’arrêté publié ? Cela soulève une question essentielle : a-t-il réellement pris la mesure de la situation ou bien a-t-il été mal écouté et ses préoccupations ignorées ?

Dans tous les cas, cette situation est inadmissible, car les familles sinistrées ont besoin d’une réponse rapide et juste, non d’une indécision qui vient ajouter à leur souffrance.

Aujourd’hui l’annonce du déblocage de 100 millions d’euros par l’Europe pour la reconstruction pose une question essentielle : comment ces fonds vont-ils être utilisés ?

Va-t-on encore simplement éponger les dégâts sans rien changer en profondeur, juste pour dire qu’on a réagi ? On ne peut pas continuer à faire comme si tout allait bien.

Les infrastructures doivent être repensées, on doit respecter nos ressources naturelles, revoir les normes de construction. Mais au lieu de ça, va-t-on encore voir des marchés attribués sans contrôle, des travaux faits à la va-vite, sans une réception objective  ?

Nos élus ont aujourd’hui une responsabilité capitale.

Il ne suffit pas de s’indigner dans un communiqué ou d’adresser un courrier, on fait tous des courriers, on interpelle mais les élus qui détiennent le pouvoir doivent  agir concrètement et fermement pour défendre la population.

Trop souvent, on se contente de constater les injustices sans véritablement aller au bout des combats. Taper du poing sur la table, exiger des réponses, refuser de lâcher tant que les décisions ne sont pas justes ! Ce serait bien de commencer à  agir vraiment.

Un simple courrier, c’est bien trop insuffisant face à l’urgence. On passe notre temps à constater que quelque chose ne va pas, mais qui monte réellement au créneau pour obtenir gain de cause ?

Ce n’est pas juste une affaire de politique, c’est une question de responsabilité envers la population. Trop de familles sont abandonnées à elles mêmes, sans solution pérenne.

Ceux qui contestent cet arrêté doivent montrer, pour une fois, qu’ils soutiennent véritablement leur population en allant jusqu’au bout. L’urgence n’excuse pas l’inaction sur le long terme.

Nous ne pouvons pas encore une fois accepter des décisions injustes sans un combat à la hauteur des enjeux.

Comme on dit :

"Ce n’est pas le vent qui décide de notre destination, c’est l’orientation que nous donnons à nos voiles."

Isabelle Latchimy

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