Sur initiative de Tchad House, l'artiste mauricienne Annega est de passage à La Réunion. Accompagnée de ses musiciens, l'étoile montante et filante de l'île sœur fait escale jusqu’au 31 mai 2023 pour découvrir l'île avant une plus grande tournée en Inde dans quelques semaines et en Europe à l’été 2024. Rencontre avec une jeune femme au grand cœur, bien dans sa tête et dans ses baskets, prête à conquérir le monde et dont l’ambition est de se produire un jour prochain sur l’une des scènes du Sakifo. (Photos D.R.).
Sur initiative de Tchad House, l'artiste mauricienne Annega est de passage à La Réunion. Accompagnée de ses musiciens, l'étoile montante et filante de l'île sœur fait escale jusqu’au 31 mai pour découvrir l'île avant une plus grande tournée en Inde dans quelques semaines et en Europe à l’été 2024.
Rencontre avec une jeune femme au grand cœur, bien dans sa tête et dans ses baskets, prête à conquérir le monde et dont l’ambition est de se produire un jour prochain sur l’une des scènes du Sakifo. (Photos DR).
Surnommée la "pop star mauricienne", Annega (diminutif de son prénom Anne-Gaëlle), a, du haut de ses 27 ans, déjà conquis les cœurs avec son premier album "Remember me", composé de 16 titres et dont le fil rouge est l’amour, tout simplement.
Inspirée par ses racines mauriciennes et la pop-culture britannique, sa musique d’une sonorité unique fusionne des mélodies joyeuses et colorées à un rythme africain, tout en laissant vibrer une ambiance rêveuse et mélancolique. Elle se produira du Nord au Sud en passant par l’Ouest, avant d’assister au Sakifo, histoire de nouer quelques contacts. Un petit conseil, allez-y les yeux fermés, c’est juste magique !
• Ton premier album s’intitule "Remember Mer". Pourquoi ce nom, une référence à quelque chose en particulier ?
- Ce premier single nous a lancés dans l’industrie musicale mauricienne et sur toutes les plateformes internationales, et je me suis dit en faisant l’album qu’un petit clin d’œil à l’amour s’imposait.
Car ce titre est vraiment emblématique et symbolique car il évoque le premier amour, toute l’effervescence qu’il y a autour quand ça arrive à n’importe lequel d’entre nous, peu importe le moment de la vie.
L’amour est en quelque sorte le fil rouge de l’album qu’il s’agisse de l’amour de soi, le premier amour, l’amour de la vie, des autres, les expériences vécues et tout ce qui m’a amenée à aimer la vie et les personnes qui m’entourent. Je dirais en somme que « Remember me » est une introspection sur ma vie, mon évolution depuis l’adolescence jusqu’à ma vie de femme et toutes ces petites et grandes histoires qui m’ont fait grandir humainement.
• Tes sources d’inspiration musicale, quelles sont-elles ?
J’ai grandi en écoutant de la pop anglaise, des groupes comme U2, Robbie Williams, Coldplay, et vocalement, ce sont les voix suaves d’Adèle ou d’Amy Winehouse qui m’ont inspirée. À côté de ça, j’écoute de tout et ce qui revient le plus c’est l’indy pop et la folk.
Quand j’ai commencé ma carrière musicale, j’étais davantage dans la pop, puis au gré de mes collaborations et de mes rencontres avec d’autres musiciens de Maurice et d’ailleurs, je me suis rapprochée de mes racines et du côté organique et traditionnel de la musique créole. Ce qui explique cette fusion world mélangée à de la pop.
• Ta chanson "Remember Me"a été élue chanson de l’année 2019 sur une radio locale, seulement 3 mois après sa sortie. Première chanson, premier tube ! Comment as-tu vécu ce succès ?
- C’était juste fou et exceptionnel parce que je n’avais jamais rien gagné auparavant et qu’on ne s’y attendait pas du tout. C’était donc une fierté pour toute l’équipe et ça nous a confortés dans le fait de nous être lancés. Après le collège, j’ai fait des études de sciences politiques puis j’ai travaillé pendant un an mais en parallèle il y avait toujours la musique.
On était tout le temps en studio, pourtant je n’étais pas encore très sûre de la voie à prendre. Mon cœur balançait alors entre le confort et la prise de risque mais finalement, avec le recul je me dis que c’était le bon chemin à suivre. Une petite voix en moi me poussait à faire plus que de rester assise derrière un bureau.
Le choix s’est donc imposé de lui-même et on s’est lancés dans « Remember me », les planètes se sont alignées dans la foulée.
• Tu es en tournée à La Réunion, à quelques encablures de ton île… Qu’as-tu à dire au public qui ne te connaît pas encore ?
C’est un peu d’appréhension parce que c’est un tout nouveau public même si quelques Réunionnais nous ont déjà découvert lors de leur séjour chez nous, d’ailleurs je suis très heureuse de compter une poignée de fans parmi eux.
J’arrive pleine de bonnes énergies et j’ai vraiment hâte de découvrir le public réunionnais même si je suis déjà venue ici pour assister à trois Sakifo et à plein de beaux show-cases, faire le IOMA. D’ailleurs j’adore votre côté traditionnel bien organique et la fusion électro-maloya.
