Sur ses 2.512 km2 , La Réunion est traversée de part et d'autre, de sentiers permettant de découvrir les sommets de l'île. Entre Mafate, Cilaos, Salazie, le Piton d'Anchaing, ou encore le Dimitile, les amoureux des sentiers ont de quoi admirer les paysages des hauts. Si ces endroits sont aujourd'hui bien connus et fréquentés, autant par le public local que par les touristes, beaucoup ignorent que ces sentiers et pitons rendent hommage à des esclaves marrons qui ont refusé de se soumettre au joug des dominants, pour la plus grande fierté du peuple réunionnais (Photo rb/www.ipreunion.com)
D'après le musée de Villèle, "les premières traces de marronnage datent de 1663 et font référence à l'arrivée de deux colons français Louis Payen et Pierre Pau (ou Paul Cauzan) accompagnés de leurs dix esclaves malgaches". Ces derniers se sont installés sur l’île pour y former le premier noyau de population. Mais très vite, un conflit éclate entre colons et Malgaches.
Ces derniers se réfugient alors dans les hauts. Ce sont les premiers Marrons, c'est-à-dire les premiers esclaves en fuite à vivre en toute libre et en toute autonomie dans les Hauts de l'île, après s'être enfuis. Ce n'est qu'en 1665, avec l'arrivé du premier gouverneur Etienne Regnaul leur promettant l'impunité, que les Marrons Malgaches redescendent vers le littoral.
- Petit et grand marronnage -
En 1670, la colonie de Bourbon se tourne vers l'esclavage comme moyen de production. A la demande du ministre Colbert, le Conseil d'État officialise la pratique de l'esclavage en France et l'intensifie. Cette reconnaissance étatique va donner les moyens aux colons blancs d'intensifier la traite négrière. Des populations d'Afrique et de Madagascar seront déportées sur l'île pour travailler la canne à sucre dans des conditions inhumaines et cruelles : vendus comme du bétail, humiliés, battus, mal-logés, mal-nourris, déracinés…Les esclaves fuient les plantations.
Deux sortes de marronnage voient alors le jour. Le "petit" marronnage, dans lequel l’esclave révolté quitte la plantation quelque temps. Le plus souvent, il revient de lui-même, en raison des difficultés de survie. Il est alors sévèrement puni par les colons.
La deuxième marronnage, qualifié de "grand" se distingue du premier par son aspect mûrement réfléchi. Préparé longuement et souvent en groupe - ou du moins avec l’aide d’un groupe - il concerne des individus qui dès le départ refusent catégoriquement l'esclavage et veulent s’y soustraire, quels qu’en soient les moyens et le prix à payer, explique le musée de Villèle.
Lorsqu’ils s’installent dans la partie montagneuse de l’île, les Marrons constituent des royautés en imitant le modèle politique de leur pays d’origine (Madagascar principalement). Dans ces sociétés, le chef est appelé roi et sa femme, reine. Le roi est assisté de capitaines et de lieutenants. Plusieurs camps marrons prennent vie à la fin du XVIIème siècle.
Organisés en bandes puissantes, ils n'hésitent pas à faire des descentes sur les propriétés des colons pour se procurer des armes et des vivres. Des affrobtements souvent sanglant opposent les deux camps.
Pour punir ces des attaques, les colons blancs débutent alors la chasse aux noirs marrons dès 1730 jusqu'en 1750. Des détachements de chasseurs de Noirs sont été engagés pour mener des expéditions punitives. A partir de 1744 et pendant dix ans, François Mussard, l'un des plus connus des chasseurs, conduit de grandes battues dans le cirque de Cilaos, notamment, qui est alors le centre nerveux du marronnage.
- Les personnages emblématiques du marronnage -
• Qui est Anchaing ?
C'est avec Anchaing, personnage emblématique, que le marronnage s'installe durablement et définitivement dans l''île. Il faisait partie des dix premiers Malgaches marrons. Lorsque la la plupart des membres du groupe sont redescendus sur le littoral, il est resté dans les Hauts, avec deux ou trois autres compagnons. Anchaing ou plutôt Saina, de son nom d’origine, Anchaing signifiant "chez Saina" est le premier grand chef Marron de Bourbon – La Réunion. Il travaille à construire un "royaume marron de l’intérieur". Pour lui rendre hommage une montagne a été baptisée Piton d'Anchaing à Salazie.
• Qui est Cimendef ?
Selon plusieurs récits, l'homme s'est enfuit pour vivre libre avec sa compagne Marianne dans l’intérieur de l’île. Le couple s’installe dans le cirque de Mafate et fonde une communauté de Marrons. Tués vers 1752 par le chasseur d’esclaves, François Mussard, Cimendef et Marianne ont marqué de leur empreinte l’île. Le Cimendef, qui culmine à 2.228 mètres, sépare les cirques de Salazie et de Mafate et se prolonge par la crête de La Marianne.
• Qui est Dimitile ?
Au XVIIIe siècle, un esclave du nom de Dimitile se rebelle et s'enfuit. Il trouve refuge dans un secteur de la région sud de l’île auquel il donne son nom. Il prend ensuite la tête d’un groupe d’esclaves Marrons. L’histoire raconte qu’en 1743, Dimitile et ses compagnons arrachent Jeanneton, une esclave originaire du Mozambique, des mains de son propriétaire Pierre Hibon.
À la lisière du cirque de Cilaos, le Dimitile culmine à 1.850 mètres d’altitude sur un plateau de basalte volcanique. Situé sur la commune de l’Entre-Deux dans la partie sud-ouest de l’île. Ce piton est classé en espace naturel sensible, géré par l’association Capitaine Dimitile.
• Qui est Cilaos ?
Néanmoins, selon certains historiens, le mot Cilaos trouverait plutôt ses origines dans le nom d’un esclave malgache nommé “Tsilaos”, qui se serait caché dans ce cirque. C’est d’ailleurs par ces esclaves Maffrons en fuite que Cilaos fut d’abord peuplé au XVIIIe siècle.
• Mafate et Salazie
Le cirque de Mafate tirerait son nom d’un esclave marron malgache Mahafaty signifiant "qui tue, dangereux". Pour le cirque de Salazie, l’esclave Salazie s’y serait réfugié au XIXe siècle.
D'autres esclaves fugitifs ont marqué la géographie de l'île c'est notamment le cas de Orère (cirque de Mafate), ou encore de Matouta (Saint-Joesph). Une façon pour La Réunion de rendre hommage à ses glorieux ancêtres.
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Il faut reinteoduire l'equilibre dans les noms des montagnes. Pas assez de noms de creoles blancs..trop de noms d'esclaves ou marrons..vite..laproptaz..rebaptisons anchaing en mussard..
Oté, akoz na rienk bonhom ' '