Moringue

De la lutte à la danse

  • Publié le 27 octobre 2009 à 00:00

Depuis quelques années, le moringue s'est imposé auprès des jeunes. Cet art de combat venu d'Afrique avec les esclaves arrachés à leurs terres, s'est toutefois transformé en une activité sportive dans laquelle la danse prend le pas sur la lutte guerrière

Roulement de tambour, arène tracée dans la poussière, lutteurs se défiant du regard, l'affrontement peut commencer. Fort heureusement, au final personne ne sera blessé. Car si le moringue d'antan, un combat dansé opposant deux lutteurs sur un rythme de roulèr (tambour traditionnel réunionnais), pouvait occasionner membres cassés et autres contusions, il n'en va plus de même aujourd'hui. Pratiqué par des milliers de jeunes, le moringue, est maintenant devenu une activité sportive relevant beaucoup plus de la danse guerrière que de la lutte.
Ce n'était pas le cas à l'origine.
En effet, trouvant ses origines en Afrique, le moringue a été "importé" à la Réunion par les esclaves. Ce sont eux qui ont perpétué la tradition. Le moringué de Mayotte ou la capoéra du Brésil sont des variantes de cet art guerrier arrivé dans ces pays en même temps que les asservis Africains.
Le principe du combat est simple. Après s'être défié, deux lutteurs, les moringuèrs entrent dans le "rond" (un ring improvisé dont les limites sont un cercle tracé dans la poussière). C'est le roulèr qui signale le début du combat. Il continuera à donner le rythme tout au long de l'affrontement.
Tous les coups de pied et de poing sont autorisés. Les combattants peuvent se repousser de la poitrine. Le combat prend fin lorsque l'un des deux adversaires arrive à immobiliser l'autre les deux épaules au sol. Le vaincu doit crier "tire" ("assez" ou "au secours" en créole réunionnais) pour que le vainqueur le relâche.
À l'origine, le combat pouvait donc entraîner de très graves blessures et même aller jusqu'à la mort. De nos jours, à l'exception du choc poitrine contre poitrine, aucun contact physique n'est autorisé. C'est l'agilité des lutteurs, leurs acrobaties et leur sens du rythme qui font le spectacle.
Plusieurs associations et clubs enseignent cette danse guerrière.
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