Là, on amène une fusion sega et reggae mêlée à de la pop et je pense que le public sera surpris d’entendre cette sonorité qui nous a demandé du temps à affiner et qui correspond à une identité qui nous est propre.
• Tu t’es déjà produite ailleurs ?
- L’an dernier, nous étions en Suisse et en France. Tout le mode a beaucoup dansé sur notre musique et on en a été très heureux. Et cette semaine, c’est La Réunion ! Et pourquoi pas un jour me produire au Sakifo, ce serait la concrétisation d’un rêve, en tout cas j’y travaille !
• Après La Réunion, quelle sera ta destination ?
- Une tournée en Europe à l’été 2024 est en préparation, on a un booker en métropole qui s’en occupe actuellement. Nous avons également quelques touches en Inde cette année et ensuite on va un peu là où le vent nous porte. En ce moment, on pose nos graines un peu partout à travers le monde et là où ça prend, on arrive avec nos valises pour partir à l’aventure et la vivre pleinement.
• Ton plus grand rêve est justement de parcourir le monde grâce à la musique… Quels sont tes secrets pour y arriver ?
- Je dirais qu’il faut savoir faire preuve de discipline et de persistance, je ne parlerais même pas de persévérance. À partir du moment où on s’est fixé un but, il faut toujours y croire, ne jamais douter et garder la foi. Quand je me lève tous les jours, je me dis que je fais de mon mieux et j’élabore un plan de travail avec une grosse équipe pour m’épauler. Tout ce qui échappe à mon contrôle, je le laisse à celui d’en haut. Cédric et moi avons commencé modestement mais on avance lentement mais sûrement.
• Faut-il croire en ses rêves selon toi ?
- Il faut en avoir même si je n’aime pas trop ce mot dans la mesure où il y a quelque part la notion d’inatteignable. Je préfère dire que c’est bien d’avoir une vision et un plan. Et bien sûr la motivation pour agir.
• Est-ce important de partir de son île - ou d’ailleurs - pour évoluer dans l’univers musical ?
- C’est sûr ! Et c’est aussi partir pour découvrir d’autres cultures, d’autres artistes avec une autre façon d’interpréter la musique. C’est vraiment une éducation et une expérience que l’on ne reçoit pas si on reste dans son pays, et encore plus sur son île.
Que ce soit à Maurice ou à La Réunion, on ressent le poids de l’insularité même si on est dans un milieu riche. Il faut aller voir ailleurs, peu importe le domaine. La vie est un voyage et il faut se donner les moyens pour rencontrer un maximum de gens pour nous faire évoluer. C’est une expérience personnelle où on a tous envie de grandir pour devenir la meilleure version de nous-mêmes.
• Une jeune chanteuse mauricienne Lisa Ducasse est à l’affiche du prochain Sakifo, début juin. Vous connaissez-vous toutes les deux ?
- On n’a malheureusement jamais eu l’occasion de se rencontrer mais j’écoute sa musique qui est tout simplement exceptionnelle et j’adore son univers. D’ailleurs, je profiterai de mon séjour à La Réunion pour aller la voir au Sakifo.
• Un conseil à donner aux jeunes générations qui souhaiteraient marcher dans tes pas ?
- Persévérer déjà, savoir s’entourer des bonnes personnes et surtout se connaître soi-même. Pour moi c’est la base de toute chose avant de pouvoir faire un pas en avant.
À tous niveaux de la vie, on change et on évolue, il faut juste prendre le temps de se poser et d’écouter son cœur dans le silence. Pour ma part, ça m’a pris quelques années pour comprendre ce concept. Tout le monde me disait "Écoute ton cœur" ce à quoi je répondais qu’il bat mais ne me dit rien. Il me fallait simplement comprendre la manière dont il battait et comment il me dirigeait. J
’ai commencé la musique à l’âge de 7 ans mais paradoxalement, le déclic pour embrasser cette carrière a eu lieu l’an dernier après la sortie de l’album « Remember me » où je me sentais vraiment bien et reconnaissante alors que je n’étais pourtant pas sûre à 100% que c’était la bonne voie. J’ai réalisé que cette vie me convenait et que je souhaitais pouvoir contribuer à celle des autres et à leur bonheur grâce à la musique.
• Après ta tournée, envisages-tu de sortir un nouvel album ?
- Oui, il est actuellement en préparation et comprendra 9 titres, pour une sortie prévue au cours du deuxième semestre au plus tard. Si le premier album était centré sur ma vie personnelle, - d’ailleurs on a grandi avec lui -, le nouveau est davantage inspiré de petites histoires, de moments de vie.
On est plus dans le ressenti. Cédric Cartier mon manager mais aussi co-compositeur, co-arrangeur et co-auteur, et moi avons mené un gros travail artistique. Le public réunionnais pourra d’ailleurs en découvrir quelques titres en exclusivité ce week-end.
• Annega à Planch’Alizé, le 25 mai ; au Toit le 26 mai et au Passage du chat blanc le 27 mai.
vw/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com
Vous pouvez écouter et visionner Annega et sa musique en suivant les liens suivants :
- https://www.youtube.com/@ANNEGA/videos (vidéos YouTube)
- https://www.facebook.com/Annegaofficial (page Facebook de l’artiste)