Traditions

Moringue : entre danse et combat

  • Publié le 13 avril 2009 à 00:00

À la fois danse et lutte, mêlant gymnastique et musique, le moringue est un lien entre la terre et le ciel, les combattants d'aujourd'hui et ceux d'hier. Né au temps du Code Noir qui interdisait toute lutte entre les esclaves, ce sport a traversé les décennies et il est aujourd'hui pratiqué, sous sa forme dansée, par des centaines d'adeptes

Le moringue se pratique traditionnellement en plein air, au son des percussions. Dans un cercle de 3 mètres de diamètre recouvert de terre, un combattant rentre dans le rond (li rent' dan ron) pour 4 reprises de 2 minutes chacune. Il désigne son adversaire parmi les autres combattants qui entourent la zone de combat. Commence alors un rituel pour faire appel à la force des ancêtres. Après un saut le plus haut possible poitrine contre poitrine (épaule contre épaule pour les femmes), le combat peut alors commencer.

Les trois premières reprises sont celles du combat. Les moringueurs mêlent danse et coups de pieds aux noms imagés : bou y rent, talon zirondel, zambec ou encore talon val val. Leur but : toucher, sans être touchés. La dernière reprise est celle des mouvements gymniques avec des équilibres, des roulades, des saltos, des flips... Si les 3 juges et le président du jury n'arrivent pas à les départager, l'ultime épreuve est celle de la maîtrise des instruments traditionnels : djembé, pikèr, roulèr, doum-doum...

Environ 300 licenciés se répartissent dans une dizaine de clubs à travers La Réunion. Garçons et filles peuvent y participer dès l'âge de 6 ans. Ils y apprennent la danse, la musique, la gymnastique et le combat spécifiques au moringue. Une fois les bases acquises et selon leur centre d'intérêt, ils choisissent une ou plusieurs activités parmi les quatre.

Imaz Press Réunion - http://www.ipreunion
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