Saint-Gilles

Concert : Wizdom au TPA ce samedi

  • Publié le 31 mai 2024 à 04:50
  • Actualisé le 31 mai 2024 à 11:25

De son séjour au Canada au sein d’une communauté religieuse, voilà plus de dix ans, le discret et timide Wizdom est revenu empli de sagesse pour tracer son sillon empreint de maloya, pop et RnB sur la scène des musiques péi. Avec son timbre de voix un peu rauque, le presque trentenaire chante toujours avec le cœur et livrera, entouré de quelques invités, un carnet intime tout en délicatesse, faisant souffler un vent de jeunesse sur la mythique scène de l’Ouest. Celui qui en rêvait depuis tout petit, voit son vœu enfin exaucé (Photo vw/www.imazpress.com)

• Votre expérience au Canada a-t-elle été déterminante dans votre parcours tant personnel que musical ?

- Tout à fait. Elle m’a permis de cerner et découvrir mon potentiel parce que je n’avais pas un bon niveau scolaire et que j’avais du mal à appréhender mon avenir.

Là-bas tout est grand contrairement à La Réunion. Ça m’a ouvert l’esprit sur notre île et son histoire mais aussi sur moi qui suis de nature timide.

Cette expérience a donc fortement contribué à mon développement personnel. Aujourd’hui, je recherche le calme, la paix, l’amour, une vie paisible et tout cela constitue en quelque sorte le fil conducteur de ma carrière depuis ces dix dernières années.

• Justement, dix ans de carrière sont l’occasion de faire un premier bilan…

- À l’époque, comme j’étais novice dans le milieu musical, mon premier album abordait des thématiques comme la douleur, la tromperie, les amitiés perdues etc mais avec toujours un message positif au final. Puis après une pause musicale réfléchie, j’ai souhaité ne pas être cantonné au seul style "Paradis" ou "Ti prière".

Je suis humain et je me base sur mes forces et mes faiblesses pour délivrer des messages, chanter mon histoire et la vie, sur des sonorités toujours maloya, pop et RnB. Je pars du principe que dans la vie, tout est question d’équilibre et il me fallait équilibrer certaines choses tant dans mon parcours musical que pour me forger au fil du temps et avoir davantage confiance en moi, tout en gardant la foi.

• C’est votre premier TPA en solo… Dans quel état d’esprit êtes-vous et à quoi doit s’attendre le public ?

- C’est en effet ma première grande scène saint-gilloise tout seul, l’ayant partagé la première fois avec Pix’L. J’ai forcément le trac même après dix ans d’autant que ce sera une première dans tous les sens du terme et différente de ce que j’ai pu faire précédemment à la Cité des Arts ou au Kabardock.

Ce sera l’art dans sa globalité (rires) avec du beau monde autour de moi, et forcément à l’approche du concert, le stress et la pression montent. Mais j’essaie de rester calme et concentré pour proposer un concert live acoustique de deux heures mêlant subtilement douceur et feu.

• Le rêve qui devient réalité ?

- Je chante depuis petit et je m’imaginais déjà à l’époque devant une grande foule sauf que je n’étais que dans ma salle de bain (rires). En plus, habitant l’Éperon, je voyais la scène de Saint-Gilles depuis ma fenêtre, donc oui, on peut dire que le rêve s’est concrétisé et il tombe à point nommé juste pour mes dix ans de carrière. À ce titre, je remercie les Téats départementaux de me donner cette chance.

• Une fierté aussi pour vos proches ?

- Mes parents, mes trois frères et ma sœur sont fiers et ce n’est que du bonheur pour moi de les voir heureux car j’étais mal parti dans la vie ! Rétrospectivement, je pense qu’on peut parler de rédemption par la musique.

• Réchauffement climatique, guerre en Ukraine, récents événements en Nouvelle-Calédonie… Difficile d’être serein dans ce contexte.

- C’est vrai mais ce qu’il y a de bien avec la musique c’est qu’elle permet d’apaiser les cœurs et les esprits et c’est mon but. Nous recentrer sur nous-mêmes, revenir à la simplicité sont essentiels à mes yeux.

• Quid de l’avenir ?

- Durant les dix prochaines années, ce sera explosif avec toujours l’objectif de donner le meilleur de moi-même et pourquoi pas concrétiser cet autre rêve de collaborer avec Ed Sheeran que j’admire. Plus sérieusement, entre-temps, il y aura forcément un nouvel album sur lequel j’ai déjà commencé à travailler, en plus de l’album acoustique qui sortira le 21 juin et des projets avec mes trois frères qui évoluent également dans la musique.

Et puis surtout, on regarde aussi vers l’extérieur. Cet été en métropole, je participe au Cov-Tour du 10 au 16 août avec 4 scènes à Perpignan, Nice, Cap d’Agde et Martigues en compagnie d’artistes d’outre-mer et  locaux comme PLL, Léa Churros, Camille Waro, Kenaëlle, DJ KAWEST, Emmanuelle Ivara, Barth, Toulou, entre autres. On envisage également deux dates au New Morning à Paris.

• Wizdom au TPA ce samedi 1er juin à 20 heures

vw/www.imazpress.com / redac@ipreunion.com

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